Les travaux au Geer traînent (Waremme)

Le 11 juillet 1846, le tout nouvel élu provincial, DE SELYS-LONGCHAMPS Michel-Edmond, interpelle la Députation Permanente sur la lenteur à faire exécuter des travaux à la rivière « Le Geer »; travaux pourtant programmés depuis le 8 août 1844.

Il insiste sur l’utilité pressante de ces travaux, car de magnifiques prairies sont transformées en marais; les chemins vicinaux aux abords du cours d’eau sont impratiquables et, le plus grave, des fièvres dangereuses sévissent dans les villages dont les prairies sont plus particulièrement inondées.

La situation alimentaire et sanitaire de la population de Waremme

En 1942, le lait est devenu rare sur le marché. Les causes sont diverses : faible rendement à cause de la pénurie de fourrage, pertes dues à des problèmes de transport, mais surtout le problème de la fraude. Le prix du lait est réduit, alors que le prix du beurre est incroyablement élevé. Les producteurs conservent donc leur « or blanc » et le vendent en secret, au marché noir.

Le sucre est quasi introuvable. Le café quotidien est un mélange d’orge, de pois et de chicorée torréfié. Rares sont les légumes, à cause de la médiocrité des récoltes et du peu de plants de qualité. A l’exception des pommes, les fruits sont hors de prix. Beaucoup de gens souffrent d’anémie, digèrent et respirent mal, leur cœur bat vite. Ils résistent moins bien au froid, sont plus vite infectés et guérissent moins vite de blessures. Le manque de calcium favorise les caries et affections des articulations. Tuberculose et fausses couches se multiplient.

Quant au pain, en plus du seigle, divers succédanés (férule, betteraves sucrières, légumes séchés, épeautre, orge et paille moulue) sont ajoutés au froment. Dans les villes, le pain n’est plus qu’une croûte grise et dure, recouvrant une pâte visqueuse et grise. On ne peut le vendre frais. Il doit reposer au moins 24 heures, sinon, impossible de le couper. Quand on peut, on essaie de fabriquer soi-même son pain. Les anciens fours sont rallumés. On va de ferme en ferme pour chercher de la marchandise. Dans, les chaumes, on glane à qui mieux-mieux. Une fois le son séparé de la farine, on moud à nouveau le son et on le tamise avant d’épaissir le potage.

Il y a pénurie de viande. La production de fourrage étant très réduit, nourrir les animaux avec des céréales étant interdit, beaucoup de prairies étant labourées, des paysans abattent des porcs en masse. Alors que cet élevage est aisé et que le cochon fournit la majeure partie de l’approvisionnement en viande. Le cheptel bovin diminue de 20 %, les porcs de 50 % et l’aviculture de 80 %. On consomme donc exclusivement de la viande de bœuf, cependant que la préférence du public va à la chair de nourrain, plus riche en graisse. Il est vrai que souvent les boucheries sont vides.

Le savon ne vaut rien. Quand on a plus de huit ans, on a droit à un morceau de savon « fin ». Au début, c’est un petit rectangle vert baptisé « flotteur », vu qu’il surnage. Ensuite, apparaît un savon très dur et gras, à base d’argile. Il ne mousse pas, mais décape la peau. Ces deux types d’ersatz s’usent très vite. Alors on en fabrique avec le contenu des boyaux de porc …

Les poudres à lessiver (Hemco, Imi, Ata, Moussol, Lama, …) sont peu efficaces, contenant en plus des substances dangereuses pour les mains et les textiles.

Nettoyer la maison est aléatoire vu le manque de brosses et de serpillières. Faites de fibres, les brosses cassent vite. Les toiles à laver sont des sacs de jute usés. On ne fait plus le grand nettoyage de printemps. Plus de crépissage, de peinture ou de nouveau papier peint. Les rideaux sont à présent jaunis et lourds de poussière.

Comment vit-on à Waremme et dans les villages avoisinants au Moyen-âge ?

