La Seigneurie de Hemricourt avant 1287

Le Seigneur est propriétaire foncier. Son château-fort lui sert de résidence, ainsi qu’à ses homme d’armes. A côté de celui-ci, une imposante ferme exploite les nombreuses terres, qui constituent sa réserve seigneuriale. Non loin de là, en bordure de l’Yerne, au lieu-dit « le Vivier », son moulin à eau est fréquenté par la population soumise aux bannalités. Aux environs de cet ensemble, se trouvent les maisons et les huttes de la population. Elles sont établies le long du « Mont » (qui deviendra, bien plus tard la rue du Presbytère), à la « Maikèse » (qui deviendra la rue du Haut-Vinave) et près du pont jeté sur l’Yerne.

La population vit dans un état voisin du servage. Elle ne peut quitter le village, ni se marier au-dehors, sans le consentement du Seigneur.

Elle est soumise à un ensemble de redevances et d’obligations, dont certaines ont un caractère personnel et d’autres sont inhérentes à la nature du bien mis en oeuvre. C’est ainsi que cette population:

  • est soumise à la justice du Seigneur;
  • lui doit un nombre considérable de corvées (grâce aux-quelles il entretient sa réserve seigneuriale);
  • est sujette aux bannalités (par exemple, l’obligation de moudre le grain au moulin du Seigneur, moyennant paiement) et au droit de morte-main (en vertu duquel, après le trépas d’un chef de famille, le seigneur s’empare du meuble le plus riche de la maison);
  • est soumise à la « taille » (prélèvement que le Seigneur effectue sur les revenus des villageois, en échange de sa protection).

Les « serfs » sont soumis aux exigences arbitraires du Seigneur. Ils sont « Taillables et corvéables à merci ».

Guillaume Macar démissionne (Lantremange)

Le 27 janvier 1776, MACAR Guillaume démissionne de sa fonction d’échevin de Lantremange, en raison de son grand âge, au profit de son fils, MACAR Mathieu, meunier à Lantremange.

Guillaume Macar, meunier (Lantremange)

En septembre 1754, le moulin de Lantremange est exploité par l’échevin, MACAR Guillaume.

L’abbé Poppon et Lantremange

En novembre 1034, l’abbé POPPON, de Stavelot-Malmedy, possède des droits sur le moulin et la terre « de Warlège » à Lantremange.

La Seigneurie de Lantremange change de mains

Le 9 juillet 1686, le Baron DE SCHOONHOVEN Philippe-Robert vend sa Seigneurie de Lantremange, avec toutes ses dépendances et rentes, son moulin banal et la Haute-Vouerie héréditaire de Bleret, à DETHIER Jean-François. Les biens sont chargés de 1.312 florins brabant de rentes, représentant un capital de 22.043 florins brabant.

Note: 30 ans plus tôt, DE SCHOONHOVEN Jean, père de DE SCHOONHOVEN Philippe-Robert, a commencé à grever ses biens féodaux d’une première hypothèque, en faveur de DETHIER François, grand-père du présent acquéreur.

Mort de « Madame de Lantremange »

Avant le 22 décembre 1678, DE SAINT-FONTAINE Anne-Charlotte, dite « Madame de Lantremange », décède au château de Chantraine. Elle était veuve de DE SCHOONHOVEN Jean.

Elle laisse un fils et trois filles. Le fils, DE SCHOONHOVEN Philippe-Robert hérite de:

  • La Seigneurie de Lantremange avec toutes ses dépendances.
  • L’Avouerie de Bleret.
  • Le château de Chantraine et tout ce qui en dépend.
  • Deux fermes à Jeneffe-en-Condroz.
  • Le moulin de Denville.
  • Les terres, dite « Beaumonté près de Ramezée ».
  • Les rentes dues à Verlée.

