Jean-henri Christiani arrache un mandement du Prince-Evêque et est dénoncé par le bourgmestre de Waremme

En 1775, le bourgmestre de Waremme, MONJOIE Joseph, adresse une requête au Prince-Evêque de Liège:

« … Les Bourgmestres et Magistrats de votre Bonne Ville de Waremme le Château, en acquit de leur devoir et à la suite du serment de fidélité qu’ils ont pretté à leure admission, envers vot Illustrissime Personne, ont l’honneur de remontrer très respectueusement à votre Altesse Celsissime qu’étant insinué du mandement en date du vingt-deux aoust dernier concernant la Convention faitte entre sa Majesté très Chrétienne (le Roi de France LOUIS XVI) et votre ditte Altesse au sujet de la restitution réciproque des déserteurs, ledit magistrat remontrant auroit fait publier ledit mandement au Péron de leure ville par leur Secrétaire et desuitte commandé à leur Huissier de l’afficher à leur hôtel de ville pour la connoissance d’un chacun come il leur était prescrit, le tout exécuté le trentun aoust dernier, ainsi qu’il conste de l’attestation cy-jointe sub numéro primo.

Mais ils apprennent avec surprise que le nommé CHRISTIANI Jean-Henri nottaire immatriculé, se rendit le même jour à leur hôtel et aiant lu ou regardé ce mandement affiché un peu auparavant, par ordre de votre Altesse et d’autorité magistrale, transporté de colère l’at arraché, s’étant émancipé de déchirer une partie dudit mandement par morceau et le jetter à terre dans la boue, et ne pouvant atteindre le résidu, attendu que le mandement était mis trop haut pour sa portée, il se munit d’une chaise et l’arracha entièrement, en justification de quoi se rejoignent trois déclarations passées par différentes personnes.

Et comme des acts pareils sont essetiellement attentoirs à vôtre autorité principalle, Monseigneur, impotans un mépris manifeste des Edits de votre Altesse, qui doivent être, de tous ses sujets, regardés comme une loi sacrée, digne de vénération, outre que ces cations sont vis-à-vis d’un magistrat réputées pour félonnes et turbatives, lequel dans l’administration de son office et en donnant parition aux ordres de son Prince, se voit contrecarré, empêché, foulé et lézé énormissimement par le fait sus-deplaindu.

A ces causes, le magistrat remontrant, ne pouvant en conscience tolérer un mépris publiq des ordonnances de votre Altesse et se voiant également souverainement méprisé, joint à cela la notoriété du fait établie par les déclarations cy-dessus, supplie respectueusement votre dite Altesse de porvoir à charge dudit CHRISTIANI, ainsi et comme elle trouvera le mieux convenir.

Quoi Faisant

Joseph MONJOIE, Bourgmaître Régent à cet effet commis et constitué de notre Magistrat … »

Le bourgmestre doit verser 4 florins et 10 sous de droits afférents à cette requête.

La conscription militaire (Waremme – France)

Le 5 septembre 1798 (19 fructidor de l’An VI ), la loi « Jourdan-Delbrel » sur la conscription militaire est votée par le Directoire, pour lutter contre l’Europe coalisée. Celle loi appelle sous les drapeaux tous les Français (et Belges) célibataires de 20 à 25 ans (à l’exception de ceux qui étaient mariés antérieurement au dépôt de la loi) et leur impose un service militaire de 5 ans.

Cette loi rencontre les plus vives oppositions dans la région de Waremme. Nombreux sont les conscrits réfractaires ou déserteurs. Pour échapper à la conscription, des jeunes gens contractent (avec l’assentiment des maires) des mariages fictifs ou des mariages blancs, avec de vieilles dames veuves ou de très jeunes filles. Le nombre de réfractaires et de déserteurs ne va pas cesser de croître dans les départements belges.

Les autorités doivent menacer et sévir: « Les conscrits appelés par la loi, qui ne se rendraient pas à leur corps, seront privés de l’exercice des droits citoyens, poursuivis et punis comme déserteurs. Ils ne pourront ni recueillir une succession, ni recevoir un don ou un legs. … »