Vers 1100, les paysans (vilains, manants, roturiers), qui cultivent les terres du seigneur ou du Chapitre, résidant en ville, ne sont que demi-libres. Outre le loyer ou cens (d’où viendra plus tard le mot « censier ») et la dîme, ils payent la taille (impôt sur les revenus qu’ils vont plus tard continuer à payer au mayeur). En plus, ils payent des taxes, entre autres : sur le sel (impôt appelé gabelle dans certaines régions), qui restera jusqu’au début du XXe siècle l’élément indispensable pour conserver les viandes, de porc, notamment ; sur la mouture du blé : les paysans sont obligés d’aller faire moudre leurs grains dans un moulin à eau appartenant au seigneur ou au chapitre, les moulins à vent sont encore peu connus. (l’idée du moulin à vent sera rapportée d’Orient par les Croisés). Enfin, les paysans doivent au seigneur des corvées pour l’entretien du château, de ses dépendances et du village : murs, haies, bois, routes, fossés, « flots », … Les masuriers sont encore plus mal lotis.

Paysans et masuriers vivent misérablement. Les moyens de transport n’existent pas. La plupart des petites gens naissent et meurent sans avoir vu d’autre horizon que celui de leur village ou du village voisin.

Les routes sont en terre battue et se transforment en bourbier à la moindre averse. Elles suivent les pentes du terrain et aux endroits bas du village s’accumulent dans des mares appelées « flots ». Ces mares, couvertes d’une pellicule verdâtre, sont génératrices de miasmes de toutes sortes, lesquels alimentés par le manque d’hygiène élémentaire engendrent de fréquentes épidémies qui déciment la population. A côté des maladies de l’enfance qui entraînent la mort d’un grand nombre d’enfants, il y a le choléra (miserere), le typhus (dû aux poux), la fièvre typhoïde provoquée par les conditions d’hygiène désastreuses, le charbon (maladie particulière aux régions d’élevage), … La lèpre et la peste, ainsi que la famine, semblent être des cas isolé en Hesbaye. Cet état de chose va se prolonger jusqu’au début du XXe siècle à peu près, jusqu’à l’apparition de la médecine moderne.

Paysans et masuriers habitent des maisons en terre dans lesquelles on descend par quelques marches. La plupart ne comportent que deux pièces : l’une servant de cuisine, l’autre de chambre.

Il n’y a pas de meuble, sinon un coffre qui sert de garde-robe et de table. Les habitants dorment par terre, sur des paillasses, grands-parents, parents et enfants, dans une promiscuité génératrice de maladies et de turpitudes. Il n’y a pas de chaises, mais des escabeaux. Il n’y a pas de poêle de chauffage : ceux qui ont les moyens disposent d’une cheminée à feu ouvert ; les autres cuisent sur un four fait de quatre pierres assemblées. Dans les masures, l’éclairage est nul, en dehors de la chandelle de suif qu’on n’allume qu’en cas de nécessité urgente.

On mange du pain noir, qu’on va faire cuire au four banal (en payant bien sûr). Il s’agit du pain de seigle et d’épeautre. L’épeautre est la céréale la plus cultivée parce qu’elle se contente d’une terre maigre et peu travaillée (le froment qui est la céréale des terres riches, bien engraissées et bien ameublies, n’apparaît semble-t-il qu’au XVIIIe siècle). Les plus pauvres, sur leur lopin de terre, préfèrent le seigle parce que sa paille servait à plusieurs usages : toit de la cabane, paillasse, liens, …

Le pain non bluté est frotté d’un peu de saindoux ou de graisse de lard (récoltée en faisant fondre un morceau de lard dans la cheminée) ou de maquée.

Comme repas chaud, la soupe à base de légumes et de lard (la pomme de terre était inconnue à cette époque).

On boit de l’eau, du petit-lait (le bon lait étant réservé aux malades) et de la cervoise (espèce de mauvaise bière). L’abus de cervoise était générateur de bagarres fréquentes.

