Un projet de sabotage avorté (Waremme)

Le 30 août 1944, suite à l’échec du bombardement du 28 août 1944, qui visait à interrompre la circulation des trains entre Bruxelles et Liège, des membres du Font de l’Indépendance (F.I.) décide de couper cette ligne en provoquant le déraillement d’un convoi. Ces Résistants sont DERYDT Alfred et GAUNE François.

Ils portent leur choix sur le « MITROPA » (contraction de « mittel » et de « europa ». C’est un train international qui traverse l’Europe Centrale). Ce convoi transporte presque exclusivement des militaires allemands et des personnes travaillant pour des organisations inféodées à la Wehrmacht.

Ils ont décidés de déboulonner les tire-fonds qui immobilisent les rails, à un endroit situé entre le passage à niveau de la râperie et le petit pont du chemin de fer vicinal qui enjambe la ligne 36. Pour éviter d’être surpris, les deux saboteurs demandent à LOYAERTS Frans de faire le guet. Sa maison est exactement en face de la ligne.

Vers 21h30, après la tombée de la nuit, les deux Résistants passent par la cour de LOYAERTS Frans et s’avancent vers les voies. Ils enlèvent une dizaine de tire-fonds avec une clé à molette, ils démontent des éclisses et essayent de désaligner les rails. Le décalage n’est pas très important, mais ils ne peuvent s’attarder, sous peine de se faire remarquer.

Vers 23h30, le train approche, arrive à l’endroit où les voies ont été sabotées et … passe sans problème.

Les saboteurs ne comprennent pas. Ils doivent maintenant remettre les voies en état, pour ne pas qu’un autre convoi, chargé de civils belges, déraille.

Mort de Richard Orban (Viemme)

richard orban

richard orban

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, un transport d’armes est effectué par la Résistance, de Viemme vers le quartier général de Les Waleffes. En traversant la grand-route « Huy – Waremme », le convoi est intercepté par une patrouille allemande. Une fusillade éclate. Un soldat allemand est tué et un autre blessé. Dans les rangs de la Résistance, ORBAN Richard, dit « Omer », de Berloz, lieutenant à la 423ème Compagnie de la Résistance Hesbignonne, est touché par une balle en pleine tête. Il est âgé de 45 ans et père de 2 enfants. Il est la première victime du Groupe « Otarie », le jour du Débarquement.

Dans l’autre camp, UNFRIED Paul, blessé, est emmené à la clinique de Huy.

Une croix (stèle ?) sera plantée sur le talus de la route Huy – Waremme, entre Aineffe et Viemme, pour rappeler ce tragique évènement.

Déraillement du train « Mitropa », en gare de Waremme

Le 31 août 1944, GAUNE François (ouvrier télégraphiste, chef de secteur, commandant des milices patriotiques pour le Nord de l’arrondissement de Waremme) et les époux DERYDT Alfred et (?) Pauline, membres du Front de l’Indépendance, décident de saboter à nouveau la ligne de chemin de fer, pour faire dérailler le train international D4 « MITROPA », entre le passage à niveau de la râperie de Waremme (PN 18) et le petit pont du chemin de fer vicinal qui enjambe la ligne 36.

Suite à leur échec de la veille, ils décident de tenter une nouvelle fois de provoquer un déraillement pour couper la ligne 36. Mais cette fois, ils se munissent de meilleurs outils. Leur choix s’est maintenu sur le « MITROPA », un train occupé presque exclusivement par des militaires allemands, qui regagnent leur unité, ou des personnes travaillant pour des organisations inféodées à la Wehrmacht. Il arrive cependant que l’on accroche parfois, à l’arrière du convoi, une voiture occupée par des civils belges. Ce train porte le nom de « Mitropa » (contraction de « Mittel » et de « Europa » : c’est le train international qui traverse l’Europe Centrale).

A 21h15, ils se faufilent dans le jardin de LOYAERTS Frans pour atteindre les voies. A nouveau, ils déboulonnent les tire-fonds et retirent des éclisses. Le travail est facilité par les outils mieux appropriés qu’ils utilisent. Ils courbent un rail à l’aide d’un levier, de sorte que les roues du train s’enfoncent dans le ballast, puis replacent les tire-fonds, pour le maintenir dans sa nouvelle position. Ils terminent leur travail vers 23 Heures.

A 23h24, le train arrive à hauteur de la voie sabotée, à une vitesse de 120 km/h. La première locomotive part brutalement vers la gauche, arrache son attelage, laboure la voie latérale, traverse le passage à niveau et va s’immobiliser près de la loge des poseurs de voies. La seconde locomotive accroche le tronçon de voies toujours en place, l’arrache, se couche sur le flanc et s’immobilise contre le talus. Les 6 voitures viennent s’encastrer les unes dans les autres dans un désordre indescriptible. Un wagon passe même au-delà du talus et termine sa course dans la cour de SACRE Maurice.

