En 1742, le bourgmestre de Hodeige, MOES Henri, et la veuve de LECLERCQ Jean, rendent compte de la collecte des tailles. Elle sera inscrite dans le registre des plaids. (Lorsqu’un bourgmestre décède avant d’avoir rendu compte de sa gestion, c’est sa veuve ou à défaut de celle-ci un autre membre de la famille, qui doit le faire devant l’assemblée des manants).
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Taille spéciale pour réparer la tour (Hodeige – Lamine)
Le 5 décembre 1734, un des bourgmestres de Hodeige, DIRICK Henri, rend compte d’une taille assise à 3 escalins pour chaque manant du village (au nombre de 56), dans le but de payer les frais de réparation de la tour de Lamine, s’élevant à 80 florins brabant. La part de la dépense à charge de Hodeige s’élève à 28,5 florins.
Les Plaids Généraux
La réunion des Plaids est périodique. Elle se tient sous la présidence du mayeur et des échevins. Elle se compose de tous les pères de famille de la communauté. Pour y participer, il faut être « pater familias », chef de ménage, homme ou femme.
Le Plaid est convoqué par un cri ou au son de la cloche, par annonce au prône ou à la sortie de la messe, après avertissement, et à la semonce du mayeur.
Après l’office, les hommes se réunissent, souvent en plein air ou en quelque lieu « décent et convenable ». L’universalité des communiers doit être présente, sous peine d’amende. C’est un service public.
Initialement, elle délibérait sur tous les intérêts communs; plus tard, chacun y a été admis à faire valoir les plaintes sur la gestion municipale C’est un contrôle réel qu’exercent les habitants sur l’administration locale. Ils continuent à s’intéresser aux affaires communales et à y exercer une action, qui n’est pas sans influence.
Les plaids de ce genre ne sont pas fréquents; il y en a 2 ou 3 par ans. On les appelle aussi « Grands Plaids ».
(Outre ces Plaids Généraux, on a longtemps connu les Plaids Ordinaires ou « Petits Plaids », sortes de séances publiques où le peuple est admis à se présenter devant les échevins et à réclamer justice sommaire entre parties présentes. Ce sont, en quelque sorte, des séances de justice de paix débarrassées des formalités de la procédure judiciaire et auxquelles les populations semblent attacher assez de prix).
Les Plaids Généraux servent encore de mode de publication des édits et des ordonnances. On y délibère sur l’administration des biens communs, sur le moyen de subvenir aux impôts qu’on doit payer à la commune, sur les limites du village, … On y procède à la nomination des agents communaux, sergents et taxateurs.
Les décisions prises lors de ces plaids portent de le nom de « Recès » et sont consignées dans un registre spécial.
Le magistrat est élu directement par la communauté. Il y a donc, d’une part, le mayeur et les échevins (pouvoir judiciaire) et, d’autre part, les bourgmestres et le conseil communal (pouvoir administratif). Le corps échevinal est nommé par le Prince. Le conseil communal est élu par la communauté et cette élection se renouvelle chaque année.
Donc, lors du Plaid Général:
- la communauté procède à l’élection des bourgmestres (pour un an)
- on fixe le montant de l’impôt pour l’année
Les bourgmestres rendent compte à la communauté de leur gestion financière, en établissant le résultat de la collecte des tailles, ainsi que des dépenses faites au nom de la communauté. Les manants peuvent y faire valoir leurs réclamations concernant l’impôt. En effet, l’une des principales fonctions attachées aux Plaids est de fixer l’impôt? L’assiette de cet impôt est le bonnier de terre. Cependant, si une maison reste inhabitée pendant un an, l’impôt ne sera pas exigé. Les prairies et parfois les jardins sont calculés à double terre (?). Ce sont les bourgmestres qui d’ordinaire sont choisis pour être collecteurs des tailles. Pour salaire, la communauté leur abandonne le vingtième denier de la recette totale. La communauté des manants autorise les bourgmestres à lever, à collecter et à recevoir la taille; leur donnant à cet effet plein et entier pouvoir de s’en faire payer de tous ceux qui possèdent biens, maisons et feu, d’agir et de faire agir contre tout défaillant, de « constituer faveur en cause » et de les poursuivre jusqu’à entière satisfaction.
Les bourgmestres doivent s’engager à veiller aux intérêts de la communauté pendant tout le temps de leur magistrature. Ils sont obligés solidairement l’un pour l’autre et un seul pour le tout, de rendre compte fidèle et exact de la portance de la taille. Ils doivent livrer comme caution leur personne, la généralité de leurs rentes, cens, meubles et immeubles, présents et futurs, hypothéqués à cet effet. En cas de négligence de leur part, la communauté a action sur cette caution.
Il arrive souvent, qu’afin d’éviter les fraudes, les manants conviennent de faire, chacun par serment, une juste et fidèle déclaration des pièces de terre qu’ils possèdent et manient, et qui sont sujettes aux tailles, sans retenir ni céder partie ou portion. Ce serment est reçu et écrit par le mayeur dans un registre. Ceux qui sont trouvés coupables d’avoir fait de fausses déclarations sont sévèrement punis. D’abord, les frais du nouveau mesurage de leurs biens sont à leur charge; ensuite, ils sont tenus de payer les tailles depuis 40 ans sur les terres, vergers ou bonniers qu’on trouverait en plus de ceux déclarés.
La recette provenant de la taille sert à payer les créanciers de la communauté, qui souvent est obligée, pour faire face aux dépenses, à contracter un emprunt, dont les intérêts sont servis par la taille. On utilise également l’argent provenant de la taille pour payer les frais d’entretien des routes, des ponts, … Pendant les périodes de guerre, une grande partie des recettes sont employées pour subvenir aux prestations militaires.
