Les « Terreurs de l’An Mil »

On prophétise la fin du monde à la fin du millénaire. Cette fin de millénaire correspond au déclin de la dynastie carolingienne.

A cette époque, les Princes dirigent en s’appuyant sur une aristocratie de Seigneurs terriens et la majorité de la population est composée de paysans assujettis au domaine de ces Seigneurs terriens. Les villes ne sont que de petites bourgades, sans statut particulier, sans les fameuses « Libertés » communales, qui n’apparaîtront que plus tard. Les conditions d’existence sont précaires.

L’enseignement à l’époque des Mérovingiens

Les écoles gallo-romaines se sont progressivement désorganisées, à mesure que les Francs ont étendu leur domination sur la Gaule. L’Evêque DE TOURS Grégoire (538 – 594) prend la mesure du recul de l’instruction. Il écrit que la pratique des belles lettres décline, voir disparaît des villes de la Gaule. Il ne subsiste bientôt plus qu’un nombre restreint d’érudits, souvent des clercs, qui sont capables de lire et d’écrire. La religion chrétienne à l’institution monastique. Des groupes d’hommes vivent isolés de la société, en appliquant des règles de vie stricte. Leur rôle est directement lié à l’étude et à la transcription des récits bibliques. Les monastères vont maintenir en occident des foyers de connaissances et d’enseignement.

Initialement, les écoles monastiques ne forment que des oblats (des enfants qui se destinent à être moines). Par la suite, des enfants « du siècle » vivant dans la société, futurs clercs, mais aussi laïcs, seront acceptés dans les abbayes pour y recevoir une instruction. Néanmoins, une véritable formation n’est toujours donnée qu’aux oblats. Mêmes les clercs ne reçoivent qu’une instruction limitée aux besoins nécessaires à l’accomplissement de leur mission.

Les Mérovingiens

L’Etat est considéré comme un patrimoine par les rois, qui divisent les territoires au gré des successions. Les grands familiers jouent un rôle de conseillers du roi. Le maire du palais remplit une fonction de premier plan : il est responsable de l’ordre intérieur. Dans le courant du 6ème siècle, le maire du palais devient le chef de l’aristocratie. Il détient le réel pouvoir. Le Comte représente le roi localement. Il est à la tête d’une petite circonscription : le pagus. Il est le relais du souverain en matières militaire, fiscale, administrative et judiciaire. L’espace wallon était couvert par plusieurs pagi. La société mérovingienne est constituée d’hommes libres à la tête desquels on trouve l’aristocratie foncière. Les grands propriétaires accèdent aux fonctions les plus importantes (maire du palais, comtes, évêques, …). Le reste de la population libre est constitué essentiellement d’agriculteurs, attachés héréditairement à une parcelle du domaine de leur maître. Ces hommes, qui en réalité ne sont qu’à demi libres (ils ne peuvent quitter le domaine sans l’autorisation du propriétaire), exploitent leur lopin de terre pour leur propre compte, moyennant certaines redevances et corvées dues au maître. Les esclaves sont monnaie courante chez les Francs (ennemis vaincus, coupables qui ne peuvent payer l’amende infligée, …). Ils sont traités comme des objets et sont utilisés principalement pour le travail de la terre.

Dans la région de la future Waremme, les Francs récupèrent et défrichent les vastes domaines que les Gallo-Romains ont abandonnés à la suite des invasions, entre le IIIème et le Vème siècle.. Les exploitations s’installent au bord des points d’eau, contrairement aux Romains qui se fixaient le long des voies de communication.

L’artisanat est marqué principalement par la prédominance de la métallurgie. Pratiqué partout, le travail du fer prospère, capable de fournir des produits aussi divers que des épées en fer, des pointes de lance, des objets damassés, toute une gamme d’ustensiles en bronze ou en laiton, ou encore de remarquables bijoux façonnés à l’aide de la technique minutieuse du cloisonné.

Ils enterrent leurs défunts dans des cimetières à rangées. Les dépouilles sont entourées de leurs parures, de leurs armes et parfois d’un mobilier additionnel, tel des récipients en terre cuite. On a retrouvé un de leurs cimetières, datant du 6ème ou 7ème siècle à Braives.

