Mathieu Cornélis écrit à son père (Hollogne-sur-Geer – Espagne)

En 1811, CORNELIS Mathieu-Joseph, domestique à Hollogne-sur-Geer, soldat à la 2ème Compagnie du 2ème Bataillon du 55ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à son père de Séville:

« Mon très cher père,

je vous fais savoir que j’ai reçu votre lettre date du 28 avril 1811 et je vous dirai que je me porte très bien et j’espère que la présente vous trouvera de même et je vous fais bien des compliments.

Le certificat que je vous ai renvoyé pour mon frère s’il est trop vieux récrivez-moi de suite et je vous renverrai un autre.

Je fais bien des compliments à tous mes parents et amis. Je fais bien des compliments à GENOT Lambert et à toute sa famille.

Je suis à 500 lieues de Liège.

Hubert Lismonte écrit à ses parents (Waremme – Espagne)

Le 22 octobre 1810, LISMONTE Hubert, journalier à Waremme, soldat à la 2ème Compagnie de Voltigeurs dans la 3ème Division du 63ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à ses parents de Chiclana, en Espagne:

« Mon Cher père et ma Chère mère,

C’est avec le sentiment le plus respectueux que j’ai l’honneur de vous écrire cette lettre pour m’informer de l’état de votre santé ainsi que de mes frères et sœurs (il a sept frères et sœurs !).

A l’égard de moi je me porte très bien, je souhaite que la présente vous trouve de même.

Mon cher père il est vrai que je tardais à vous écrire mais comme depuis que nous sommes en Espagne, nous n’avons pas arrêté un instant que d’être toujours à la poursuite de l’ennemi donc je profite d’un moment de tranquilité pour vous écrire dans ce moment ici que nous faisons le siège de Cadix. C’est le plus beau port de mer de toute l’Espagne mais il n’y a pas d’apparence qu’ils veulent se rendre.

Rien autre chose de nouveau à vous marquer pour le moment.

Vous ferez bien des compliments à tous mes parents amis et ceux qui s’informeront de moi. Et en même temps de me marquer si mon frère n’aurait pas besoin de moi, de me le marquer quand vous me feriez réponse. Je finis de vous écrire pour le moment et non de vous aimer.

C’est de la part de votre fils LISMONTE Hubert.

Pierre Ferette écrit à ses parents (Celles – France)

Le 5 juillet 1810, FERETTE Pierre-Joseph, journalier à Celles, fusilier au 5ème Bataillon de la 1ère Compagnie du 32ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à ses parents, de Paris:

« Mon très cher père et très chère mère,

En réponse à la vôtre datée du 30 mai dernier par laquelle j’ai eu la satisfaction d’apprendre que vous jouissiez d’une santé parfaite, espérant que la présente vous trouvera de même quoique de mon côté je me porte bien Dieu merci. Je souhaite une continuation parfaite de même qu’à vous tous, mon cher père.

C’est la seconde fois depuis peu mais l’argent que vous m’avez fait le plaisir de m’envoyer m’est arrivé avec votre lettre. Rien autre chose à vous marquer pour le présent que de vous faire mes compliments, de même qu’à ma mère et frères après vous avoir embrassé de tout mon cœur et désirant que Dieu nous donnera la grâce de nous revoir un jour.

Finissant la présente, je vous prie de faire mes compliments à M. HAMOIRE et à sa prétendue épouse et à toute sa famille. Vous leur direz de ma part que je leur souhaite toutes sortes de bonheur touchant leur mariage et que je me recommande à eux. Ce serait un effet de leur bonté que de m’envoyer un peu d’argent. Je leur serait infiniment obligé, je vous prie de faire mes compliments à M. GODECHAL et à sa famille et qu’il ait soin de me renvoyer ce qu’il m’a proposé et que je me recommande de sa personne. Je lui serai infiniment reconnaissant. Mes compliments à MARECHAL et à son épouse.

J’ai fini ma lettre en vous embrassant de tout mon coeur et suis pour la vie votre très humble et obéissant fils.

Mon père, je vous prie de faire mes compliments à HALAIN et à ses frères de la part de HALAIN François. Leur fils qui se porte bien et qu’il espère que la présente vous trouvera dans la même situation et qu’il fait ses compliments à ses oncles et tantes et à ses cousins, de même qu’à GOUGNAR Marie et que je les embrasse de tout mon cœur.

p.s.: je ne suis plus camarade de lit de FERETTE, mais je ne suis pas éloigné de lui. FERETTE couche avec un jeune homme de Thisnes. HALAIN a reçu une couronne et demie que son père lui a envoyée.

Son adresse dans le même bataillon et la même compagnie que moi.

Ecrivez-nous de suite.

