Mort de « Malclerc » (Hemricourt – Lantremange)

Peu avant le 12 mars 1300, DE HEMRICOURT Guillaume, dit « Malclerc », décède à (?). Il sera inhumé dans l’église de Hemricourt. Sa dalle funéraire porte le poème suivant:

« CHI GIST MOIJ MESSIRE WILHAME MALCLERC, DESSENS ET MEILLEUR HEAUME. NEST EN CEPAIJS DEMEURE. DE TOUS DUCS ET COMPT HONORE, BEAU CHEVALIER BIEN COMPASSE RICHE D’AVOIR ET AMABLE ONCE BIEN DE FAIRE NE FEU LASSE ORE EST LE PREUDHOME TRESPASSE. EN GRANDE HONEUR MENA SA VIE EN PROUES ET BATALERIE BIEN CHANTAN PAR MELODIE PRIAN DIEU ET STE MARIE QUIL LUI DONNE PERMANABLE VIE; ET SA DAME PASN’OBLIE QUI SI BONNE ET SI PRESIE. AMEN »

Il a été en conflit avec le Chapitre de Malmedy à propos de l’avouerie de Lantremange. Ses descendants deviendront avoués héréditaires de Lantremange. Ils y posséderont tous les droits de justice, avec le pouvoir de nommer les membres de la cour de justice. Ils seront appelés « Seigneurs de Lantremange. Or, le monastère de Malmedy reste « Seigneur foncier souverain ». Le conflit reste donc bien larvé.

Il a été considéré comme un des plus preux chevaliers de son temps.

Sans descendant mâle, c’est sa soeur, DE HEMRICOURT Marie, qui hérite de la Seigneurie de Hemricourt (et de Lantremange ?).

Raës de Hemricourt à Lantremange (Oleye)

Le 6 avril 1385, le chevalier DE HEMRICOURT Raës, dit « de Lamine », se présente devant la cour de justice de Lantremange à propos de terres de ce village qui lui seraient redevables de la dîme. Il est Seigneur d’Oleye.

Le « Concordia Amicabilis » (Lantremange – Malmedy – Hemricourt)

Le 12 mars 1300, un accord, le « Concordia Amicabilis », est conclu entre les héritiers et exécuteurs testamentaires de feu le chevalier Guillaume, sire DE HEMRICOURT, d’une part, et le monastère de Malmédy, d’autre part, touchant la seigneurie et l’avouerie de Lantremange.

Cet acte ne crée pas une nouvelle Seigneurie de Lantremange en faveur des successeurs de DE HEMRICOURT Guillaume, dit « Malclerc ». Elle laisse l’avoué dans son état juridique antérieur, en lui attribuant une succession héréditaire, ainsi que le pouvoir de nommer la Cour de Justice. Les membres de cette Cour de Justice doivent prêter serment devant l’abbé de Malmedy, lors de leur entrée en fonction.

L’abbaye de Stavelot-Malmedy ne jouit pas du droit de choisir elle-même l’avoué de Lantremange ou de le remercier.

(Note: On ignore qui a nommé le premier DE HEMRICOURT à la fonction d’avoué local de Lantremange.)

Les Plaids Généraux au 11ème siècle (Waremme)

Au 11ème siècle, les habitants de Waremme se rassemblent 3 fois par an en assemblée générale: les Plaids Généraux.

Lors de ces réunions, on règle les affaires communales, on juge les contraventions légères et on répare les torts et les injustices. Le Mayeur, chef de la Cour de Justice, préside ces Plaids Généraux.

L’avoué au 11ème siècle (Waremme – Liège)

Au 11ème siècle, un avoué est un seigneur auquel une institution religieuse (cathédrale, collégiale, abbaye, …) ou un propriétaire de grands domaines, confie la défense de ces domaines.

Son devoir est de protéger les personnes contre tout acte de violence et les biens contre toute usurpation. Il peut ainsi repousser la force par la force, car l’action des Cours de Justice ne suffit pas pour assurer la sécurité des individus et la conservation des propriétés.

Le tonnelier récupère sa prairie (Waremme – Grand-Axhe)

En 1588, Rennechon LE TONNELIER récupère sa prairie, située au lieu-dit « Trochéa » à Grand-Axhe, car les frères DU BOSQUET Louis et DU BOSQUET François ne lui en ont toujours pas payé la location.

