Le 12 novembre 1808, BOVY (BOUVIER ?) Simon, manoeuvre à Momalle, soldat au 4ème Bataillon de la 47ème Compagnie du 63ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à ses parents, de Belfort dans le département du Haut-Rhin:
« Mon cher père (remariage de la mère ?) et ma chère mère,
Comme le premier devoir d’un fils respectueux est de donner chaque jour aux personnes dont il a reçu l’être, les preuves les plus éclatantes de son obéissance et de son parfait attachement, c’est pourquoi, qu’aussitôt mon arrivée au régiment, je n’ai rien de plus empressé que de mettre la main à la plume et pour vous instruire du résultat de mon voyage qui s’est terminé d’une manière assez heureuse et vous réitérer les sentiments de mon entière soumission.
Agréez mon très cher père et ma très chère mère, toute l’étendue d’une affection qui ne se démentira jamais, et soyez persuadés que dans tous les temps et les lieux où je porterai mes pas, je conserverai à votre égard et à celui de ma famille en général, tout le dévouement que vous avez lieu d’exiger et d’attendre d’un fils parfaitement reconnaissant.
J’ai tout d’aimer à croire, Mon Cher Père et ma Chère Mère, qu’il en sera de même de vous envers moi, et qu’éloigné de vous, vous me ferez par vos lettres goûter à la douce consolation dont on a toujours besoin dans l’état militaire.
Veuillez, mon cher père et ma chère mère, assurer toutes les personnes qui me sont attachées par les liens sacrés du sang et de l’amitié de toute mon entière affection et particulièrement mon frère et ma soeur que j’embrasse amicalement de tout coeur.
J’attends avec impatience qu’il vous plaise m’accuser la réception de cette lettre et m’envoyer quelque peu d’argent si c’est une pure bonté de votre part, ayant éprouvé une route longue et pénible qui m’a dépourvu de tout ce que je possédais lors de mon départ. J’assure mon oncle et ma tante de mon souvenir respectueux et les prie de recevoir mes embrassements.
Adieu, portez-vous tous aussi bien que moi. C’est l’unique désir de celui qui ne cesse de former des voeux pour votre conservation, et qui vous prie d’être bien convaincus du parfait attachement avec lequel il a l’honneur d’être.
Mon Cher Père et ma Chère Mère,
Votre très humble et très obéissant serviteur et affectionné fils. »