La guerre des Awans et des Waroux

Vers 1300, au sein des lignages nobles du moyen âge, régne un très vif esprit de solidarité. Le recours à la vengeance privée, à la « faida », héritage des Germains, est fréquent. Un conflit survient en 1290 entre deux familles nobles de Hesbaye, les Awans et les Waroux. Il dégénèrera en une guerre privée qui, pendant plus de quarante ans, déchirera la Principauté de Liège. Presque toute la noblesse du pays est entraînée dans cette querelle interminable, qui atteint même la bourgeoisie des villes. C’est seulement en 1335 que la Paix des Lignages mettra un terme à ce conflit sanglant.

L’origine de cette guerre : Les Awans et les Waroux sont deux très puissantes familles de Hesbaye. Les terres des deux Seigneurs sont voisines. Tous deux sont fiers et hautains. Ils ne peuvent donc rester longtemps en paix. Le prétexte du déclenchement de la guerre des Awans et des Waroux est le mariage secret de DE WAROUX Hanneceau, avec la jeune orpheline PORET Adèle du village d’Awans. Cette jeune fille est de condition servile (roturière), mais riche en meubles et en héritages. COLBEAU Humbert, Seigneur d’Awans, la destine à un de ses amis, aussi la réclame-t-il en vertu de ses droits féodaux à Guillaume le Jeune, chef du lignage des Waroux. Celui-ci répond qu’elle est franche (libre), donc qu’elle peut épouser qui il lui plait. Devant le refus du Seigneur de Waroux, les Awans tentent d’enlever la serve. Lorsque DE WAROUX Hanneceau et sa femme sont informés des intentions des Awans, ils se réfugient derrière les murailles du château des Waroux. Fous de rage, les Awans incendient les moulins et brasseries des Waroux et ravagent leurs terres.

Au début de la querelle des Awans et des Waroux, les Awans sont emmenés par LE FRANCHOMME Eustache, châtelain de Waremme.

La multitude d’épisodes sanglants qui émaillent cette guerre fait des milliers et des milliers de victimes (on parle de plus de 30.000 victimes), sans compter les pertes matérielles.

Le 16 mai 1335, est signée la Paix de Douze, ainsi nommée parce que les chefs des deux factions sont au nombre de douze, six pour les Awans et six pour les Waroux.