Naissance de Léon Naveau (Hollogne-sur-Geer)

Le 8 janvier 1845, NAVEAU Charles-Léon voit le jour à Hollogne-sur-Geer. Il sera conseiller provincial de Liège et sénateur libéral. Il sera avocat et industriel (co-fondateur de la Sucrerie NAVEAU à Hollogne-sur-Geer). Il épousera LEJEUNE Léonie.

L’industrie à Waremme

Le 31 octobre 1896, un recensement de l’industrie est réalisé dans l’arrondissement de Waremme:

  • 1 patron tisserand et 1 ouvrier
  • 12 patrons charpentiers et 3 ouvriers
  • 51 patrons meuniers et 75 ouvriers
  • 12 patrons tonneliers et 5 ouvriers

L’Industrie à Waremme

Le 15 octobre 1846, un recensement de l’industrie est réalisé dans l’arrondissement de Waremme:

  • 5 patrons tisserands et 3 ouvriers
  • 30 patrons charpentiers et 33 ouvriers
  • 55 patrons meuniers et 120 ouvriers
  • 26 patrons tonneliers et 10 ouvriers

Le salaire (Waremme)

En 1842, un ouvrier de la région de Waremme gagne de 50 centimes à 2 francs par jour dans l’industrie et 52 centimes dans l’agriculture. Il est souvent obligé de se fournir chez son patron en nourriture et en vêtements.

La S.A. « Moës Diesel » (Waremme)

En mars 2012, la S.A. « Moës Diesel » est une des quatre filiales de la S.A. « Bia Group » dirigée par BIA Vincent. Le groupe emploie environ 450 personnes, dont environ 200 en Belgique.

Le directeur général de la S.A. « Moës Diesel » est VERHAEGEN Willem. L’entreprise est établie à Waremme. Depuis plus d’un demi-siècle, elle importe et distribue les moteurs diesel allemands « Hatz » en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg. Un stock de plus de 150 unités lui permet de répondre rapidement à la demande des clients. A vcôté des moteurs neufs, la société propose également, en échange standard, une gamme de moteurs « Hatz » entièrement révisés.

La S.A. « Colona », entreprise de sauces industrielles (Waremme)

En 50 ans, la société hesbignonne Colona, qui fabrique des sauces alimentaires dans la région de Waremme, a réussi à se positionner sur le marché mondial en réalisant plus de 80 % de ses ventes à l’exportation.

C’est en 1996 que l’entreprise s’est résolue à déménager dans le parc industriel de Waremme, où elle a construit de toutes nouvelles installations. En 2000, c’est l’emballement: les affaires tournent mieux que jamais et obligent Colona à se déployer. Nouveaux investissements, agrandissements: la petite fabrique familiale de sauces compte plus d’une cinquantaine de salariés, personnel propre et intérimaires confondus.

 » La difficulté ne réside pas dans la recherche de profils qualifiés, mais il est de plus en plus difficile de trouver des collaborateurs motivés, déplore Philippe Colon, administrateur-délégué de l’entreprise agroalimentaire. Car nous recherchons des personnes qui ont vraiment envie de s’impliquer dans la vie de notre société « .

Avec un premier marché situé dans l’Hexagone tout proche, l’entreprise veut rester wallonne.

Nous restons à WAREMME

 » Mon frère et moi sommes originaires de Waremme, tout comme l’étaient mon père et mon grand-père, qui ont fondé cette affaire ensemble. Et c’est à Waremme que nous nous sommes développés, surtout lors des 15 dernières années.

On nous a déjà proposé le rachat, la délocalisation de notre production dans des pays où les charges sont plus favorables, mais nous voulons rester à notre place. Et ce n’est pas le succès qui va nous faire changer d’avis: nous resterons dans la ville qui a vu naître notre entreprise « .

Du Personnel local

D’ailleurs de nombreux employés de Colona habitent à Waremme.  » Certains travailleurs viennent à pied, d’autres à vélo. C’est très pratique de pouvoir compter sur des gens qui habitent à quelques minutes de leur lieu de travail « .

