Sandra Koch interrogée par le « Comité P » (Waremme)

Le 24 avril 2012, deux inspecteurs du « Comité P » interrogent KOCH Sandra, à la prison de Lantin, où elle est incarcérée pour avoir tué sa fille et tenté de faire de même avec son petit garçon.

Ils ne l’interrogent pas dans le cadre du dossier judiciaire, mais afin de déterminer si d’éventuels actes arbitraires n’ont pas été commis au sein de la zone de police de Hesbaye.

KOCH Sandra affirme avoir subi des pressions de la part de ses supérieurs. Elle donne des exemples précis, des dates, cite des noms de commissaires, de collègues policiers, mais aussi de personnes connues sur la place de Waremme. Tous coupables, à ses yeux, de connivence afin de faire sauter les procès-verbaux. Pour KOCH Sandra, » il est clair qu’il y a des demandes d’intervention de classement sans suite de personnes provenant de Waremme, parce qu’elles savent qu’il est donné suite à leur demande. Les habitants de Waremme savent qu’il y a moyen d’échapper à la sanction ».

Au long de cet entretien, la question de « faire sauter les PV » semble hanter la policière waremmienne. Elle explique en détail comment utiliser le système informatique afin de faire disparaître des PV. Elle déclare que « par tranquilité », des collègues préfèrent ne plus en rédiger (certains ne rédigent d’ailleurs aucun PV de roulage sur une année).

KOCH Sandra n’a pas hésité à faire des copies de PV, voire à ramener des originaux chez elle. Elle déclare l’avoir fait parce qu’elle ne voulait pas qu’ils disparaissent et qu’elle voyait bien la manière dont les choses tournaient.

Un jour, un vendredi 25 février, elle a verbalisé pratiquement toute la rue Zénobe Gramme, car tout le monde était infraction, « de sorte qu’il n’y avait pas deux poids, deux mesures ». Elle s’est montrée intransigeante et cela a provoqué le courroux des riverains. Le chef de corps a classé sans suite ces 15 PV.

Elle déclare que c’est suite à son accident du travail que les relations avec ses supérieurs se sont réellement dégradées. Avant cela, ils lui avaient fait des remarques, mais pas sur son travail en tant que tel.

Elle déclare que c’est cette pression qui l’a amenée à commettre son geste tragique du 11 novembre. Elle n’a pas voulu que sa situation professionnelle anéantisse sa vie familiale.