La Vie d’une travailleuse dans une fabrique de tabac (Waremme)

En 1838, le récit d’une femme qui commence à travailler à la fabrique de tabac :

… « Le premier jour, nous avons été affectées à l’atelier d’écôtage du tabac à mâcher, dans une vaste pièce sombre et peu engageante. Le tabac arrivait à la manufacture, comprimé et séché par ballots de cent kilos. Après décollage, il était humecté, assoupli, aromatisé, dans des bains successifs. Au stade où nous le travaillions, il était noir, poisseux et dégoulinant de jus. Assises autour d’un espace rectangulaire délimité par une barre de bois, devant des caisses noires de jus de chique qui nous servaient de tables, nous retirions à la main la côte centrale des feuilles de tabac, à l’aide d’un doigtier enfilé sur le pouce. Ma première réaction a été : ce n’est pas possible, mais c’est l’enfer ! Tout était humide et sale : le plancher, les tables, nous-mêmes ! La blouse que nous avions apportée (à l’époque on ne nous en fournissait pas) ne suffisait pas à protéger nos vêtements. A la fin de la journée, nous étions complètement imprégnées de jus de tabac. » …

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