Ils sont absents à la proclamation de la décision de la Cour de Justice de Grand-Axhe au Perron de Waremme, et « sont bannis aux quatre coins du pays cent ans et un jour ».

Revendication d’un terrain à Grand-Axhe

Le 19 février 1588, Rennechon LE TONNELIER intente une action, devant les Echevins de Liège, contre Louis DU BOSQUET et François DU BOSQUET. Ils sont sommés de se présenter dans la quinzaine devant la Cour de Justice de Grand-Axhe.

Rennechon LE TONNELIER fait instruire une action en récupération de bien contre les deux frères DU BOSQUET car, après plusieurs citations, ces derniers ne lui ont toujours pas payé la location de 7 verges grandes (environ 30 ares) de prairie, au lieu-dit « Trochéa », près du Geer.

L’église de Waremme est visitée par un représentant du Prince-Evêque

Le 14 septembre 1643, l’archidiacre qui représente le Prince-Evêque de Liège établit le rapport de la visite qu’il a effectuée à l’église Saint-Pierre de Waremme.

  • L’église est paroissiale, entière (il s’agit d’une classification économique de l’église: les églises entières paient la totalité de la taxe due à l’évêque et à l’archidiacre; les églises médianes en paient la moitié et les quarte-chapelles le quart).
  • La paroisse comprend 700 communiants. Tous communient à Pâques.
  • Les dîmes sont dues pour deux-tiers au chapitre de Saint-Lambert et pour le tiers restant au chapitre de Saint-Paul.
  • Les percepteurs pour le chapitre de Saint-Lambert sont le bailly de Longchamps, Maître A BLISIA et FRAIPONT Guillaume.
  • Les percepteurs pour le chapitre de Saint-Paul sont le curé, BOUX Dieudonné, BOUX Jean-Bauduin et BODEN Mathieu.
  • Le curé est BOUX Dieudonné, depuis 1639.
  • Le curé n’a pas de maison pastorale.
  • Le titulaire de la mambournie est DELPORTE Nicolas. Les comptes sont rendus devant la cour de justice et la communauté, mais les mambours précédents sont toujours en fonction et ils n’ont pas encore soldé les comptes.
  • Le recteur de l’autel de Sainte-Marie Majeure est tenu de dire deux messes hebdomadaires, dont une doit être chantée le samedi, ce dont se plaint le curé, BOUX Dieudonné.
  • Le recteur de l’autel de Sainte-Marie Majeure est desservi assez négligemment par FROIDBISE Guillaume.
  • L’autel de Sainte-Marie Majeure est riche de 60 muids d’épeautre.
  • L’autel de Sainte-Marie Mineure est à la collation (le droit de nommer le titulaire, le recteur) du chapitre de Saint-Paul.
  • Le recteur de l’autel de Sainte-Marie Mineure est WYPART N.
  • DELPORTE Nicolas dit une messe à l’autel de Sainte-Marie Mineure.
  • L’autel des Douze Pacificateurs est à la collation de Monsieur DE BERLOZ, Monsieur DE CORSWAREM et de Monsieur DE WAROUX. Une messe doit être dite par collateur.
  • Les recteurs de l’autel des Douze Pacificateurs sont MALPAS N. et BOUISSART N.
  • Une messe à l’autel des Douze Pacificateurs est desservie par DELPORTE Nicolas.
  • L’autel de Sainte-Anne est à la collation de la Confraternité de Sainte-Anne.
  • Le recteur de l’autel de Sainte-Anne est LAMALLE Jacob, curé de Lamine.
  • On doit dire trois messes hebdomadaires à l’autel de Sainte-Anne. Une de ces messes est dite par FROIDBISE Guillaume.
  • L’autel de Saint-Nicolas est à la collation du chapitre de Saint-Paul.
  • Le recteur de l’autel de Saint-Nicolas est DECHAMP N. On y célèbre 12 messes par an par FROIDBISE Guillaume.
  • L’autel de Sainte-Catherine et de Saint-Georges est à la collation du chapitre de Saint-Paul.
  • Le recteur de l’autel de Sainte-Catherine et de Saint-Georges est STEPHANI Jean. Il y célèbre une messe tous les 15 jours.
  • L’autel de Sainte-Madeleine est à la collation du chapitre de Saint-Paul.