En fonction des commandes et des besoins de production, le responsable de la gestion du personnel fait souvent appel à l’intérim.  » Nous sommes actifs dans un secteur très fluctuant au niveau des commandes. En recourant à l’intérim, nous pouvons moduler le nombre de personnes occupées sur les lignes de production de manière optimale. Près de la moitié de nos collaborateurs actuels ont commencé par là « .

Les profils recherchés pour débuter ne sont pas très spécifiques:  » Comme nous formons nous-même notre personnel, on peut déjà viser un emploi avec un bagage d’humanités inférieures. Nous avons recours à l’intérim, c’est vrai, mais les candidatures spontanées sont aussi les bienvenues, de même que les personnes sélectionnées par le Forem. La condition pour rester, c’est de faire preuve de bonne volonté au travail. Avec la mise en route de la nouvelle ligne de production, nous allons créer deux ou trois nouveaux emplois.

Jean-Luc et Philippe Colon, administrateurs de Colona et Waremmiens convaincus.

Portrait de Pierre Hamblenne (Waremme)

HAMBLENNE Pierre

La griffe de vêtements, lancée par HAMBLENNE Pierre, a fini par créer de l’emploi

L’aventure commence fin de l’année 2007: alors que HAMBLENNE Pierre étudie encore aux HEC en deuxième bachelier, il décide de tout consacrer à un projet. Lancer une nouvelle marque de vêtements, maintenant connue de tous et portée à l’envi:  » J & Joy « .

 » Je devais prendre une décision et me concentrer sur mon activité, avec l’idée de peut-être reprendre un jour mes études « , explique le jeune homme de 24 ans, originaire de Waremme.

Reprendre ses études: il n’en aura pas l’occasion. Une fois lancé dans la gestion de sa griffe qui sera établie en totalité sur fonds propres, la charge de travail a occulté toute autre préoccupation:  » Jusqu’en 2010 je n’avais pas les moyens de me faire aider. Je faisais tout: le dessin, la production, le contrôle qualité, la distribution, les commandes… Début 2010, je ne dormais plus! « , se souvient le créateur de la marque liégeoise.  » Et ce n’est pas parce que l’activité augmente que les rentrées suivent tout de suite! Heureusement, j’ai découvert les formules d’engagement Win-Win ou PFI (Plan Formation Insertion), qui permettaient d’engager à moindres frais, pour me soulager dans les tâches administratives, par exemple « .

Premiers collaborateurs

Via le Forem, il trouve la perle rare: son premier collaborateur qui est devenu son bras droit.  » Il n’a pas de formation particulière mais il a un bon sens commercial et est très polyvalent « , explique le Waremmien. Pour le dessin de ses vêtements, il peut se reposer sur une jeune styliste qui a débuté en travaillant chez J & Joy comme étudiante. Cette petite structure, qui assure une ambiance confortable à ses employés, travaille également avec des indépendants: un graphiste pour les campagnes de pub, un photographe, un gestionnaire de réseaux sociaux…

Aujourd’hui, les débuts en solitaire semblent loin. La marque liégeoise est produite à Tirupur, en Inde, où deux personnes veillent à la bonne réalisation des produits et, surtout, à leur qualité. Rôle que remplissait Pierre à coup d’aller-retour Belgique-Inde! Par le choix d’une usine respectant les salaires de ses employés et refusant le travail des enfants, Pierre Hamblenne fait un choix éthique, qui lui coûte plus cher mais qui lui permet de dormir la nuit, comme il l’a confié dans un document de RTL-TVI. L’usine de Tirupur assure la gratuité de la scolarité pour les enfants des employés, les soins médicaux et l’accès à l’eau potable. Un geste dont peu de grandes marques peuvent se targuer. D’ailleurs, J & JOY est la première PME en région wallonne à détenir son propre fonds philanthropique à la Fondation Roi Baudouin, qui gère des projets caritatifs.

