Le système défensif de Waremme au 11ème siècle

Vers 1078, les défenses se sont développées au sud du Geer, qui constitue un obstacle naturel. L’élément central de ce système est formé d’une butte (qui porte la dénomination de « motte »). Il s’agit d’une levée de terre au sommet de laquelle s’élève le donjon. Cette éminence, de la forme d’un cône tronqué, est entouré de fossés (fossés relevés ou digues), consolidés semble-t-il à l’est par un rempart (vieille muraille). A l’ouest, au-delà du fossé qui entoure le château, un ruisselet double la première ligne de défense du fossé principal. Une seconde ligne de fossés se situe au-delà du ruisseau. Des sentiers relient l’élément défensif à des sources et à des fontaines, nécessaires à l’approvisionnement en eau, tandis qu’un passage, sur le flanc sud-est, relie le château à l’église, avec un diverticule aboutissant à une grange. Le cimetière entourant l’église, est ceint de murailles. Il doit donc faire partie intégrante des éléments défensifs avancés du château. Enfin, vers le sud, des fossés et un rempart complètent les fortifications.

Le fossé creusé autour de la ville fournit la terre nécessaire pour élever le rempart qui le longe. Un assaillant doit donc franchir un double obstacle. Ce dispositif a une grande efficacité contre les lourds cavaliers du Moyen-âge.

Le château de Waremme est une forteresse érigée en bordure d’une voie stratégique: la Chaussée Romaine « Boulogne – Bavay – Maastricht – Cologne ». Il possède donc une valeur stratégique importante.

L’organisation de Waremme au 11ème siècle

Vers 1078, il existe déjà à Waremme: un marché local (mercatum), sur lequel une taxe (theloneum – tonlieu) rapporte au Seigneur la somme annuelle de 2 livres (à savoir l’équivalent d’un troupeau de 40 porcs ou de 80 moutons); une église domaniale, dont le curé desservant doit acquitter, chaque année, un porc, six pains, deux setiers de vin et quatre chapons. L’église a donc sa (ses) propre(s) ferme(s).

L’organisation générale du domaine est assurée par un mayeur (villicus) et la justice est rendue par une Cour de Justice (appelée « plaid ») qui est présidée par le mayeur. La protection du domaine est assurée par un avoué laïc (advocatus), en l’occurrence DE DURBUY Henri, frère du Comte de Namur ALBERT II. Pour cette fonction d’avoué, DE DURBUY Henry reçoit le hameau de Hartenge, dont il touche les revenus et où il vit dans une villa. Il perçoit également le troisième denier sur les « Plaids Généraux » : chaque année, les habitants se réunissent en assemblée générale, à 3 reprises, pour régler les affaires communales, juger les contraventions légères, réparer les torts et les injustices. Le mayeur ou chef de la cour de justice, préside les plaids généraux.

Enfin, un forestier (forestarius) gère les forêts du domaine et un percepteur des droits (thelonarius) récolte les impôts et les taxes. Les censitaires doivent, en effet payer une rente : 4 deniers pour un homme et 2 pour une femme. En contrepartie de ces impôts, Ils peuvent demander la protection de l’avoué contre tout acte de violence ou d’usurpation des biens. Cet avoué peut utiliser la force, car l’action des cours de justice ne suffit pas, dans cette première période du Moyen-Âge, pour assurer la sécurité des individus et la conservation des propriétés.

Le tonloyer est le percepteur des « tonlieus » : des droits perçus sur la circulation des marchandises et sur les transactions.

En 1078, le forestier, le prêtre et le tonloyer doivent des offrandes au Seigneur de Waremme, à Noël et à Pâques : chacun doit lui fournir 1 porc, 2 setiers de vin, 6 pains et 4 poulets. Le villicus doit, quant à lui : 2 porcs, 2 setiers de vin, 6 pains et 6 poulets. Le doyen laïque doit : 1 porc, 1 setier de vin, 4 pains et 2 poulets.

En 1078, Waremme n’est pas une agglomération au sens actuel du terme. C’est un grand domaine, vivant en autarcie dans un milieu rural, parsemé de fermes exploitées par des censitaires.

La Comtesse Ermengarde fait don de l’alleu de Waremme à l’évêché de Liège

Le 5 février 1078, Texte de la charte par laquelle la Comtesse Ermengarde fait don de l’alleu de Waremme à l’évêché de Liège:

« Au nom de la sainte et indivisible Trinité, Amen.

