Waremme, fief liégeois

A partir du XIème siècle (1078), Waremme et ses dépendances constituent des fiefs seigneuriaux de la Principauté de Liège.

Les habitants de Waremme

En 1078, 815 individus dépendent du domaine de Waremme, dont 113 filles et 100 mères ayant des fils. (Ce nombre important laisse à penser que la localité existait bien avant le Xe siècle)

La redevance du curé (Waremme)

En 1078, le desservant de l’église domaniale de Waremme doit acquitter chaque année une redevance d’un porc, six pains, deux setiers de vin et quatre chapons.

Qui est vraiment Ermengarde ? (Waremme – Liège)

Vers 1850, le chanoine DARIS Joseph effectue des recherches sur l’identité exacte d’ERMENGARDE de Waremme, qui a fait des donations à l’église de Liège en 1078.

Mort d’Emmon de Looz (Waremme – Looz)

Le 17 janvier 1078, le comte DE LOOZ Emmon décède à (?). Il était peut-être l’époux d’ERMENGARDE de Waremme.

Le « franc alleu » de Waremme

Au début de l’année 1078, la Comtesse ERMENGARDE possède tout le territoire de Waremme en « franc alleu », c’est-à-dire en propriété complète, par héritage, libre de tous devoirs féodaux.

Le Cens au 11ème siècle

Vers 1078, le cens est une redevance, presque toujours en argent, due annuellement par le vassal au censitaire, à raison des terres qu’il tient du seigneur. C’est le plus général des droits seigneuriaux. Il est la marque essentielle qui caractérise la terre roturière. Il est perpétuel, irrachetable et grève tous les tenanciers successifs d’une terre. A cette époque, il est assez élevé pour constituer un vrai « loyer », en rapport direct avec la valeur de la terre. Au cours des siècles, il sera constamment dévalué pour ne représenter presque plus rien au 18ème siècle, si ce n’est la reconnaissance du droit de propriété du seigneur.

Le système défensif de Waremme au 11ème siècle

Vers 1078, les défenses se sont développées au sud du Geer, qui constitue un obstacle naturel. L’élément central de ce système est formé d’une butte (qui porte la dénomination de « motte »). Il s’agit d’une levée de terre au sommet de laquelle s’élève le donjon. Cette éminence, de la forme d’un cône tronqué, est entouré de fossés (fossés relevés ou digues), consolidés semble-t-il à l’est par un rempart (vieille muraille). A l’ouest, au-delà du fossé qui entoure le château, un ruisselet double la première ligne de défense du fossé principal. Une seconde ligne de fossés se situe au-delà du ruisseau. Des sentiers relient l’élément défensif à des sources et à des fontaines, nécessaires à l’approvisionnement en eau, tandis qu’un passage, sur le flanc sud-est, relie le château à l’église, avec un diverticule aboutissant à une grange. Le cimetière entourant l’église, est ceint de murailles. Il doit donc faire partie intégrante des éléments défensifs avancés du château. Enfin, vers le sud, des fossés et un rempart complètent les fortifications.

Le fossé creusé autour de la ville fournit la terre nécessaire pour élever le rempart qui le longe. Un assaillant doit donc franchir un double obstacle. Ce dispositif a une grande efficacité contre les lourds cavaliers du Moyen-âge.

Le château de Waremme est une forteresse érigée en bordure d’une voie stratégique: la Chaussée Romaine « Boulogne – Bavay – Maastricht – Cologne ». Il possède donc une valeur stratégique importante.

L’organisation de Waremme au 11ème siècle

Vers 1078, il existe déjà à Waremme: un marché local (mercatum), sur lequel une taxe (theloneum – tonlieu) rapporte au Seigneur la somme annuelle de 2 livres (à savoir l’équivalent d’un troupeau de 40 porcs ou de 80 moutons); une église domaniale, dont le curé desservant doit acquitter, chaque année, un porc, six pains, deux setiers de vin et quatre chapons. L’église a donc sa (ses) propre(s) ferme(s).

L’organisation générale du domaine est assurée par un mayeur (villicus) et la justice est rendue par une Cour de Justice (appelée « plaid ») qui est présidée par le mayeur. La protection du domaine est assurée par un avoué laïc (advocatus), en l’occurrence DE DURBUY Henri, frère du Comte de Namur ALBERT II. Pour cette fonction d’avoué, DE DURBUY Henry reçoit le hameau de Hartenge, dont il touche les revenus et où il vit dans une villa. Il perçoit également le troisième denier sur les « Plaids Généraux » : chaque année, les habitants se réunissent en assemblée générale, à 3 reprises, pour régler les affaires communales, juger les contraventions légères, réparer les torts et les injustices. Le mayeur ou chef de la cour de justice, préside les plaids généraux.

Enfin, un forestier (forestarius) gère les forêts du domaine et un percepteur des droits (thelonarius) récolte les impôts et les taxes. Les censitaires doivent, en effet payer une rente : 4 deniers pour un homme et 2 pour une femme. En contrepartie de ces impôts, Ils peuvent demander la protection de l’avoué contre tout acte de violence ou d’usurpation des biens. Cet avoué peut utiliser la force, car l’action des cours de justice ne suffit pas, dans cette première période du Moyen-Âge, pour assurer la sécurité des individus et la conservation des propriétés.

Le tonloyer est le percepteur des « tonlieus » : des droits perçus sur la circulation des marchandises et sur les transactions.

En 1078, le forestier, le prêtre et le tonloyer doivent des offrandes au Seigneur de Waremme, à Noël et à Pâques : chacun doit lui fournir 1 porc, 2 setiers de vin, 6 pains et 4 poulets. Le villicus doit, quant à lui : 2 porcs, 2 setiers de vin, 6 pains et 6 poulets. Le doyen laïque doit : 1 porc, 1 setier de vin, 4 pains et 2 poulets.

En 1078, Waremme n’est pas une agglomération au sens actuel du terme. C’est un grand domaine, vivant en autarcie dans un milieu rural, parsemé de fermes exploitées par des censitaires.

Henri de Durbuy, avoué de Waremme

En 1078, lorsque la Comtesse ERMENGARDE donne à l’Eglise de Liège une bonne partie de ses biens, elle désigne le Comte DE DURBUY Henri comme avoué. Il doit s’engager par serment à ce que lui ou son successeur rende le château de Waremme, s’il ne respecte pas les dispositions qu’elle vient de prendre. (Il décèdera après 1097).