Le parcours de HAMBLENNE Pierre encouragera sans doute les âmes d’entrepreneurs. Pour ceux qui préfèrent prendre le train en marche, le Waremmien nous donne le profil du bon commercial, à ses yeux:  » Quelqu’un de polyvalent, qui maîtrise plusieurs langues pour pouvoir encadrer les démarches d’exportation. Je suis ouvert à l’apprentissage sur le tas, car aucune école ne forme à ce métier « .

Il est loin le temps où HAMBLENNE Pierre gérait seul la griffe J and Joy.

Portrait de Eric de Kesel, directeur général de la S.A. « Molnlycke Health Care » (Waremme)

DE KESEL EricNé le 1er octobre 1965 à Charleroi, il a suivi des Humanités Générales à l’Athénée Royal de Beaumont. Il est ensuite diplômé ingénieur civil en électromécanique à l’université libre de Bruxelles. Il suit une licence spéciale en management à la HEC Saint-Louis. Il est marié et père de trois filles.

Dès l’entame de sa carrière, DE KESEL Eric a fait montre d’aptitude à gérer « l’humain ». Ainsi, à 23 ans, fraichement diplômé, il prend la tête d’une équipe de trente personnes au sein de la société Caterpillar. Un travail de nuit qu’il accomplit sur le site de Gosselies tout en suivant des cours en management à Bruxelles. Après quelques mois rythmiquement denses, il intègre l’un des bureaux d’études de la célèbre firme américaine. Les années se succèdent, nourries par des voyages fréquents aux Etats-Unis et au Japon. En 1995, il accède à la direction du bureau. Il n’a que 30 ans…

En 1997, DE KESEL Eric est approché par une société gembloutoise active dans le domaine du plastique. « Elle était alors déficitaire et l’on souhaitait m’en confier la gestion. Le challenge m’a plu. Tout le monde m’a dit que j’étais fou de quitter « Caterpillar ». Je n’ai pourtant jamais regretté mon choix ». Après cinq années au cours desquelles il remet l’entreprise sur rail, DE KESEL Eric décide d’emprunter un autre chemin : « Dans un travail, deux critères sont pour moi prépondérants : to have fun and challenge. Ce n’était simplement plus le cas… » _En 2002, il intègre « Mölnlycke » : «En répondant à une annonce, le plus simplement du monde (rires). La coordination du site de Waremme m’a été confiée. Mon bureau principal se trouve cependant à Göteborg. » Conjointement à ses engagements au sein de « Mölnlycke », DE KESEL Eric assume les fonctions d’administrateur de l’UWE et de Consul honoraire de Suède. « Une reconnaissance qui m’honore mais que je n’ai pas acceptée pour le titre. » _Son temps libre, DE KESEL Eric le consacre à sa famille. « Je m’adonne également à la pratique de certains sports et à la dégustation de vin. Le village dont je suis originaire a compté deux meilleurs sommeliers de Belgique. La terre y est sans doute propice aux amateurs de grands crus… »

Parler de coup de force serait vaniteux. Or, je veille à toujours travailler dans la modestie de la tâche, à rester humble quel que soit le succès. Deux évènements encourus depuis mon engagement chez « Mölnlycke » pourraient, toutefois, partiellement répondre à votre question. Ainsi, il y a une dizaine d’années, l’entreprise a consenti de gros investissements au niveau de ses machines. Lors de mon arrivée, en 2002, ce matériel ne fonctionnait pas de manière optimale. Fidèle à l’adage « Work smarter, not harder », nous avons décidé de solutionner cette problématique en nous faisant aider par des consultants américains. Résultat, nos machines atteignent aujourd’hui des performances de classe mondiale ! Mais la technique n’est pas tout. Dans notre démarche, nous avons veillé à ne pas négliger le capital humain. Nous avons établi un programme de formation pour l’ensemble du personnel ouvrier. Une remise à niveau générale qui a été accompagnée d’une augmentation salariale…

