Fin des travaux à l’église (Hodeige)

En 1906, les travaux de restauration de l’église de Hodeige sont achevés.

La « nouvelle » église comprend maintenant 3 nefs, séparées par 2 rangées de colonnes très espacées et formant 2 travées de chaque côté, sans compter les arcades ouvertes sur le sanctuaire qui reposent sur 2 piliers massifs.

Les colonnes de la nef principale sont cylindriques, peu élevées et d’un diamètre de 40 cm. Les chapiteaux, dont le tailloir est octogonal, présentent une ornementation très simple en bosselage (semblable à celle que l’on rencontre dans les églises de Thys et de Momalle) et qui représente des feuilles d’eau. L’intrados des arcs doubleaux est en pierre de taille, ornée de moulures.

Les 3 nefs donnent à l’église une largeur de 17 mètres, tandis qu’en faisant abstraction des chapelles ouvertes de chaque côté du chœur que l’on peut considérer comme un transept apparent, ainsi que de l’avant-chœur, elles ne lui donnent en longueur que 10 mètres 50. Ce manque de proportion n’est pas aussi choquant que l’on pourrait croire, parce qu’il se rachète par les chapelles et l’avant-chœur, d’une part, et, d’autre part, par le prolongement des nefs latérales contre la tour, elle-même évidée par une grande arcade.

L’intérieur est à peu près carré. Les colonnes étant très minces et fort espacées, l’abside du chœur étant peu profonde, et la dernière marche de l’autel se trouvant dans l’alignement des murs formant les chapelles, il en résulte un précieux avantage: les fidèles placés dans les bas-côtés peuvent voir le prêtre à l’autel.

Dans chaque mur latéral du chœur, il y a une fenêtre du style primaire, dont les meneaux sont en pierre de sable et dont les arcs sont trilobés. Le mur plat de l’abside est orné d’une grande fenêtre de même style, mais se distinguant de ses deux voisines par ses dimensions; ses arcs sont également trilobés. Conçue dans de gracieuses proportions, elle produit un bel effet.

Le chœur est couvert par une voûte en bois (pitch-pin) dépourvue de charpente apparente. Cette partie de l’église (qui selon toute probabilité a remplacé une ancienne construction en style roman) appartient toute entière au style du XIIIème siècle.

Un arc triomphal, dont l’intrados est une pierre calcaire, sépare le chœur de la nef centrale, et le pignon qu’il soutient est percé de 3 claire-voies qui allègent le poids du mur et servent en mêle temps d’ornement.

Le nef principale, éclairée seulement par les fenêtres des bas-côtés, est couverte par une voûte en bois et la charpente apparente a été remplacée par des tirants de fer (dont la présence fait penser à un édifice que l’on a voulu consolider !).

Les bas-côtés, qui n’ont pas de toit en appentis, mais en raison de leurs murs surmontés de plusieurs frontons triangulaires, sont couverts par des cesceaux (?) transversaux en bois dont la voûte est en pans coupés reliés par des moulures (alors que la voûte de la chapelle qui existait du côté de l’Épitre avant la restauration était en plein cintre et ornée de plusieurs nervures, ce qui lui donnait une forme plus gracieuse). Le voûtement des bas-côtés ne paraît pas tout-à-fait réussi.

La tour, très ancienne, n’est qu’une masse informe, sans cachet architectural et que couronne une flèche à 4 pans.

Extérieurement, l’édifice se fait remarquer par les frontons triangulaires et très pointus qui surmontent les bas-côtés. Chacun de ces frontons encadre une fenêtre du style flamboyant le plus pur et le plus élégant, partagée en 3 formes par les meneaux en pierre de sable reliés entre eux par des arcs surbaissés, et dont le tympan est rempli par des courbes décrivant un ensemble de figures, dont les plus nombreuses sont des flammes ascendantes ou renversées. Ces divers dessins, exécutés avec beaucoup d’art, font honneur à l’ouvrier chargé de ce travail.

Ces fenêtres sont au nombre de 3 du côté de l’Epitre, où se trouve la porte principale (au-dessus de laquelle se trouve une fenêtre en forme de triangule curviligne, dont le remplage est formé par des flammes et des trèfles pointus ou des cœurs allongés), et au nombre de 4 du côté de l’Evangile, si bien proportionnées, d’un dessin si varié, projetant sur l’ensemble de l’édifice un effet saisissant (aussi bien paraît mesquine cette petite ouverture, que l’on peut appeler « lucarne », qui se trouve dans chaque mur du fond des bas-côtés).