Mathieu-Clément Dotrange écrit à sa mère (Verlaine – Espagne)

Le 1er juin 1810, à Grenade, DOTRANGE Mathieu-Clément, cultivateur à Verlaine, brigadier au 5ème Régiment de Dragons du 4ème Corps d’Armée en Espagne, écrit à sa mère, veuve qui a épousé en seconde noces l’aubergiste DESPAS de Amay:

« Ma chère mère,

Depuis aussi longtemps que je n’ai pas eu le plaisir de recevoir de vos nouvelles, ayant aujourd’hui une bonne occasion de vous renvoyer des miennes, je ne peux pas tarder plus longtemps de vous écrire. Ce n’est cependant pas faute que je vous aie écrit plusieurs fois, mais comme les brigands sont très fréquents dans ce pays-ci et qu’ils ont assassiné un nombre infinis de courriers. C’est pourquoi je n’ai pas beaucoup de peine à croire que vous n’avez pas reçu mes lettres, mais j’espère que vous recevrez celle-ci et que vous daignerez me répondre aussitôt que vous l’aurez reçu et que vous me manderez les nouvelles du pays comme je vais vous faire savoir ce qu’il peut y avoir de nouveau dans l’Armée d’Espagne.

Je vous dirai que nous sommes à présent aux environs de Grenade il y a quatre à cinq mois et que nous ne faisons qu’aller et venir sans pouvoir avancer davantage parce que nous sommes sur le bord de la mer, mais on s’attend tous les jours à marcher sur Carthagène, ville très forte à prendre, d’ailleurs depuis que nous sommes en Espagne, nous ne faisons qu’avancer et reculer, parce qu’aussitôt qu’on les poursuit de trop proche, ils se mettent (?) tous les brigandages et ils se trouvent derrière comme devant de manière qu’on ne peut plus avoir les routes libres mais à présent qu’il nous est venu des forces de France nous avancerons sans rien craindre.

Je finirai donc en vous embrassant mille fois en idée ainsi que toute la famille mes parents et amis à M. BARTHELS ainsi qu’à madame son épouse et toute la famille.

Cette lettre servira aussi pour DESPA Henri-Joseph, dont vous aurez la complaisance d’en faire part à sa mère et à toute sa famille qui fait aussi bien des compliments à tous ses parents et à toutes ses connaissances, il a eu des nouvelles de DESPA Herman-Joseph son frère qui est dans le 13ème Régiment de Hussards par WESMAEL Jean-Joseph qui est dans le même régiment, ils jouissent d’une parfaite santé tous les deux; et nous de même excepté que DELCHAMBRE Pierre-Joseph a été fait prisonnier il y a un an et nous n’en recevons aucune nouvelle, PREUDHOMME Lambert-Joseph qui est dans le 21ème Régiment de Dragons fait des compliments à tous. J’oublie cependant de vous dire que je suis brigadier et que DESPA Henri-Joseph s’attend à l’être de jours-jours.

François Halain écrit à son père (Celles – France)

Le 22 avril 1810 (?), HALAIN François, laboureur à Celles, soldat au 32ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à son père, HALAIN Pierre, depuis Paris:

« Mon très cher père,

Je vous écris pour vous faire savoir que je suis en bonne santé, espérant que vous êtes de même et toute la famille et pour vous faire savoir que j’ai reçu l’argent que vous m’avez envoyé, une couronne et demie et je suis bien content de ce que vous m’aviez envoyé et, Mon très cher père et mes trois sœurs, je vous fait beaucoup de compliments et à mes cousins et à mes cousines et à mes tantes et parents et amis et je vous écris pour une nouvelle que j’étais au mariage de l’empereur le 2 avril et il y avait beaucoup de monde et (toute la qu’il est feu en fans me ?) et le plus vieux de mes frères y m’est bon. Je lui fais beaucoup mes compliments et on parle de partir bientôt et nous sommes tous les deux ensemble avec FEROIT Joseph et je finis ma lettre en vous embrassant de tout mon coeur.

André-Bernard Delvaux écrit à son oncle (Remicourt – Dalmatie)

Le 20 février 1808, DELVAUX André-Bernard, journalier à Remicourt, soldat au 1er Bataillon de la 4ème Compagnie du 23ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à son oncle de Cattaro (Kotor) en Dalmatie (Montenegro).

« Mon cher oncle, je vous écris ce message pour répondre à votre lettre qui m’a fait sensible plaisir d’apprendre de vos nouvelles et je souhaite que la présente vous trouve en bonne santé. Quant à moi, je me porte bien, Dieu merci.