Le second évènement a eu lieu l’an dernier. Nous avons rencontré à cette époque notre plus gros fournisseur de matières premières. A force de persuasion, nous sommes parvenus à négocier un contrat incluant un système d’indexation. Concrètement, les prix pratiqués par notre fournisseur varient désormais en fonction de certains indicateurs tels que le coût de l’énergie par exemple. Il va sans dire qu’avec la chute du prix du pétrole rencontrée au cours des derniers mois, nous avons fait une affaire en or ! Nos coûts ont été réduits de près de 20%. Au mieux, nous tablions sur une baisse de 6%. Imaginez, cela représente plusieurs millions d’euros d’économie… Evidemment, nous ne sommes pas à l’abri d’une augmentation mais ce qui est pris est pris.

Pour ces deux situations, nous pouvons parler de coups de force…mais en douceur.

Plutôt que coup de génie, je préfère parler de bonnes décisions et de comportements opportuns. On pourrait appeler cela des coups de génie en longueur (rires). L’un d’eux est d’avoir misé sur le capital humain. Collaborant notamment avec la Thaïlande, la Tchéquie, le Japon et les Etats-Unis, je suis amené à manager des équipes culturellement très différentes. Cela n’a pas été simple mais j’ai toujours eu la capacité de m’adapter à chacune. J’ai également l’aptitude de me remettre en permanence en question. Je n’aime pas tomber dans la complaisance. Dès que j’ai franchi une étape, je pense à la suivante. Dans un monde de concurrence accrue, c’est obligatoire. Heureusement, je fais preuve d’un optimisme à toute épreuve. J’essaie de le communiquer à mes collaborateurs par cette petite phrase : « Voyez l’objectif final et pas les obstacles ! »

Je ne suis pas enclin à entrer facilement en colère mais certains comportements ont le don de me faire monter dans les tours. Ainsi, je ne supporte pas que l’on fasse valoir, avant le reste, son intérêt personnel. Parallèlement, ceux qui lors de réunions usent de leur position hiérarchique pour faire entendre leur opinion m’exaspèrent. Je rechigne également face à l’absence de prise de décision. Les Suédois, plus encore que les Belges, sont les rois du compromis ! Résultat, il n’est pas rare que nous tournions longuement en rond avant d’entreprendre…

Croyez-moi, la vie m’a appris qu’il valait mieux prendre une mauvaise décision que pas de décision. Enfin, le manque d’ambition affiché par certains me hérisse. Je n’entends pas par là qu’il faille être carriériste. Je veux simplement dire qu’au cours de sa vie professionnelle, il faut pouvoir sortir de sa zone de confort et oser se jeter dans la tempête pour progresser.

L’intégrité est mon leitmotiv. Je vous défie d’ailleurs de trouver quelqu’un qui pourra dire le contraire. Attention, je ne lave pas plus blanc que blanc (rires). Je joue parfois avec la ligne blanche, mais je ne la franchis jamais ! On peut donc parler de coups délicats mais pas tordus. Si je me sens bien au sein de cette entreprise, c’est en grande partie parce que les valeurs qu’elle affiche, dont l’intégrité, me correspondent.

Outre ses fonctions de directeur général de la S.A. « Molnlycke Health Care », il est également administrateur de « l’Union Wallonne des Entreprises » et de « Wallonie Entreprendre ».

Portrait de Charles Pirlot (Waremme)

PIRLOT Charles

Le 23 mai 1996, portrait de Charles PIRLOT

PIRLOT Charles et la phyto: chronique d’une ascension continue.

En région waremmienne, PIRLOT Charles est ce que l’on appelle un «personnage».

Dans un sens plus économique, on le qualifierait plutôt de «self-made man». Parti de presque rien, il est aujourd’hui à la tête de la S.A. « Etablissements Charles Pirlot » où il emploie neuf personnes à plein temps.

Né à Huy, dans la «maison Batta», le petit PIRLOT Charles marine dès sa tendre enfance dans le bain de l’agriculture. Parents fermiers, famille maternelle dans l’industrie sucrière… La totale !