Les murs, dont le revêtement est en moellons de pierre, dite « castaine », et de silex dans la partie ancienne, et de calcaire dans la partie neuve, ont leur surface ornée de chaînages horizontaux en pierre de sable (le chœur excepté).

Le fenestrage présente des teintes bien assorties, et un vitrail représentant Sainte-Philomène (honorée d’un culte spécial dans la paroisse de Hodeige) est déjà placé dans la chapelle qui lui est dédiée.

Transformation de l’église (Lens-sur-Geer)

Au 18e siècle, la tour de l’église Saint-Hubert de Lens-sur-Geer est remaniée et la nef romane est amputée de ses bas-côtés (17ème siècle ?).

L’église de Bleret

De 1882 à 1887, l’église Saint-Maurice de Bleret est restaurée. Des annexes sont ajoutées: des ailes flanquant la tour de part et d’autre, des bas-côtés, un transept et un choeur. Ils sont de style néo-gothique. Ils sont réalisés à partir de plans de l’architecte gantois VAN ASSCHE A.

Le curé de la paroisse est DEMARTEAU Victor.

L’église de Waremme est visitée par un représentant du Prince-Evêque

Le 26 septembre 1701, l’archidiacre qui représente le Prince-Evêque de Liège établit le rapport de la visite qu’il a effectuée à l’église Saint-Pierre de Waremme.