Les gens du peuple portent des vêtements de bure. La plupart sont chaussés de sandales en écorce et parfois de sabots.

La médecine et la pharmacie sont inexistantes. Certaines personnes qui ont hérité du secret des plantes, prescrivent des tisanes additionnées de miel et parfois de sucre. Le sucre, importé d’Orient après les Croisades, est un produit rare, utilisé uniquement en pharmacie.

La pratique religieuse est obligatoire, et sans doute nécessaire pour soutenir l’homme à travers ses misères. Les nantis lui serinent à longueur de journée que plus il est malheureux ici-bas, plus il sera heureux dans l’au-delà.

La vie des « petites gens » n’a aucune valeur pour leur maître, sinon au travers du travail qu’elles peuvent accomplir pour lui assurer son bien-être. Ainsi, en temps de guerre, seuls les nobles sont soignés. Les soldats blessés sont laissés livrés à eux-mêmes ; parfois ils sont envoyés mourir derrière une haie où un préposé à cette sinistre besogne les acheve. Mais dès que l’homme est mort, il redevient la propriété de Dieu et devient sacré.

La justice est aux mains du seigneur. Jusqu’au début du 14ème siècle, il a droit de vie et de mort sur tous ses sujets. C’est l’époque des « duels judiciaires » et des « jugements de Dieu ». En cas de délit grave, les plaignants doivent parfois se battre à mort ; le vainqueur est désigné comme l’innocent. Ou, pour faire preuve de son innocence, l’accusé doit prendre en main une barre de fer rougie au feu ou mettre en bouche une cuiller d’huile bouillante. Mais sous l’influence des Métiers de Liège et aussi de l’Eglise, qui s’emploie à réfréner les ardeurs belliqueuses et criminelles des seigneurs, des cours de justice locales vont se constituer.

Cette justice, bien que plus modérée en raison de la présence d’échevins-jurés, est encore barbare dans son déroulement et ses sanctions. On y applique encore la « question » (torture) et la loi du Talion, qui consiste à punir le coupable par l’injure qu’il a faite : si au cours d’une rixe, il a crevé un œil à son adversaire, on lui crève également un œil. La peine de prison (oubliettes) n’existe plus. Pour les petits délits on applique le fouet ou la bastonnade ; pour les délits les plus graves la mort par la corde, le feu ou d’autres procédés plus « raffinés ». Chaque condamné doit, en plus, payer une amende en rapport avec son forfait et faire un pèlerinage d’amendement, parfois très loin (Rocamadour en France, Saint-Jacques de Compostelle en Espagne, Rome en Italie, ou en Terre Sainte). Celui qui ne s’y soumet pas est rejeté, non seulement de l’Eglise, mais aussi de la communauté : il est alors déclaré « aubain », c’est-à-dire banni.

L’instruction n’existe pas. En dehors de gens d’Eglise, la plupart sont illettrés.

Les loisirs sont inconnus : hommes, femmes et enfants travaillent comme des bêtes de l’aube au crépuscule, passant leurs dimanches aux offices et à se reposer.

Mais parfois, les sujets du seigneur sont autorisés à assister aux tournois ou à l’une ou l’autre représentation que viennent donner des baladins (chanteurs, comédiens, saltimbanques, montreurs d’ours, …) qui vont de château en château pour distraire les châtelaines en train d’attendre le seigneur, la plupart du temps absent.

Distribution de préservatifs à Waremme

Le 1er décembre 2006, dans le cadre de la 25ème journée mondiale contre le SIDA, les Jeunes Socialistes de Waremme distribuent 300 boîtes de préservatifs dans les différents cafés et commerces Horeca de Waremme.

Yvonne Waroux, inspectrice (Waremme)

En août 1916, WAROUX Yvonne est sollicitée par le Docteur GENICOT et par le futur ministre Wauters pour occuper les fonctions d’infirmière inspectrice des tuberculeux de l’arrondissement de Waremme.