Il use ensuite ses fonds de culottes sur les bancs de l’institut agronomique St-Victor et de l’IPES de Waremme pour accomplir des études qu’il qualifie lui-même de modestes.

Son service militaire acquitté, se pose la douloureuse question de l’avenir. C’est un ami qui lui propose son premier emploi: agent « Gorsac ». À bord d’une 2 CV vert agricole (même teinte que les portes de la ferme), il sillonne la campagne, proposant aux fermiers les différents produits de la gamme, rangés dans un coffre à farine.

Après 6 à 7 mois d’essai, PIRLOT Charles se rend compte qu’il gagne à peine de quoi couvrir ses frais. Il change de cap, travaillant quelques temps au sein d’une petite entreprise de pulvérisation.

UN FAMEUX BAGOUT

Arrive une loi, qui impose la détention d’un numéro d’agréation pour la vente de produits phytos. Afin de poursuivre ces activités, PIRLOT Charles suit des cours en vue d’obtenir le précieux passe-droit. C’est là qu’il rencontre le représentant d’une firme importante dans ce domaine. Ne sachant pas à qui il a à faire, PIRLOT Charles le baratine consciencieusement, tentant de lui refiler quelque denrée… Manoeuvre plutôt bénéfique, puisqu’elle lui vaut une place au sein du groupe « Lapa/Protex ».

En bourse le lundi, il passe le restant de la semaine dans le Hainaut, vendant ses fameux petits sachets de « prémazin » aux drogueries, graineteries et particuliers… Jusqu’au jour où le représentant liégeois tire sa révérence: PIRLOT Charles reprend le secteur.

Plus à l’aise dans sa région, il forme un réseau de négociants et d’entrepreneurs en pulvérisations et étend la clientèle. Rapidement, il réalise que, pour augmenter son chiffre d’affaires, il doit proposer d’autres produits. Un pas qu’il pose en 1972, créant son propre commerce.

DANS LA NICHE DU CHIEN !

Au début, en guise de hangars de stockage, il utilise deux vieilles granges, à Hollogne-sur-Geer. Le local des produits toxiques?… C’est la niche du chien! Acheter, rentrer les marchandises, vendre, livrer, facturer, tout cela sans chauffeur ni comptable.

Peu à peu, PIRLOT Charles engage. La S.A. « Etablissements Charles Pirlot » naît en 1983, du regroupement de plusieurs commerces du secteur. La société continue sa croissance, tant au niveau du chiffre d’affaires que du personnel.

Confrontés à de constants problèmes de stocks, la décision est prise, en 1995, d’établir la société à Waremme, dans le zoning industriel. Résultat: 1.050 m2 de hall de stockage et 240 m2 de bureaux, locaux bâtis en conformité avec les normes européennes de sécurité.

Nous devions relever le défi de la qualité et de la rapidité sans pour autant compromettre la sécurité. Avec cet outil, nous en avons maintenant les moyens, souligne l’un des collaborateurs de PIRLOT Charles.

SIMPLICITÉ

En plus de ses nouvelles installations, la société dispose de plusieurs dépôts, à même de dépanner les clients plus rapidement: à Juprelle, Ohey, Ochain-Clavier et Houtain-le-Val. Aujourd’hui, la S.A. « Etablissements Charles Pirlot » en emploi neuf pour un chiffre d’affaires qui avoisine les 240 millions.

L’entreprise propose à ses clients une gamme de produits, sous près de 1.500 formes et conditionnements différents, tous dédiés à la protection des plantes et végétaux: herbicides, fongicides, insecticides.

Sa clientèle se compose à 70 % de négociants ou grossistes et à 30 % en «cultures»: petites fermes, espaces verts, terrains de golf, piscines,…

Recette du succès? Il n’en fait pas un secret: des collaborateurs qui travaillent comme si c’était leur propre affaire…

N’allez pas croire que le démarcheur à la 2 CV verte soit devenu un rigide manager guindé. Malgré le succès, PIRLOT Charles a su préserver toute la simplicité et la modestie qui le caractérisent.

