Li Batch des Macrales (Kemexhe – Crisnée)

En 2023, selon la tradition, le lieu-dit « Li Batch des Macrales » à Kemexhe (Crisnée) est l’endroit où étaient exécutés les condamnés par la cour de justice du lieu et, parmi ceux-ci, les femmes soupçonnées de sorcellerie.

Jean Delvaux exécuté pour sorcellerie (Liège – Stavelot)

En 1589, le Prince-Evêque de Liège, DE BAVIERE Ernest, fait pendre le moine de Stavelot, DELVAUX Jean, accusé de sorcellerie.

Le Marteau des Sorcières

Vers 1486, KRAMER Henri et SPRENGER Jacques rédigent le « Malleus Maleficarum » (le Marteau des Sorcières), qui affirme que les sorcières sont l’instrument des démons, qu’elles déclenches des calamités, qu’elles doivent être torturées pour qu’elles avouent leurs « crimes » et qu’elles doivent être brûlées.

Deuxième séance du procès de Marie Bertrand (Crisnée)

Le 11 juillet 1581, la Cour de Justice de Crisnée reprend l’interrogatoire de BERTRAND Marie, accusée de sorcellerie. La Cour est composée, notamment, des échevins RANDAXHE Jean et LOERS Jean, assisté du greffier HADIN Jean.

Interrogée sur les motifs qui l’ont poussée à se livrer à la justice, sans qu’aucune enquête ni mandat d’arrestation n’ait été lancé contre elle, elle déclare vouloir soulager sa conscience, qui la taraude depuis trop longtemps, et ajoute préférer mourir par la main de la Justice pour sauver son âme, plutôt que de se savoir possédée éternellement. Elle raconte comment le Noir Hault (le diable ?) l’a possédée, il y a une trentaine d’années et comment il a fait naître chez elle l’envie et la haine des autres. Elle avoue avoir eu plusieurs fois l’envie de se suicider.

La Cour poursuit ensuite l’interrogatoire sur ses aveux (obtenus sous la torture).

Elle a avoué, qu’avec TEMPIER Clémence, TEMPIER Maroie, la fille de celle-ci, la jeune (?) Cécile et DE WOTRANGE Anne, elles ont soufflé leur haleine pour infecter les fruits de la terre.

Elle a avoué, qu’avec TEMPIER Maroie, elles ont touché le paletot de l’abbé DENIS Jean (qui a été curé de Crisnée et qui s’est ensuite marié) et qu’il en est devenu légèrement impotent des jambes.

Elle a avoué avoir ensorcelé et fait mourir 2 chiens appartenant à COLLINET Gilet.

Elle a avoué avoir ensorcelé et fait mourir la vache de LEKEU Jean, cousin de COLLINET Gilet.

Elle a avoué avoir ensorcelé LEKEUX Jehanne, 15 jours avant l’interrogatoire, à Thys, en lui touchant l’épaule, ce qui l’a rendue bien malade. Elle l’a guérie le lendemain en lui faisant manger du pain.

Elle a avoué, qu’un mois avant l’interrogatoire, agenouillée devant l’abbé GILLES (?), vicaire de la paroisse de Crisnée, pour se confesser, elle a soufflé son haleine sur celui-ci, le rendant impotent des mains et des bras.

Elle a avoué avoir touché l’épaule de l’épouse enceinte de DE MOMALLE Jean et qu’en moins de 4 jours, celle-ci a avorté des suites de cet ensorcellement et l’enfant mort-né n’a pu recevoir le baptême.

La Cour entend ensuite les dépositions des témoins.

L’ancien curé de Crisnée, DENIS Jean, déclare être devenu impotent des jambes, par attouchement de la « sorcière Clémence ».

Le vice-curé de Crisnée, quant à lui, déclare être devenu temporairement invalide des bras et des jambes par l’haleine de la sorcière, mais avoir été guéri à l’intervention de celle-ci.

DEPONT Collinet, de Crisnée, déclare sous serment, qu’il y a environ 1 mois, il se sentait si faible qu’il pensait être atteint d’une maladie. Il a croisé BERTRAND Marie qui, toute tremblante, lui a avoué l’avoir ensorcelé. Elle lui est alors venue en aide en lui donnant à manger des excréments et en lui faisant boire de l’urine. Il s’en est trouvé guéri.

PIRON Giele, déclare qu’il y a 3 semaines, se sentant impotent des 2 bras, il a suspecté BERTRAND Marie, qui se disait « sorcière » et qui a avoué l’avoir infecté. Elle lui a donné à manger des herbes et lui en a désigné d’autres à utiliser sur les bras. Il l’a fait et s’en est trouvé guéri.

Troisième séance et verdict du procès de Marie Bertrand (Crisnée)

Le 15 juillet 1581, BERTRAND Marie, accusée de sorcellerie, comparait à nouveau devant la Cour de Justice de Crisnée et est interrogée sur d’autres aveux (toujours obtenus sous la torture).

Elle a dénoncé d’autres « sorcières » habitant à Villers-l’Evêque.

Elle a ainsi avoué avoir dansé avec LARSEE Barbe, de Villers-l’Evêque, qui a été exécutée pour « vaudoise », il y a 4 ou 5 ans. Elle était la fille de la sage-femme d’Odeur.

La Cour de Justice rend son jugement et condamne BERTRAND Marie à être étranglée « à une estache » jusqu’à ce que mort s’en suive et que son corps soit ensuite livré aux flammes. Elle est livrée au bourreau qui procède à l’exécution, à la limite de Crisnée et de Kemexhe, au lieu-dit « Li Batch des Macrales ».

Exécution de Barbe Larsée (Odeur – Crisnée)

Vers 1575 / 1577 (?),  LARSEE Barbe, fille de la sage-femme d’Odeur, est exécutée pour sorcellerie. « LARSEE Barbe, fille de la saige damme d’Odeur at mouru par mains de justice por vadoise »

Arrestation de Maroie Tempier (Crisnée)

Le 18 (?) juillet 1581, CLEMENCE Maroie, dite « TEMPIER », (elle est veuve de TEMPIER (?), mort il y a 18 ans) est arrêtée suite à la dénonciation de BERTRAND Marie, condamnée et exécutée pour sorcellerie. Elle est traduite devant la Cour de Justice de Crisnée. Elle nie tout commerce avec le diable.

Procès de Maroie Tempier (Crisnée)

Les 19 et 21 juillet 1581, l’interrogatoire de CLEMENCE Maroie, dite « TEMPIER », accusée de sorcellerie, se poursuit devant la Cour de Justice de Crisnée. Malgré les ruses de son geôlier, elle persiste à nie tout commerce avec le diable.

Evasion de Maroie Tempier (Crisnée)

La nuit du 1er au 2 août 1581, CLEMENCE Maroie, dite « TEMPIER », poursuivie pour sorcellerie par la Cour de Justice de Crisnée, s’évade de la cave où elle est incarcérée, en forçant la serrure de la trappe qui la ferme, à l’aide d’une « pierre à feu ». Elle se réfugie chez LEALE Tossin.

La fugitive Maroie Tempier, retrouvée (Crisnée)

Le 2 août 1581, vers 15 heures, le sergent de la ville de Crisnée, GERAR Jean, retrouve CLEMENCE Maroie, dite « TEMPIER », chez LEALE Tossin. Elle s’est enfuie de la geôle (cave) où il la maintenait incarcérée durant son procès pour sorcellerie devant la Cour de Justice de Crisnée.