  • Le recteur de l’autel de Sainte-Madeleine est DECHAMP N., chanoine de Saint-Paul. Une messe hebdomadaire t est célébrée par DELPORTE Nicolas.
  • La marguillerie est à la collation du chapitre de Saint-Paul. Le recteur en est DELPORTE Nicolas, résident.
  • Il y a 3 nappes intactes avec leur couverture de protection, 2 antependiums et 2 paires de tentures au maître-autel. Le lieu de rangement du Saint-Sacrement est bien aménagé dans l’autel. La lampe du Saint-Sacrement y brûle toute la journée, aux frais de la population.
  • La pyxide est argentée, en forme de croix.
  • Il y a 3 calices d’argent.
  • Les ampoules des Saintes Huiles sont d’argent.
  • Les chasubles sont en nombre suffisant, avec étoles et manipules. Il y a 4 dalmatiques, des bannières magnifiques, 4 aubes avec amicts et ceintures.
  • Il y a 4 paires de chandeliers en laiton, un encensoir en laiton et 3 paires de fioles en laiton.
  • Les livres sont intacts.
  • Les ornements sont préservés dans un coffre.
  • Le bénéfice de Sainte-Marie Majeure manque d’ornements; la chasuble est usée.
  • Le bénéfice de Sainte-Marie Mineure manque de tout.
  • Le bénéfice des Douze Pacificateurs manque de tout, sauf de chasuble et de missel.
  • Le bénéfice de Saint-Nicolas manque de tout, excepté l’antependium.
  • Le bénéfice de Sainte-Catherine et de Saint-Georges manque de tout, sauf le calice.
  • Le bénéfice de Sainte-Madeleine manque de tout.
  • Il y a des registres de baptême, de mariage et de décès.
  • La ville avait coutume de payer sur les fonds publics le salaire de celui qui règle l’horloge de la tour, ce qu’elle ne fait plus.
  • Le mambour des pauvres est STEPHANI Guillaume.
  • Le mambour de l’hôpital est DE LENS Mathieu.
  • On regrette la messe des Vénérables qui n’est plus desservie. On avait jadis l’habitude de payer le curé pour cette messe sur les biens des pauvres, de l’hôpital et de la Fabrique d’église, chaque jeudi, avec la permission de l’évêque et de l’archidiacre. Mais la messe n’est plus dite maintenant à cause des contributions refusées. Les adversaires sont BOUX Jean, DUPONT et d’autres.
  • Le curé rameute les parents pour qu’ils envoient les enfants au catéchisme du dimanche matin.
  • Il n’y a pas de chapelain à cause de compétence (les éléments matériels: terres, revenus, anniversaires, legs, dîmes, … dont il bénéficie et qui lui permettent de gérer correctement sa paroisse).
  • Les membres avaient l’habitude de payer une contribution pour l’école, ce qui n’est plus le cas.
  • Le chapitre de Saint-Paul aide pour le choeur, pendant la vacance du curé, ainsi que pour les ornements du maître-autel.
  • La ville doit s’occuper de la tour et des annexes.
  • Pour la sépulture des enfants morts sans baptême, il y a un endroit séparé dans le cimetière.
  • La dîme devait payer les sièges et le repas, mais jusqu’ici, elle ne l’a pas fait.
  • Les couvertures de feutre ont été assemblées par le curé et les mambours, avec PEREE, selon les registres.

Une « Vaudoise » de Fexhe torturée

En 1538, la Cour de Justice de Fexhe-le-Haut-Clocher inculpe « Maroie DEL LOEGE qui portoit le famme (réputation) d’estre vaduesse (vaudoise) ». Elle est jugée appréhensible par rencharge des échevins de Liège et mise à la torture.

L’écrit devient de plus en plus important (Liège)

En 1551, un mandement du Prince-Evêque de Liège rend obligatoire la présence d’un greffier dans le cas où une cour de justice locale s’avère totalement incompétente en matière de lecture. D’une société médiévale basée sur l’oralité, nous entrons dans une ère où l’écrit prend de plus en plus d’importance.