  • L’église paroissiale est entière (il s’agit d’une classification économique de l’église: les églises entières paient la totalité de la taxe due à l’évêque et à l’archidiacre, les églises médianes en paient la moitié et les quarte-chapelles le quart). Elle est dédiée à Saint-Pierre et est à la collation le droit de nommé le titulaire) du chapitre Saint-Paul de Liège. Elle est unie à la mense du chapitre depuis un temps immémorial.
  • La paroisse comprend la ville de Waremme, les hameaux de Longchamps et de Mouhin, 8 maisons de Petit-Axhe, 3 maisons de Lantremange et 2 maisons de Bleret. Il y a 600 communiants; tous communient à Pâques. (cette baisse de la population est probablement due à l’incendie de la ville le 21 septembre 1691, qui a ravagé les deux-tiers des maisons).
  • Le dîmes sont dues pour deux-tiers au chapitre de Saint-Lambert et pour le tiers restant au chapitre de Saint-Paul.
  • FLENTIN Jean-Martin a été nommé curé par le souverain pontife et par subrogation, à la place du dernier curé décédé. Il est payé de 54 muids.
  • La maison du curé est petite et caduque. L’Archidiacre dit que les habitants y feront volontiers des travaux de réparation, mais il serait plus heureux s’ils procuraient une autre maison avantageusement située, ce à quoi ils promettent de parvenir.
  • La Fabrique d’église est payée de 44 muids d’épeautre. Les biens sont sans doute grevés de quelques charges: 10 muids au prémissaire, 5 au mambour, 2 pour laver les linges et astiquer les cuivres, de même on distribue aux pauvres de la paroisse 4 muids sous forme de pain. Le restant est donné au « luminaire » de l’église (lampes, cierges, hosties, houille).
  • MACAR Henri est mambour. Les comptes des 3 mambours ont été rendus devant le curé et la cour de justice du lieu jusqu’en 1699 inclus.
  • L’autel de Sainte-Marie Majeure est à la collation du chapitre de Saint-Paul. Le recteur est LATHOUR Melchior, chanoine de Huy. Il est tenu d’y dire deux messes hebdomadaires. Il est à nouveau desservi par STEPHANI François au maître-autel. Il est riche de 60 muids d’épeautre.
  • L’autel de Sainte-Marie Mineure est à la collation du chapitre de Saint-Paul. Le recteur est GOFFIN N., chanoine de Saint-Jean. On y dit une messe, par STEPHANI François au maître-autel. Il est riche de 20 muids d’épeautre.
  • L’autel des Douze Pacificateurs est à la collation de Monsieur DE BERLOZ, de Monsieur DE CORSWAREM et de Monsieur DE WAROUX. La messe est hebdomadaire.
  • L’autel de Sainte-Anne est à la collation de la Confraternité de Sainte-Anne. Les recteurs sont CORNET Martin, remplaçant de DE VIERSET D., et DE NIVOLARA Jules, chanoine de Saint-Denis. On doit y dire une messe hebdomadaire. Il est desservi par STEPHANI François. Les bénéfices s’élèvent à 21 muids d’épeautre.
  • L’autel de Saint-Nicolas est à la collation du chapitre de Saint-Paul. Le recteur est BLAVIER Hubert, curé de Villers-l’Evêque. On y célèbre une messe à la fête de Saint-Nicolas, bien que les visites précédentes en mentionnent plusieurs.
  • L’autel de Sainte-Catherine et de Saint-Georges est à la collation du chapitre de Saint-Paul. Le recteur est HUBERTI N. On y dit une messe tous les 15 jours, célébrée par le curé. Ses revenus s’élèvent à 4 muids d’épeautre.
  • L’autel de Sainte-Madeleine est à la collation du chapitre de Saint-Paul. Le recteur est HUYNEN N., pourvu par Rome. On y célèbre une messe hebdomadaire, par STEPHANI François. Le bénéfice est estimé à 12 muids.
  • La marguilerie est un bénéfice à la collation du chapitre de Saint-Paul. Le recteur est STEPHANI François, pourvu par Rome par « résignation ». Elle répond de 18 muids, mais elle récolte seulement 4 muids d’épeautre. Elle a en outre des gerbes de blé des propriétaires et, de ceux qui ne le sont pas, un dizeau qui est la dixième partie d’un muid d’épeautre ou d’avoine.
  • Les murs du choeur ont besoin de nombreuses réparations, le plafond est en bon état, la liaison entre le choeur et la nef a besoin de nombreuses réparations, tant au plafond, qu’aux fenêtres et aux murs des bas-côtés. Le plafond de la nef et son carrelage requièrent des réparations. Les bas-côtés manquent de plafond. Les toits sont percés et il pleut dans toute l’église.
  • Le maître-autel est consacré; il n’a qu’un antependium.
  • Le beau et gracieux pied en cuivre de l’ostensoir a perdu en partie sa dorure, une partie est désargentée, mais d’autres parties sont argentées; cela convient à la communauté. Le ciboire est d’argent. La pyxide est argentée. On dit qu’un des calices viendrait du chapitre de Saint-Paul, mais il est seulement d’origine liégeoise. Les ampoules des Saintes-Huiles sont d’argent.
  • Les parures sont peu nombreuses, à savoir 2 chasubles assez usées, 2 aubes dont une usée, il y a peu de linges.
  • Il y a deux missels très abîmés, totalement inutilisables, 2 antiphonaires en bon état, un graduel abîmé.
  • Il y a deux confessionnaux placés de manière inconvenante dans le choeur. L’Archidiacre ordonne de les déplacer dans les chapelles entre le choeur et la nef.
  • Il n’y a qu’un seul autel où sont les 7 bénéfices, antérieurement, il y avait plusieurs autels et à présent le lieu convenable pour en ériger serait les deux chapelles situées de part et d’autre de la jonction du choeur et de la nef.
  • Le bénéfice de Sainte-Marie Majeure manque d’ornements. Les ornements, ainsi que la lumière et le vin sont à charge de la Fabrique d’église, mais rien n’est payé.
  • Le bénéfice de Sainte-Marie Mineure manque de tout.
  • Le bénéfice des Douze Pacificateurs manque de tout.
  • Le bénéfice de Sainte-Anne manque de tout.
  • Le bénéfice de Sainte-Catherine et de Saint-Georges manque de tout; la Fabrique d’église n’a rien payé.
  • Le Bénéfice de Sainte-Madeleine manque de tout; la Fabrique d’église promet de payer.
  • Il y a des registres de baptême, de mariage et de décès. On enjoint au curé de tenir un registre des confirmations.
  • Le baptistère manque de clôture et de fermeture, que l’Archidiacre impose d’installer.
  • Du côté occidental et du côté septentrional, la tour est tout-à-fait prête à s’écrouler. Les habitants disent que ces réparations incombent au chapitre cathédral par qui la tour fut déjà réparée il y a peu d’années.
  • Il y a 4 cloches, la plus grosse est décimale, une autre de la communauté, les deux dernières de l’église.
  • Le cimetière est fermé, mais il manque une porte afin d’en empêcher l’accès aux animaux. Les habitants ont promis d’y remédier.
  • La Mense des Pauvres a 200 muids d’épeautre. Elle doit 10 muids au prémissaire, 12 au mambour et les charges se montent au total à 50 muids. A partir de 1693, 10 muids furent mis en gage dont le terme n’est pas encore échu. Les revenus sont bien distribués aux pauvres de toute la paroisse par des billets envoyés aux mambours. Le mambour MACAR Henri gère en alternance avec LEONARD Henri les biens des pauvres et ceux de l’hôpital, tous deux par commission de l’Archidiacre.
  • L’Hôpital est riche de 57 muids, chargés de 10 muids pour le prémissaire, 8 pour le mambour et 8 autres gagés depuis plusieurs années dont le terme est écoulé depuis longtemps. L’Archidiacre enjoint le rachat des biens immobiliers ou au moins de prolonger l’hypothèque. On distribue partie de l’aide aux pèlerins, partie aux pauvres de la paroisse.
  • Il n’y a pas de chapelain, à cause du manque de compétence (il ne s’agit pas de la capacité intellectuelle qu’aurait le curé à gérer sa paroisse, mais d’éléments matériels: terres, revenus, messes anniversaires, legs, dîmes, …), ce dont se plaint la communauté.
  • Le prémissaire perçoit 30 muids des membres, fait l’école et enseigne gratuitement les pauvres. Il assiste également le curé dans l’administration des sacrements et des autres fonctions ecclésiales. Le prémissaire est STEPHANI François.
  • Le chapitre de Saint-Lambert doit réparer la nef; le chapitre de Saint-Paul le choeur. Selon un avis arbitral de 1353, le curé y est aussi tenu en proportion. Pour les endroits intermédiaires, ou chapelles entre choeur et nef, ils y sont tenus, de part et d’autre, à dépenses communes, selon une proposition de l’Archidiacre LIVERLO et acceptée par l’un et l’autre chapitre le 28 novembre 1687. Nous avons eu teneur de cet avis arbitral de 1353 et de celui de l’Archidiacre de 1687, pendant notre inspection. Là même encore, on conçoit l’église et il est clair que ces parties intermédiaires sont celles qu’on appelle maintenant « transept », qui ne peuvent être dites ni choeur, ni nef.