Moi, Ermengarde, guidée par l’exemple de mes ancêtres, dont les biens enrichirent l’Eglise de Dieu, j’ai donné avec l approbation de l’évêque de Liège Henri, une partie de mes biens aux saintes églises de Dieu, Sainte-Marie et Saint-Lambert. J’ai fait cette donation pour le salut de mon âme et celle de mes ancêtres.

Qu’il soit cependant conditionné à cette tradition que mes sujets censitaires paient quatre deniers et les femmes deux deniers, qu’ils réclament justice et protection à l’avoué de ce lieu. J’ai d’ailleurs destiné mon domaine de Hartenge et ses dépendances au service de cet avoué pour qu’il n’accapare rien de manière démesurée. J’ai également imposé une limite à sa violence et à son pouvoir : que sa juridiction ne s’étende pas aux serfs d’église tenant un bénéfice de main libre ; que des trois plaids généraux annuels il retire le troisième denier, les plaids seront néanmoins déterminés par le conseil du mayeur ; qu’il perçoive le troisième denier pour les coups et blessures, mais qu’il n’aie pas le pouvoir de réunir le tribunal à ce sujet si ce n’est par la volonté et la proclamation du mayeur ; qu’il perçoive également le troisième denier pour l’arrestation des voleurs.

De l’alleu que j’ai cédé, il y a à Waremme 8 manses seigneuriales et 6 bonniers ; 20 manses rapportant 40 porcs à la mi-mai, pas chaque année, mais tous les deux ans et chacun vaut 12 deniers. Ces 20 manses rapportent également 40 agneaux à la Saint-Jean, chacun valant 44 deniers, et 12 mesures d’orge, 3 poulets et 10 œufs..

Il y a 9 manses censives payant 2 livres et 3 sous. Il y a encore 45 cortils payant 9 sous et 90 poulets, 0 mesures de cervoise et 150 pains. En outre, il y a 24 manses que tiennent les serfs qui ont également 47 cortils. Il y a là également 5 moulins payant58 mesures, 10 mesures de pur froment et 20 mesures d’orge en offrande, ainsi que 46 deniers pour le vin, 30 poulets et autant de pains, 34 deniers à la Saint-Remi et avant la Noël, ils doivent engraisser 5 porcs pendant 40 jours ou 5 chiens pendant toute une année. Il y a encore à cet endroit 6 brasseries avec chacune 1 manse payant payant avec les moulins 319 mesures de cervoise et en offrande 11 mesures d’orge et 245 poulets, pour le vin 2 sous, 2 mesures de cervoise et 24 pains.

A la Noël, le mayeur donne 3 beaux porcs bien gras, 2 setiersde vin, 6 poulets, 6 pains, et la même chose à Pâques. Le prêtre donne aux mêmes dates 1 porc, 2 poulets, 2 setiers de vin, 4 chapons. Le percepteur des tonlieus la même chose et le forestier aussi. Quant au doyen, il doit 1 porc, 2 poulets, 4 pains et 1 setier de vin.

Le nombre de serfs qui peuvent à présent servir à Waremme est de 104, il y a 100 filles et mères de fils. En plus de cela, il y en a encore 602. Il y a encore 125 cerfs d’églises.

Cette donation a été faite publiquement à Liège, l’an de l’incarnation du seigneur 1078, indication 1, aux nones de février, sous le règne d’Henri. L’évêque Henri étant à la tête de la cathédrale de Liège. »

Godefroid de Bouillon, Avoué du Saint-Sépulchre (Belgique – Israël)

Le 22 juillet 1099, DE BOUILLON Godefroid refuse le titre de Roi de Jérusalem et devient « L’Avoué du Saint-Sépulchre ».

Les Croisés prennent Jérusalem

Le 15 juillet 1099, les croisés de la Première Croisade, menés par DE BOUILLON Godefroid, prennent Jérusalem et se livrent à de terribles massacres.

Urbain II prêche la première Croisade (France – Jérusalem)

Pape URBAIN IILe 27 novembre 1095, le Pape URBAIN II prêche la Première Croisade à Clermont, pour délivrer Jérusalem tombée aux mains des Turcs.

Excommunication du Prince-Evêque de Liège Otberg

pape urbain ii

pape urbain ii

En mars 1095, le prince-évêque de Liège OTBERT est excomunié par le Pape URBAIN II, sous le prétexte de vente de biens temporels.

Otbert, Prince-Evêque de Liège

En 1091, OTBERT est nommé prince-évêque de Liège. Il occupera cette fonction jusqu’en 1119.