Sa philosophie? Il vaut mieux boire un petit verre chez soi, qu’une grande tasse dans sa société!

HESBAYE TOUCHEE MAIS INNOVATRICE

Sa montée, PIRLOT Charles l’a effectuée dans sa région, la Hesbaye. Rien d’étonnant : c’est le pays agricole par excellence. Quel regard porte-t-il sur son évolution? C’est la question que nous lui avons posée.

La Hesbaye, c’est le berceau de l’agriculture. Froment, betterave, escourgeon, lin, pois,… les cultures occupent la majeure partie du sol. Je garde confiance en l’agriculture, professe PIRLOT Charles. Pour l’instant, concède-t-il, elle se trouve dans le fond du panier mais j’ai bon espoir que la situation s’améliore. Cela va déjà mieux qu’il y a deux ou trois ans.

Un constat s’impose, pourtant: l’étendue des cultures par exploitation augmente. Avant, on vivait sur 40 à 80 ha; aujourd’hui, 120 ha, c’est un minimum. De nombreuses fermes disparaissent. On en compte chaque année plus ou moins 5 %. La plupart sont reprises par d’autres agriculteurs, qui en profitent pour s’étendre.

ROBERTI Pierre, du Centre d’études des techniques agricoles (CETA), client et ami de PIRLOT Charles, acquiesce. Deux types d’exploitations coexistent actuellement en Hesbaye, dit-il: les fermes de 500 ha et plus, qui pratiquent la culture extensive, au niveau des surfaces et les exploitations plus petites qui lui préfèrent la culture intensive, davantage orientée vers la qualité, supérieures en valeur ajoutée.

DIVERSIFICATION

Selon PIRLOT Charles, la chute des prix est une autre donnée du problème. Les fermiers ont été contraints à se serrer la ceinture. Pour le froment, par exemple, on est passé de 10 à 6 F le kilo. À raison de 8.000 kg de grain à l’hectare, cela fait une perte sèche de 32.000 F par hectare! Résultat: on diversifie pour compenser. On se lance dans la culture des légumes.

Une tendance que confirme également ROBERTI Pierre: Les choses évoluent. Les fermiers ont tendance à avoir une deuxième corde à leur arc, voire encore à s’investir dans des activités industrielles ou commerciales.

Bien plus que le secteur, ce sont les mentalités qui évoluent. On n’agit plus comme par le passé. Les gens bougent. Ils regardent aussi vers ce qui se fait ailleurs. Ils adoptent une approche différente des habitudes hesbignonnes. Sauf celles du Nord du pays, à cause de la langue, constate Pierre Roberti. Ce qui est regrettable car il y a là une véritable source potentielle de renouvellement.

INITIATIVES À TOUT VA

Quoi qu’il en soit, on assiste à une éclosion d’initiatives dans tous les domaines. Des cultures nouvelles, comme celle de la chicorée dont on extrait le fructose et l’inuline pour en faire des additifs pour yaourts, margarine, chocolats,… Des projets plus ambitieux également, encore en cours de recherche à l’heure actuelle, concernant des plantes aromatiques et médicinales.

Parfois même, certains exploitants se regroupent pour former une coopérative. C’est le cas de la coopérative de « L’Yerne », qui réunit quatre agriculteurs, dont ROBERTI Pierre. La société s’est spécialisée dans le conditionnement de légumes. De 300 tonnes livrées au début, ils sont rapidement passés à plus de 7.000 tonnes et approvisionnent aujourd’hui la majeure partie des grandes surfaces du pays et certaines grandes chaînes de supermarchés en France.

Il y a encore des perspectives d’avenir dans le domaine, insiste ROBERTI Pierre. Les sols hesbignons sont d’une qualité exceptionnelle, et ils sont reconnus comme tels bien au-delà des limites de la région.

Rien de surprenant, donc, à ce que des industriels, qu’ils soient des Flandres ou d’ailleurs, s’installent pour y faire de l’agro-alimentaire. À cet égard, l’entreprise « Hesbaye Frost » est un éclatant exemple.