Les annexes de ce document sont appelées « Manocques ».

Reconstruction de l’église de Grand-Axhe

Entre 1870 et 1872, l’église de Grand-Axhe est reconstruite par les entrepreneurs YANS et BRICTEUX, d’après les plans de l’architecte BLANDOT-GRAYET Jean-Lambert, de Huy. Le curé de la paroisse est l’abbé GILIS (GILLIS ?) Emile.

L’ancien édifice datait de 1751.

Sous la première pierre du nouvel édifice posée le 12 décembre 1870, placée au fond des fondations sous le seuil du portail d’entrée, est placée une caisse en plomb renfermant des monnaies de l’époque, ainsi qu’un parchemin relatant les circonstances de la construction de l’église et les faits principaux de l’époque, notamment l’interruption du Concile et les victoires des Allemands en France.

Structure de l’église

Le nouvel édifice est de style gothique. Construit en briques et pierres. Il est composé d’une tour en façade, suivie d’une nef principale à 4 travées, s’ouvrant sur un chœur d’une travée droite à chevet semi-hexagonal. Des collatéraux de 6 travers flanquent la tour et le chœur, formant des chapelles et des annexes. Adossées aux collatéraux, des tourelles polygonales. La tour avec portail à voussures est surmontée d’un gâble fleuronné et de 2 baies en lancette. Un double cordon de pierre, chanfreiné, délimite la partie supérieure de la tour. Elle est terminée par des pignons couverts en bâtière, ouverts par des baies en arc brisé à remplage et abat-son. La flèche est octogonale.

L’intérieur de l’église

La nef est portée sur des colonnes à fût lisse stuqué et à chapiteau à crochets recevant la retombée des arcs brisés s’ouvrant sur les collatéraux. La voûte est à croisée d’ogives dont les formerets retombent sur 3 colonnettes accouplées avec chapiteau à crochets, engagées et portées par des culots à tête d’angelots.

L’extérieur et les fenêtres de l’église

La couverture est en bâtière à pente douce. Les bas-côtés en appentis et le chœur sont éclairés par des baies en arc brisé à remplages, séparées par des contreforts dégressifs à épaules en sifflet.

Le mobilier et la décoration de l’église

Le mobilier a été réalisé par les « Ateliers HOCKEN et JANSSEN » de Saint-Trond; les vitraux par DOBBELAERE de Bruges. Les parois sont entièrement recouvertes de peintures marouflées, réalisées par les peintres DEVAUX de Liège et DAMEN F. d’Ans, représentant des scènes de la vie du Christ et de Saints (Eleuthère, Valère, Materne), les mystères du Rosaire, des miracles (Saint-Antoine, Sainte-Claire, …), des scènes de la translation des reliques de Saint-Evergiste (décédé à Termogne), la mort de DE LONGCHAMPS Walter, …