Conférence sur l’avortement (Waremme)

Le 1er septembre 1987, l’Union Socialiste Communale de Waremme (USC) organise une conférence-débat, sur l’avortement, dans la salle du Métropole.

L’orateur est le sénateur LALLEMAND Roger (PS), co-auteur avec Madame MIECHELSENS, d’une proposition de loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

La Télédistribution à Waremme

Le 27 mars 1970, le Conseil Communal de Waremme décide d’affilier la ville au service de télédistribution organisé par l’Association Liégeoise d’Electricité (ALE).

Mode de vie en Hesbaye à la veille de la Première Guerre Mondiale

Vers 1910, dans les communautés villageoises, la base de l’alimentation demeure le pain, la potée aux légumes et la viande de porc. Chaque ménage cuit son pain et, désormais, de nombreuses familles élèvent leur propre cochon. La viande fraîche constitue un plat du dimanche. Mais les choses ont bien évolué. On consomme beaucoup de sucre, acheté en pains de forme conique, puis concassé. Depuis le milieu du 19ème siècle, la culture de la betterave s’est industrialisée.

Le développement des voies de communication routières et ferroviaires a contribué à cet essor, mais a également permis une mutation plis importante: le recul du secteur primaire au profit des secteurs secondaire et tertiaire (commerce et domesticité). Parmi les travailleurs du plateau hesbignon occupés dans l’industrie en 1910, 10% environ le sont au niveau local, mais la majorité « navettent » chaque jour ou, le plus souvent, chaque semaine ou chaque quinzaine, en direction du bassin liégeois. Ils y sont employés dans la métallurgie, le charbon, la construction, mais également dans le secteur textile ou celui du bois.

L’agriculture reste donc cruciale, mais la crise agricole, la mécanisation du secteur et son caractère très exigeant, expliquent la diversification des activités.

Mode de vie en Hesbaye au début du 19ème siècle

Entre 1806 et 1813, le Français THOMASSIN Louis-François rédige Le « Mémoire Statistique ». Il est chef de la division des finances à la Préfecture du Département de l’Ourthe.

Il décrit un peuple très attaché au catholicisme et aux figures ecclésiastiques qui l’incarnent; mais aussi un peuple peu instruit et revendicatif, friand de procès.

Il trace une ligne de partage entre Flamands et Wallons, mais surtout entre classes sociales. Les rares fermiers, propriétaires et locataires, exercent un réel pouvoir sur les nombreux ouvriers agricoles et manoeuvres, qu’ils peuvent congédier à discrétion et qui nourrissent dès lors à leur endroit une rancune tenace.

THOMASSIN observe, par ailleurs, un paradoxe: bien que vivant sur le sol le plus productif du département, le Hesbignon se nourrit très mal, préférant exporter le fruit de son travail et s’alimenter de pain de seigle mal cuit, de lard et de pommes de terre. Seuls les plus aisés dérogent à cette règle.

Il note la présence de débits de boissons dans chaque village mais l’absence presque totale d’auberges, sauf sur la route de Liège à Bruxelles et à Waremme même.

De ce portrait, peu flatteur, on peut encore épingler deux traits significatifs:

  • l’importante consommation d’alcool (de bière et, surtout près de la Meuse, d’eau de vie de grains) qui ne contribue guère à apaiser les esprits;
  • une conception très utilitariste des priorités. THOMASSIN écrit, en effet, que le fermier et le cultivateur de Hesbaye se déterminent difficilement à la plus légère des dépenses pour faire administrer des secours à sa femme et à ses enfants lorsqu’ils sont malades. Par contre, ils prodiguent l’argent dès qu’il s’agit de procurer des remèdes pour leurs chevaux, leurs vaches, leurs moutons, …

Waremme lutte contre le choléra

En août 1866, le Collège de Waremme prend des mesures contre l’épidémie de choléra qui frappe la ville:

  • blanchissage des maisons
  • distribution de paille et de couvertures pour literie aux indigents
  • distribution de vin et de viande aux indigents invalides et malades
  • aspersion à volonté d’eau phéniquée et de chlorure de chaux dans la maison des indigents, dans les canaux, les rigoles et les lieux insalubres de la commune
  • nettoyage des mares d’eau stagnantes et des rigoles
  • déplacement des tas de fumiers de la voie publique et de la cour des habitations

Portrait de « Mélanie kète di bwès » en 1950 (Waremme)

WAGELMANS Mélanie, dite « Mélanie kète di bwès », naît en 1857 à Corthys, petit village limbourgeois situé entre Waremme et Hannut. D’origine flamande, elle épouse un wallon. Après avoir perdu son mari, elle quitte son village de Crehen et vient s’installer à la rue des Prés à Waremme, le 21 juin 1919.

Durant toute sa vie, elle va conserver les accents de sa langue maternelle, à laquelle elle ajoutera des mots de français et de wallon, pour en faire un langage patoisant tout à fait personnel.

A la rue des Prés, elle habite un ancien baraquement militaire en bois, adossé au talus d’une prairie, non loin des décanteurs de la Sucrerie. Au fil du temps, ce baraquement devient un véritable taudis, d’où s’exhalent des odeurs fétides. Son logement lui sert à la fois de cuisine, de chambre à coucher et de cabinet d’aisance.

Elle survit grâce à une maigre pension de vieillesse, dont elle arrondit le montant d’aumônes de personnes charitables ou de petites sommes de vagabonds de passage qui partagent son lit.

Son sobriquet de « Mélanie kète di bwès » lui est donné par analogie au sexe des hommes, auxquels elle a emprunté la manière de monter à califourchon les chevaux de labour de la Ferme du Moulin, où elle effectue des travaux de temps à autre.

