Li Batch des Macrales (Kemexhe – Crisnée)

En 2023, selon la tradition, le lieu-dit « Li Batch des Macrales » à Kemexhe (Crisnée) est l’endroit où étaient exécutés les condamnés par la cour de justice du lieu et, parmi ceux-ci, les femmes soupçonnées de sorcellerie.

Jean Delvaux exécuté pour sorcellerie (Liège – Stavelot)

En 1589, le Prince-Evêque de Liège, DE BAVIERE Ernest, fait pendre le moine de Stavelot, DELVAUX Jean, accusé de sorcellerie.

La Cour de Justice (Crisnée)

Vers 1580, Crisnée dispose d’une Cour Basse de Justice, compétente pour les actions civiles et criminelles. Elle est composée d’échevins.

La Cour de Justice (Odeur)

Vers 1580, Odeur dispose d’une Cour Basse de Justice, compétente pour les actions civiles et criminelles. Elle est composée d’échevins.

La Cour de Justice (Fize-le-Marsal)

Vers 1580, Fize-le-Marsal dispose d’une Cour Basse de Justice, compétente pour les actions civiles et criminelles. Elle est composée d’échevins.

La Cour de Justice (Thys)

Vers 1580, Thys dispose d’une Cour Basse de Justice, compétente pour les actions civiles et criminelles. Elle est composée d’échevins.

La Cour de Justice (Kemexhe)

Vers 1580, Kemexhe dispose d’une Cour Basse de Justice, compétente pour les actions civiles et criminelles. Elle est composée d’échevins. Il existe également un Cour de Justice du curé (vesty).

Jean Gérard, Sergent (Crisnée)

Vers 1580, GERAR Jean est Sergent à Crisnée. Il fait office de bas-officier de justice auprès de la Cour de Justice de Crisnée et de bourreau.

Deuxième séance du procès de Marie Bertrand (Crisnée)

Le 11 juillet 1581, la Cour de Justice de Crisnée reprend l’interrogatoire de BERTRAND Marie, accusée de sorcellerie. La Cour est composée, notamment, des échevins RANDAXHE Jean et LOERS Jean, assisté du greffier HADIN Jean.

Interrogée sur les motifs qui l’ont poussée à se livrer à la justice, sans qu’aucune enquête ni mandat d’arrestation n’ait été lancé contre elle, elle déclare vouloir soulager sa conscience, qui la taraude depuis trop longtemps, et ajoute préférer mourir par la main de la Justice pour sauver son âme, plutôt que de se savoir possédée éternellement. Elle raconte comment le Noir Hault (le diable ?) l’a possédée, il y a une trentaine d’années et comment il a fait naître chez elle l’envie et la haine des autres. Elle avoue avoir eu plusieurs fois l’envie de se suicider.

La Cour poursuit ensuite l’interrogatoire sur ses aveux (obtenus sous la torture).

Elle a avoué, qu’avec TEMPIER Clémence, TEMPIER Maroie, la fille de celle-ci, la jeune (?) Cécile et DE WOTRANGE Anne, elles ont soufflé leur haleine pour infecter les fruits de la terre.

Elle a avoué, qu’avec TEMPIER Maroie, elles ont touché le paletot de l’abbé DENIS Jean (qui a été curé de Crisnée et qui s’est ensuite marié) et qu’il en est devenu légèrement impotent des jambes.

Elle a avoué avoir ensorcelé et fait mourir 2 chiens appartenant à COLLINET Gilet.

Elle a avoué avoir ensorcelé et fait mourir la vache de LEKEU Jean, cousin de COLLINET Gilet.

Elle a avoué avoir ensorcelé LEKEUX Jehanne, 15 jours avant l’interrogatoire, à Thys, en lui touchant l’épaule, ce qui l’a rendue bien malade. Elle l’a guérie le lendemain en lui faisant manger du pain.

Elle a avoué, qu’un mois avant l’interrogatoire, agenouillée devant l’abbé GILLES (?), vicaire de la paroisse de Crisnée, pour se confesser, elle a soufflé son haleine sur celui-ci, le rendant impotent des mains et des bras.

Elle a avoué avoir touché l’épaule de l’épouse enceinte de DE MOMALLE Jean et qu’en moins de 4 jours, celle-ci a avorté des suites de cet ensorcellement et l’enfant mort-né n’a pu recevoir le baptême.

La Cour entend ensuite les dépositions des témoins.

L’ancien curé de Crisnée, DENIS Jean, déclare être devenu impotent des jambes, par attouchement de la « sorcière Clémence ».

Le vice-curé de Crisnée, quant à lui, déclare être devenu temporairement invalide des bras et des jambes par l’haleine de la sorcière, mais avoir été guéri à l’intervention de celle-ci.

DEPONT Collinet, de Crisnée, déclare sous serment, qu’il y a environ 1 mois, il se sentait si faible qu’il pensait être atteint d’une maladie. Il a croisé BERTRAND Marie qui, toute tremblante, lui a avoué l’avoir ensorcelé. Elle lui est alors venue en aide en lui donnant à manger des excréments et en lui faisant boire de l’urine. Il s’en est trouvé guéri.

PIRON Giele, déclare qu’il y a 3 semaines, se sentant impotent des 2 bras, il a suspecté BERTRAND Marie, qui se disait « sorcière » et qui a avoué l’avoir infecté. Elle lui a donné à manger des herbes et lui en a désigné d’autres à utiliser sur les bras. Il l’a fait et s’en est trouvé guéri.

Troisième séance et verdict du procès de Marie Bertrand (Crisnée)

Le 15 juillet 1581, BERTRAND Marie, accusée de sorcellerie, comparait à nouveau devant la Cour de Justice de Crisnée et est interrogée sur d’autres aveux (toujours obtenus sous la torture).

Elle a dénoncé d’autres « sorcières » habitant à Villers-l’Evêque.

Elle a ainsi avoué avoir dansé avec LARSEE Barbe, de Villers-l’Evêque, qui a été exécutée pour « vaudoise », il y a 4 ou 5 ans. Elle était la fille de la sage-femme d’Odeur.

La Cour de Justice rend son jugement et condamne BERTRAND Marie à être étranglée « à une estache » jusqu’à ce que mort s’en suive et que son corps soit ensuite livré aux flammes. Elle est livrée au bourreau qui procède à l’exécution, à la limite de Crisnée et de Kemexhe, au lieu-dit « Li Batch des Macrales ».