Lors de la reddition des comptes de la communauté, celle-ci paye sur sa caisse quelques bonnes chopes de bière aux manants assemblés (cela a toujours été considéré comme un abus et défendu par les ordonnances du Prince, mais il y a toujours des accommodements avec les lois !)
Les droits et devoirs du seigneur et des manants de Geer
Le 11 mars 1395, un acte de la haute cour de justice de Geer précise les charges et les droits respectifs des manants du village et du seigneur.
Les petits agriculteurs (qui constituent la population) sont exemptés de toute taille et prestation de bétail; ils peuvent vivre paisiblement en leur village. Ils doivent néanmoins labourer et enfumer suffisamment (au moins tous les 2 ans) les terres arables du seigneur, l’abbé de Flône. A défaut, ils seront traduits devant la cour des échevins du village.
Bartholomé Radoux, collecteur (Oreye)
En octobre 1718, RADOUX Bartholomé est collecteur des tailles à Oreye.
Jean Pinte, collecteur (Oreye)
En octobre 1718, PINTE Jean est collecteur des tailles à Oreye.
Les tailles de Hemricourt
En 1763, les tailles payées par les habitants de Hemricourt. En cette année, « on assis taille à 6 sous et 1 liard par bonnier »
- Les sieurs VILLEGIA: 28 florins
- WARNOTTE Jean: 26 florins, 10 sous, 1 liard
- BRASSINNE Paschal: 12 florins, 13 sous, 4 liards
- BRASSINNE Jean: 13 florins, 4 sous
- JALLET: 15 florins, 16 sous, 1 liard
- MARNEFFE: 15 florins
- FABRY: 10 florins, 1 sou, I liard
- JAMIN Jean: 1 florin, 5 sous, 1 liard
- ANSAY: 18 sous, 3 liards
- STAS Jean: 6 sous, 1 liard
- RURMONDE Henry: 1 florin, 5 sous
- GERARD Laurent: 12 sous
- JACQUE Jean: 19 sous
- SERET Pierre: 6 sous
- GERARD Jacque: 1 florin, 1 liard
- GOFFIN Jacque: 11 sous, 1 liard
- WARNOTTE Hubert: 9 sous, 2 liards
- LEKANE Jean: 8 sous
- WARNOTTE Henry: 15 sous, 2 liards
- BRONCKART Joseph: 9 sous, 1 liard
- DUBIEN Louis: 6 sous, 1 liard
- MARCHANDISE Jean: 15 sous, 1 liard
- LONGTAIN: 6 sous, 1 liard
- MASUY: 6 sous, 1 liard
- LHOIST Valentin: 14 sous, 2 liards
- BORSU Fr.: 7 sous, 2 liards
- JAMIN Libert: 12 sous, 2 liards
- La veuve HUMBLET: 9 sous, 2 liards
- MOISSE G.: 12 sous, 2 liards
- FRERE: 7 sous
- ISTA Jean: 10 sous, 2 liards
- DELCOMMUNE Gille: 4 sous
Gille Destave, meunier (Hemricourt)
En 1773, le Seigneur de Hemricourt, DE GRUMSEL Pierre, Chevalier du Saint-Empire, donne en location pour un an, à DESTAVE Gille d’Antheit, maître-ouvrier des moulins:
- le moulin banal de Hemricourt
- une cour
- une maison
- une étable
- deux jardins
- une prairie
Il recevra 50 florins brabant tous les trois mois, soit une somme annuelle de 200 florins, libres et affranchis de toutes tailles et autres impositions, lesquelles sont à charge du preneur.
La Seigneurie de Hemricourt avant 1287
Le Seigneur est propriétaire foncier. Son château-fort lui sert de résidence, ainsi qu’à ses homme d’armes. A côté de celui-ci, une imposante ferme exploite les nombreuses terres, qui constituent sa réserve seigneuriale. Non loin de là, en bordure de l’Yerne, au lieu-dit « le Vivier », son moulin à eau est fréquenté par la population soumise aux bannalités. Aux environs de cet ensemble, se trouvent les maisons et les huttes de la population. Elles sont établies le long du « Mont » (qui deviendra, bien plus tard la rue du Presbytère), à la « Maikèse » (qui deviendra la rue du Haut-Vinave) et près du pont jeté sur l’Yerne.
La population vit dans un état voisin du servage. Elle ne peut quitter le village, ni se marier au-dehors, sans le consentement du Seigneur.
Elle est soumise à un ensemble de redevances et d’obligations, dont certaines ont un caractère personnel et d’autres sont inhérentes à la nature du bien mis en oeuvre. C’est ainsi que cette population:
- est soumise à la justice du Seigneur;
- lui doit un nombre considérable de corvées (grâce aux-quelles il entretient sa réserve seigneuriale);
- est sujette aux bannalités (par exemple, l’obligation de moudre le grain au moulin du Seigneur, moyennant paiement) et au droit de morte-main (en vertu duquel, après le trépas d’un chef de famille, le seigneur s’empare du meuble le plus riche de la maison);
- est soumise à la « taille » (prélèvement que le Seigneur effectue sur les revenus des villageois, en échange de sa protection).
Les « serfs » sont soumis aux exigences arbitraires du Seigneur. Ils sont « Taillables et corvéables à merci ».
Les Tailles de Lantremange
Le 18 octobre 1712, le Seigneur de Lantremange confirme que les tailles de Lantremange sont versées au pouvoir liégeois.