Les Huns

huns

huns

Vers 450, les Huns sont des pasteurs nomades, qui ne possèdent pas d’habitations permanentes. Ils proviennent des steppes d’Asie Centrale et se déplacent, perpétuellement à la recherche de pâturages et de points d’eau pour leurs troupeaux. Ils subsistent grâce à la chasse et à la cueillette. Ils sont vêtus d’habits de lin et de fourrures. Ce sont des guerriers redoutables, archers, montés sur des petits chevaux robustes. Leur stratégie consiste à ne pas livrer bataille sur un champ ouvert, mais à se déplacer sans cesse, attaquant sans relâche les armées ennemies, sur les flancs, par l’arrière, partout où on ne les attend pas. Ils opèrent des retraites inattendues. Ils opèrent un harcèlement permanent.

Les Huns sèment la terreur par leur sauvagerie. ATTILA se flatte que l’herbe ne repousse pas là où son cheval est passé. Il est surnommé « Le Fléau de Dieu ». Les Huns empruntent probablement la chaussée romaine.

Il sera arrêté par AETIUS, qui rassemblera une armée composée de Romains, de Francs, d’Alains et de Burgondes.

attila

attila

flavius aetius

flavius aetius

La romanisation des Celtes

Les rapports entre cultures celte et romaine, résultant de la conquête de la Gaule par CESAR Jules et de l’intégration de celle-ci dans l’empire romain sous formes de provinces, sont complexes et ne s’inscrivent pas dans un schéma de domination. La rapidité et l’intensité de la romanisation sont dues autant à l’apport culturel massif et à la volonté d’intégration de l’autorité centrale qu’à la dynamique et à la réceptivité propres aux Gaulois. Malgré l’importance de l’encadrement romain, l’essentiel des investissements et des bénéfices restent locaux. Le sol est laissé à la « possessio » indigène et le commerce est géré par des « negotiatores » et des « mercatores » gaulois. Si l’on peut parler de romanisation profonde de l’habitat, de la vie urbaine, du confort matériel, des modes d’expression artistique ou de la langue, il serait toutefois imprudent de le faire en ce qui concerne les rapports sociaux et les modes de production. L’absence de colonie en Gaule Belgique constitue un facteur non négligeable de son essor, mais il est peut-être moins important que le degré d’équipement dont dispose la population au moment de la conquête. Dans un certain sens, on peut considérer la romanisation de la « Gaule Belgique » comme une réussite, dans la mesure où la région a bénéficié, dans le cadre romain, d’un développement aux effets positifs pendant au moins trois siècles.

jules césar

jules césar

L’Empereur Claude octroie le « Droit de Cité Romain » aux Gaulois (Rome)

l'empereur claude

l’empereur claude

En 48, l’Empereur romain donne aux Gaulois l’autorisation de siéger au Sénat et d’avoir leur mot à dire dans l’organisation de l’Etat.

Des Gaulois affranchis vont prendre la direction des services impériaux, véritables cabinets de l’Empereur. Seuls les druides demeurent empreints du particularisme gaulois et s’acharnent à poursuivre la lutte contre les Romains par tous les moyens possibles, y compris et même avant tout par la religion.

L’Empereur CLAUDE va les mettre hors la loi, supprimer leur caste et interdire les sacrifices humains. Si les Belges peuvent continuer à adorer leurs dieux celtiques, ils se mettent également à pratiquer le culte des dieux romains et orientaux amenés par les conquérants.

Par la suite, ils vont, petit à petit, adopter le christianisme. L’inhumation va aussi progressivement remplacer l’incinération.

La société gallo-romaine

De – 50 à 350, les quatre siècles sur lesquels s’étend la romanisation de nos contrées, ont permis au conquérant d’introduire chez nous son sens de l’organisation. La Belgique est partagée en provinces, elles-mêmes divisées en « civitates ». Les « Tungri » de nos régions ont leur « civitas » en Germanie inférieure, dont la capitale est Cologne.

Les grands propriétaires commencent à déboiser les forêts et à planter des arbres fruitiers, inconnus jusqu’alors, tel que des cerisiers, des poiriers, des pommiers, des pruniers, … On commence également à cultiver des céréales en Hesbaye. Le grain est moulu dans des moulins actionnés par des ânes ou des chevaux. Le pain est cuit dans des fours en brique.

L’élevage se développe également. Dans le pays de Tongres, principalement des chevaux.