Walrand Draeck, Seigneur (Liège – Lantremange – Bleret)

Le 2 septembre 1599, DE JAMART Jean, fils de JAMART Franckin, vend à DRAECK Walrand, devant la Cour féodale de Liège, la Seigneurie de Lantremange et l’avouerie de Bleret, pour la somme de 10.308 florins de Brabant. Le montant entier servira à l’extinction des dettes.

La valeur du bien cédé est la suivante:

Actif

  • 62,5 chapons et 3 poules.
  • 15 à 16 florins brabant héritables et 13 muids d’épeautre et d’orge de houfflandes, le tout de cens et rentes seigneuriaux à payer aux jours déterminés: les cens et chapons en la fête de Saint-Jean l’Evangéliste, les muids et houfflandes à la Sainte-Gertrude.
  • Une maison, un moulin banal et son bief, où les manants de Lantremange et de Bleret doivent faire moudre.
  • 11 muids d’épeautre que paie BAREIT Hellin de Bleret.
  • 11 muids 5 setiers d’épeautre que doit DESIRON de Lantremange.
  • 4,5 muids d’épeautre que doit BOUX Christian de Lantremange.
  • 3,5 muids d’épeautre que doit LE TEXTEUR Jean de Lantremange.
  • 13 setiers d’épeautre que doit le Maréchal de Lantremange.
  • 5 setiers d’épeautre que doivent les représentants de DE PONT Jean de Lantremange.
  • 30 verges grandes de pré joignant le moulin banal, dont le revenu annuel est estimé à 7 muids d’épeautre.
  • 14 bonniers 3 verges grandes d’héritages et terres liges, sans charges ni trescens.

Passif

  • 33 muids d’épeautre à HUWET Lambert de Kemexhe et aux représentants de BEYNE Guillaume.
  • 16 muids d’épeautre à WITTEN Jean, bourgmestre de Liège
  • 14 setiers d’épeautre au curé de Lantremange.

Les droits de Jean de Jaymaert, dit « de Moege » (Liège – Bleret – Lantremange)

ernest de bavière prince-évêque de liège

ernest de bavière prince-évêque de liège

Le 19 juillet 1607, le Prince-Evêque de Liège, DE BAVIERE Ernest, rend un jugement aux termes duquel DE JAYMAERT Jean, dit « de Moege », est qualifié de voué de Bleret et Seigneur de Lantremange à la « Loi de Liège », et de voué de Lantremange à la « Loi d’Aix ».

Par ce jugement, « de Moege » conserve le droit de nommer le mayeur, les échevins, le forestier et les autres officiers de lantremange. Il a également le droit de bannalité du moulin et de la brasserie; la perception et la jouissance des amendes.

Les habitants de Bleret doivent moudre à Lantremange

Le 1er août 1278, dans une charte de la Collégiale Saint-Denis à Liège, DE HEMRICOURT Guillaume, dit « Malclerc », prétend obliger les manants de Bleret à faire moudre leurs grains à son moulin de Lantremange. (Précédemment, les gens de Bleret avaient, sans doute, la faculté de choix, surtout celle de se rendre à Waremme, qui possède plusieurs moulins).

La Seigneurie de Lantremange

En 1395, le chevalier LEBEAU Jean (LIBEAL Johan) fait établir le dénombrement des terres et la spécification des rentes, droits et revenus dépendant des Seigneuries de Hemricourt, de Lantremange, de l’avouerie de Bleret et de la bouteillerie héréditaire de l’Hôtel épiscopal.

Le moulin (première industrie agricole de Hesbaye) tient la place d’honneur à Lantremange. Il est « banal »: tous les manats de Lantremange et de Bleret (Blaret) doivent moudre par « ban ». (« L’ordre de ban » est un pouvoir de contraindre.)

Outre le moulin, l’autre industrie du village, la brasserie, est exploitée par les héritiers DE RENCHON DE WARLEGE.

WAREBOT Guillaume exploite une forge. PAKEAU Ernould et ROSE Ernoult exploitent une ferme.