Mon oncle, vous me demandez un certificat pour mon frère. Je suis surpris que vous ne l’avez pas demandé plus tôt parce que vous me marquez que c’est pour le premier de janvier. Sitôt reçu votre lettre, je mets la main à la plume pour vous obliger car je ne saurais que faire pour vous et pour mon frère et je souhaite de tout mon coeur que le certificat puisse lui servir. Cela me ferait le plus grand plaisir du monde, mon cher oncle.

Je vous dirai que nous sommes partis de Raven le 16 octobre pour aller en Dalmatie. Je vais vous dire que nous avons été deux mois en route et que nous avions bien de la peine et du mal en route parce que nous avons passé dans les plus mauvais pays que l’on puisse voir. Je vous dirai que je ne suis plus dans le troisième Bataillon. Je vous dirai que nous sommes dans l’Albanie, la Turquie, qui est un mauvais pays car nous sommes obligés de coucher sur des lits de camp. Tout est très cher et l’on ne peut rien avoir qu’à force d’argent car la mer est bouchée par les Anglais.

Et voilà, pas d’autre chose à vous marquer pour le présent. Bien des compliments à mes frères et sœurs que j’embrasse du plus profond de mon cœur. Je finis en vous embrassant tous, mon oncle et ma tante, mes frères et sœurs et ainsi que ma famille et je suis pour la vie votre neveu DELVAUZ. Je vous prie de me faire réponse de suite. »

Joseph-Pascal Haling écrit à son oncle (Remicourt – France)

Le 30 avril 1807, HALING (HALIN ?) Joseph-Pascal, journalier à Remicourt, soldat au 26ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à son oncle depuis l’hôpital militaire de Saint-Denis, en France:

« Mon cher oncle,

La présente est pour vous prévenir que je suis malade à l’hôpital militaire de Saint-Denis, et que j’ai la fièvre. Si vous pouviez m’envoyer quelque peu d’argent, suivant votre bonté cela m’aiderait à me rétablir. Vous devez savoir que ce n’est pas avec ce que l’on donne à l’hôpital que l’on puisse se rétablir.

Faite bien des compliments à ma mère à mes mes deux frères et à ma sœur et à tous mes camarades. J’ai encore resté cinq mois et demi à l’hôpital de Mézières.

J’ai écrits trois lettres à ma mère sans avoir aucunes réponses. J’étais dans les prisons.

Mon cher oncle, je suis avec respect votre neveu. »

Hubert Rome écrit à ses parents (Momalle – France)

Le 26 Pluviôse de l’An XII, ROME Hubert, de Momalle, soldat au 3ème bataillon 7ème compagnie eu 96ème Régiment d’Infanterie de Ligne, en garnison à Paris, écrit à ses parents:

« Mon cher père et ma chère mère,

Je mets la main à la plume pour répondre à la vôtre en date du 18 Pluviôse qui m’a fait un sensible plaisir d’apprendre que vous jouissez d’une parfaite santé, quant à l’égard à la mienne, elle est un peu meilleure. Je suis sorti de l’hôpital depuis le 7 de ce mois, je suis surpris de ce que vous m’apprenez que mon frère est pour la Réserve. Je vous prie de chercher tous les moyens possibles afin qu’il en soit exempt ou faite votre possible pour le faire remplacer afin que vous, vous ayez une aide pour vous accompagner à faire valoir le peu de terrain que vous avez.

Quant au sujet du certificat que vous m’avez fait passer pour que je puisse me procurer le mien d’obtenir une permission ou convalescence pour aller au pays, il n’y a aucun moyen dans ce moment, il est très difficile à en obtenir, même ceux qui ne sont qu’à 10 et 15 lieue de Paris ne peuvent en obtenir que par cause bien constatée. Le plus de 8 jours ainsi mon cher père, s’il eut été possible d’en avoir vous pouvez certainement être assuré que j’ai fait tout mon possible pour pouvoir en obtenir. C’est qui m’a été impossible d’en obtenir.

Au sujet que les affaires de la guerre ne sont pas terminées, nous avons un bataillon du régiment qui est parti pour se rendre au Havre pour embarquer. Ils sont au nombre de 800 hommes et si je n’eus pas été malade, je serai parti avec ce même bataillon.

Je vous apprendrai pour nouvelle que l’on vient d’arrêter dans Paris trois personnes qui conspiraient la mort du P. Consul BUONAPARTE (BONAPARTE) qui sont le général MAUREAU, DUMOURIEZ général en chef de l’armée d’Angleterre, et PICHEGRU, et on ne sait s’est qui leur sera fait.

Rien autre à vous marquer. Bien (des) compliments à toute la famille ainsi qu’au citoyen JACO, maire. Je finis en espérant que la présente vous trouvera en parfaite santé telle que je la désire. Je suis pour la vie votre fils. Mon adresse est toujours la même.