De nature peu exigeante, elle se satisfait d’un rien pour vivre. Elle se nourrit le plus souvent de soupe, que les soeurs des Filles de la Croix lui préparent, de lard, de pain et de lait, dont elle reçoit quotidiennement un cruchon à la Ferme du Moulin. Elle puise l’eau dont elle a besoin dans une mare alimentée par une source.

Un beau jour, les autorités communales de Waremme décident de la placer à l’hospice de Geer.

Elle y meurt, le 28 décembre 1950, à l’âge de 93 ans.

Le Prince-Evêque veut limiter les moutons (Hesbaye – Liège)

Le 5 mai 1656, un mandement du Prince-Evêque de Liège concernant « les bêtes à laine du quartier de Hesbaye » fustige les détenteurs de troupeaux pléthoriques, ceux qui « faisant trafic avec mouton, en achetant quantité, les mèneroient pâturer es communes et jouxhiers » provoquant un état de surpâturage. Il défend donc aux éleveurs hesbignons de tenir plus d’ovins que « ne peuvent passer l’hiver avec le fourrage et dîmes y revenantes ».

Le coût de la vie à Waremme

En 1957, à Waremme, les prix sont les suivants :

  • Maison d’ouvrier : 400.000 francs
  • Maison d’employé : de 700.000 à 800.000 francs
  • Pain un kilo : 11 à 12 francs
  • Kilo de beefsteak : 265 francs
  • Kilo de saucisse : 80 francs
  • Litre de lait : 7 francs
  • Kilo de beurre : 120 francs
  • Œuf : de 2,50 à 3 francs
  • Paire de souliers : 400 francs
  • Paire de souliers de luxe ou sur mesures : 1.000 francs
  • Costume de confection : de 2500 à 3500 francs
  • Costume sur mesures : de 6000 à 7000 francs
  • Chapeau pour homme (chapeau « boule ») : de 500 à 700 francs
  • Voyage Waremme – Bruxelles en train, avec retour : 188 francs
  • Diner dans un restaurant moyen : de 100 à 150 francs.

La vie d’une servante à Waremme

En 1884, la vie d’une servante à Waremme.

Le secrétaire communal de Waremme, RENIER Guillaume-Joseph et son épouse, KUNHOVE Marie, institutrice en chef, ont une servante.

La maîtresse de maison considère celle-ci un peu comme une esclave. Aux repas, elle compte les pommes de terre destinées à celle-ci ou coupe elle-même les deux petites tartines qui lui reviennent. Le soir venu, elle regagne dans une mansarde sous le toit, éclairée par une tabatière mal jointe. En hiver, la mansarde est un véritable frigidaire. Par temps de neige, il tombe des flocons jusque sur le lit.

Comment vit-on à Waremme et dans les villages avoisinants ?

Vers 1865, l’habillement se transforme. Pour la première fois, il se diversifie en habits de semaine et de dimanche pour tout le monde, et en vêtements d’été et d’hiver. Le dimanche, les hommes portent le complet noir avec le chapeau melon l’hiver, et l’été le costume de coutil avec le canotier de paille que les marchands de chapeaux de la vallée du Geer viennent vendre avec leur charrette. En semaine, ils portent un tablier de travail sur un pantalon de velours et une casquette à rabats. Beaucoup chaussent encore des sabots, mais le dimanche, de hautes bottines à lacer. L’usage de bottes est strictement inconnu.

Les femmes portent généralement la jupe (li cotte) et la blouse (li taille), de qualités très variées suivant l’état de fortune et la saison. Le châle tient lieu de manteau chez la plupart. Mais à Waremme, comme dans les villages, il y a déjà des « élégantes » qui, le dimanche et les jours de fête, vont à la Messe, corsetées, avec leur « faux-cul » et leur ombrelle l’été ou leur manchon l’hiver. Elles sont chaussées de hautes bottines, qu’on boutonne sur le côté avec un crochet.

L’alimentation, par contre, n’a guère changé. Le menu habituel partout, chez les fermiers et les petites gens, est la potée, aux choux, aux carottes, aux fèves, aux poireaux, à l’oseille, avec des tranches de lard, de la saucisse, des côtes et des vertèbres de porcs.

Le cochon est élevé dans presque toutes les maisons. Il est tué et découpé par un abatteur et mis dans la cave au saloir, dans un bain de saumure. Après un certain temps, les pans de lard, les jambons et la saucisse enroulée sur des bois arrondis, sont pendus à des anneaux vissés dans le plafond de la cuisine, et débités petit à petit, à mesure des besoins.

Chacun cuit son pain dans un four installé dans la cuisine ou dans une annexe (li forni), ou va le cuire chez le voisin s’il ne dispose pas de four.

On achète la bière au tonneau au brasseur qui passe régulièrement.

Le café est devenu la boisson de base. Le sucre est lui aussi devenu un produit de grande consommation. Il se vend sous forme de pains coniques enveloppé dans du papier et qu’on brise dans un mortier au moyen d’un pilon.

Le chocolat apparaît sous forme de grosses tablettes qu’on vend « à la découpe » dans les épiceries. Il sert à faire le cacao, qu’on prend en famille au goûter de baptême et des grands jours.

Le premier fruit exotique frais consommé dans la région est l’orange. Mais son prix, 1 franc (c’est-à-dire le salaire d’une journée pour un manœuvre), fait qu’il n’est réservé qu’aux riches et aux malades.

Chacun fabrique son vinaigre au moyen de pommes sûres qu’on écrase et qu’on laisse fermenter dans un tonneau.