Les « vici » que mentionne CESAR tiennent sans doute plus souvent du hameau rural et de la petite communauté agraire que de la bourgade urbaine et les « oppida » paraissent avoir été dans nos régions plutôt refuges temporaires sur sites en hauteur qu’agglomérations permanentes. Les premières bourgades apparaissent à l’époque augustéenne, souvent en liaison avec le réseau routier mis en place par AGRIPPA. Mais les origines peuvent en être diverses : installations militaires, croisement routier ou confluent, développement d’un habitat indigène, amplification au départ d’une « statio », « mansio », « mutatio » ou « taberna » (différentes formes de relais routier), nécessité administrative ou économique.
A partir de CLAUDE, le développement urbain s’accentue et s’accompagne d’une romanisation plus marquée : constructions en dur, une certaine structuration de l’espace avec zones fonctionnelles, civile, religieuse, artisanale. Une petite cinquantaine de bourgades peuvent être dénombrées, dont la plupart doivent sans doute être considérées comme des « vici ». Seul Tongres, chef-lieu de cité, témoigne d’une organisation urbaine sur le modèle de l’urbs, avec enceinte et quadrillage. Le développement urbain maximum est atteint au 2ème siècle. Les destructions provoquées par les invasions des 3ème et 4ème siècles sont suivies de réoccupation partielle. Plusieurs bourgades se fortifient dans une surface réduite, comme Tongres.