L’industrie se perfectionne dans les domaines du textile, de la sidérurgie, de la verrerie et du bâtiment. Dans ce dernier domaine, les Romains apprennent aux Belges à construire des maisons en brique et en pierre, pourvues d’un chauffage central à air chaud. On appelle ces maisons « villae ».

La société gallo-romaine est divisée en 3 classes sociales distinctes :

  • Les hommes libres : les grands propriétaires et les marchands
  • Les hommes « semi-libres » : Ils travaillent sur les domaines des précédents. Ils leur doivent un impôt en nature et des corvées
  • Les esclaves : ils n’ont aucune liberté et mènent une vie très dure.

Les Omaliens dans la région de Waremme

Vers – 5.000 et – 4.000, les Omaliens, une peuplade agricole venue de la région du Danube, après avoir remonté le Rhin et traverser l’Eifel, se fixent en Hesbaye. Ils fondent leur économie sur l’agriculture. Ils trouvent en Hesbaye des terres répondant admirablement à leurs besoins. Selon les géographes, à cette époque, la région est largement boisée, parsemée de clairières et de zones de steppes, avec des fonds de vallées marécageux et tourbeux.

Les Omaliens défrichent autour des clairières, sèment du blé ou de l’épeautre, du froment, du lin, de l’orge, de l’avoine, du millet, qu’ils récoltent à l’aide de faucilles et de houes, avant de moudre le grain à l’aide de meules.

Ces hommes se sédentarisent et façonnent leurs outils par polissage.

Les artisans omaliens excellent dans la technique de la poterie. Des vases de toutes dimensions s’inscrivent presque tous dans une portion de sphère ; seuls quelques rares fonds plats apparaissent à la fin de cette époque. Des mamelons, anses ou garnitures partagent parfois la panse du vase en 3 ou 4 parties symétriques. Des décors occupent la panse et le col des vases, en creux ou en relief. Cette ornementation caractéristique leur a valu le nom de « céramique rubanée ». Les techniques de réalisation de ces poteries atteignent leur apogée en Hesbaye.

Les mamelons sont des protubérances appliquées sur les bords ou la panse des poteries et destinées à faciliter la préhension.

L’outillage omalien se caractérise par l’utilisation de roches éruptives et gréseuses pour polir les outils. Les polissoirs et les meules à moudre le grain sont en grès ou en arkose. Les outils communs sont en silex : grattoirs, couteaux, perçoirs, … sont réalisés à partir de lames.

Ils pratiquent un rite funéraire en deux temps : crémation, puis enfouissement des cendres. On a découvert un de leurs cimetières à Hollogne-aux-Pierres.

Ils se regroupent et vivent en villages (les premiers dans nos régions) réunissant quelques habitations de bois et de torchis, recouvertes d’un toit à double pente. L’entrée de ces habitations s’ouvrait invariablement vers le Sud-est, sans doute en raison des conditions météorologiques. Ils creusent des fosses pour extraire le limon nécessaire à la construction des parois. Elles servent ensuite de dépotoirs pour les déchets domestiques. Ces agglomérations sont parfois entourées d’une enceinte. Une réplique de la maison omalienne, grandeur nature, a été construite à Omal.

On recense 6 de ces habitats dans l’entité waremmienne :

  • une vaste station, principalement localisée à Berloz, se prolonge à Grand-Axhe sur la rive gauche du Geer
  • à Waremme-Trihette, une fosse a été fouillée sur la rive gauche de la Mule
  • deux villages à Oleye Al Zepe et Waremme-Longchamps. Ils étaient protégés par une enceinte palissadée, précédée d’un fossé et pourvue d’entrées fortifiées. Le village d’Oleye comprenait 12 grandes maisons rectangulaires, dont certaines auraient été détruites par un incendie.

La Société d’Archéologie et d’Histoire de Waremme

En 1971, des travaux de fouilles sont entrepris, à Braives, par la Société d’Archéologie et d’Histoire de Waremme. Ces fouilles permettront de mettre au jour 112 tombes de la nécropole mérovingienne « En village » sur la Mehaigne. Ces travaux se poursuivent jusqu’en 1974.

Un site « Omalien » à Oleye

Le 12 septembre 1963, HAECK Jules découvre les traces d’un ancien village omalien sur le site de Oleye « Al Zaipe ».