La catastrophe entraîne la mort de dix Allemands. 65 autres sont blessés. Les deux machinistes belges de la seconde locomotive, MOUCHERON Georges (machiniste-instructeur) et VANSOEL François, perdent également la vie. Les deux machinistes de la première locomotive, VANHOOREN Charles et THYSEN Auguste, s’en sortent vivants. Les quatre hommes sont bruxellois.

Une aide spontanée et efficace du bourgmestre JOACHIM Guillaume, ainsi que de volontaires de la Croix-Rouge, éviteront de terribles représailles allemandes sur la population civile de Waremme.

Deux trains de secours seront acheminés sur les lieux. Le premier, en provenance de Schaerbeek, transportera une grue de trop faible puissance. Aussi, un second convoi, en provenance de Liège, sera acheminé pour déblayer les décombres. Une attaque aérienne retardera les travaux: 4 chasseurs américains P47 Thunderbolth apercevront les panaches de fumée s’échappant des locomotives de secours, stationnées de part et d’autre du MITROPA. En deux passages, ils tireront plus de 1500 projectiles « 50 », qui auront raison de ce matériel, ainsi que des occupants allemands de la seconde locomotive.

Une colonne militaire belge est détruite par les Allemands, à hauteur de Lantremange

Le 11 mai 1940, vers 19 heures, une colonne militaire belge, en retraite, transportant du ravitaillement est détruite par les Allemands, à hauteur de Lantremange.

La colonne débouche sur la Chaussée Romaine en venant de Pousset. C’est le peloton d’approvisionnements du lieutenant LEROI DU VIVIER, qui a reçu l’ordre de gagner au plus tôt Wasseiges, mais qui s’est fourvoyé sur cette route de campagne. Protégé par le peloton de défense anti-aérienne du lieutenant SIQUET, le convoi est constitué d’une vingtaine de véhicules, auxquels il faut ajouter quelques voitures de réfugiés.

Alors que le premier camion de la colonne vire vers Waremme, des blindés allemands, des « Panzers », postés le long de la Chaussée Romaine, au carrefour des « Quatre Abias » ouvrent le feu sur le convoi. En moins d’une minute, cinq véhicules sont incendiés. Les tirs se poursuivent. La compagnie de transport est anéantie. Des véhicules civils, qui la suivent, sont également incendiés. Il y a de nombreuses victimes mort militaires et civiles. Après avoir capturé les rescapés, les chars allemands se retirent vers Mâlpa où les équipages bivouaquent pour la nuit. Les prisonniers sont expédiés à pied vers Oreye, d’où ils partiront vers Tongres, en colonne gardée.

Témoignage de PRESSIA Florent : « Le commandant de la Compagnie belge qui avait bivouaqué la nuit précédente à Pousset donna l’ordre de recharger rapidement les caisses de vivres et de reprendre la route en direction de Waremme. Mais au lieu de se diriger vers Bleret, les camions prirent les routes en direction de Lantremange. Erreur funeste, ils se jetèrent dans la gueule du loup ! Un char allemand était déjà embusqué au lieu-dit « Malpas ». Il tira sur le convoi et toucha cinq camions qui brûlèrent immédiatement. »

Un train est mitraillé en gare de Waremme

Le 11 mai 1940, dans l’après-midi, un train est mitraillé en gare de Waremme. Des soldats ripostent par les portes et les fenêtres. Des balles frappent le pignon de l’Ecole d’Agriculture. Le convoi est mis sur une voie de garage, où il restera à l’abandon plusieurs jours.

Mort de Hubert Krains (Waremme – Bruxelles)

hubert krains

hubert krains

Le 10 mai 1934, au retour d’une excursion à Liège où il accompagnait des écrivains belges, KRAINS Hubert, natif de Les Waleffes, tombe du train qui le ramène en gare de Bruxelles-Nord et est broyé sous les roues, comme le tragique héros qu’il a laissé à la postérité, protagoniste de Pain noir.

Le retour n’a pu se faire à l’heure prévue et KRAINS Hubert se tracasse pour sa femme malade qui pourrait s’inquiéter du retard. Au moment où le train entre en gare, il ouvre la portière, croyant le convoi sur le point de s’arrêter. Du marche-pied de la voiture, il saute sur le quai, avant l’arrêt complet du train, trébuche et tombe. Il se relève aussitôt, légèrement étourdi par la chute, mais est projeté sur les voies par le marche-pied de la voiture suivante. Il est littéralement coupé en deux sous les roues du lourd convoi.

Il sera inhumé au cimetière de Les Waleffes.