Naissance de Marie-Agnès Hendrick (Crisnée – Champion)

Le 5 mars 1857, HENDRICK Marie-Agnès voit le jour à Crisnée. Elle sera religieuse dans l’Ordre de Saint-Charles, au couvent de Champion, sous le nom de « Soeur Agnès ». Elle est la sœur du sacristain de Crisnée, HENDRICK Louis.

Naissance d’Anne-Cécile Hendrick (Crisnée – Champion)

Le 20 novembre 1852, HENDRICK Anne-Cécile voit le jour à Crisnée. Elle sera religieuse dans l’Ordre de Saint-Charles, au couvent de Champion, sous le nom de « Soeur Ambroise ». Elle est la sœur du sacristain de Crisnée, HENDRICK Louis.

La conscription (France – Belgique)

La conscription est instaurée par la loi Jourdan-Debrel du 17 Thermidor de l’An VI (5 septembre 1798). Elle entre en vigueur en l’An VII et, en France, sera abolie par le Roi LOUIS XVIII en 1814.

En principe, tous les jeunes Français doivent y participer. A l’origine, les plus jeunes conscrits de la classe convoquée doivent partir, sans autre possibilité d’exemption que l’infirmité. Rapidement, des aménagements sont apportés. Les principaux sont la possibilité de se faire remplacer et le tirage au sort.

Le tirage au sort se fait entre les jeunes gens du Canton, au chef-lieu du Canton d’abord, puis au chef-lieu du Département. Les départs à l’armée se font dans un premier temps par une « loterie » au moyen de cailloux blancs ou noirs, puis, à partir de l’An XIII, par des billets sur lesquels sont inscrits des chiffres. L’ordre des numéros obtenus par les conscrits détermine l’ordre des départs, après qu’aient été éliminés les hommes placés dans la Réserve, ajournés ou exemptés.

Le service militaire est de huit ans, chaque année de guerre comptant double. Le gouvernement peut, en cas de nécessité, garder les hommes sous les armes. Environ 25% des conscrits ont été libérés pendant la Paix d’Amiens. Ensuite, jusqu’en 1814, la seule manière légale de quitter les rangs de l’armée sera la mort ou la réforme pour invalidité. Quelques militaires ont bénéficié de congés exceptionnels.

L’instauration de l’Empire amène d’autres aménagements: le fils aîné de parents âgés de plus de 71 ans, l’aîné d’une veuve, le frère d’un militaire en activité de service, mort ou réformé pour invalidité contractée à l’armée sont placés dans la Réserve et ne seront en fait appelés que lors des levées de 1813. Sont définitivement exemptés les réformés pour infirmité, les conscrits mariés avant l’appel et les étudiants se préparant à la prêtrise. Des artistes et les étudiants destinés à certaines professions peuvent aussi être exemptés par le gouvernement. Jusqu’en 1811, les réformés pour taille insuffisante sont définitivement exemptés, mais dans les dernières années de l’Empire, ils peuvent être ajournés pour un nouvel examen à la levée suivante.

Si le motif qui a permis le placement dans la Réserve ou l’exemption disparaissent, le conscrit redevient appelable. L’existence d’un frère enrôlé volontaire ne permet le placement au fond de la Réserve qu’à partir de 1812.

La taille requise pour être soldat ne cessera de diminuer:

  • 1 m 625 jusque l’An VIII
  • 1 m 549 jusqu’en 1813
  • 1 m 495 lors des dernières levées de 1813

Ne pas être compris dans une levée ne permet pas au conscrit de se considérer comme sauvé, car jusqu’en 1813 les hommes ayant tiré au sort depuis 1806 vont être régulièrement convoqués. Les sénatus-consulte du 9 octobre et du 20 novembre 1813 reviennent jusqu’aux classes de l’An XI. En ce qui concerne le Département de l’Ourthe, le préfet refusera de reprendre les listes d’avant 1809, considérant qu’il s’agirait d’un travail inutile.

Le conscrit appelé peut se faire remplacer par un homme, français, de moins de 35 ans, libre d’obligations militaires. Il peut s’agir d’un conscrit de la Réserve, mais si ce dernier est convoqué, le remplacé devra fournir un autre remplaçant ou partir lui-même. En langage de l’époque, on parle de suppléé (celui qui se fait remplacer) et de suppléant (celui qui remplace). Pendant deux ans, le suppléé est responsable du suppléant et si celui-ci déserte, il est tenu de partir immédiatement ou de fournir un nouveau suppléant dans les quinze jours. On peut aussi échanger son numéro avec un conscrit placé plus loin sur la liste. Il s’agit alors de la « substitution ». Celui qui échange est le « substitué », celui qui accepte de partir est le « substituant ». A mesure que se succèdent les levées, de plus en plus gourmandes en hommes, les prix vont monter. En 1798, il est possible de trouver un remplaçant pour 300 francs, et les contrats mentionnent même parfois la possibilité pour le remplacé de se faire rembourser partiellement si la guerre dure moins de six mois. A la fin de l’année 1813, la difficulté de trouver un suppléant est telle que des conscrits ont été obligés de débourser jusqu’à 6.000 francs * pour décider un de ses rares concitoyens disponibles à marcher à sa place.

* (Pour donner une idée de l’importance de cette somme, un ouvrier urbain gagnait un moyenne d’un francs par jour, un journalier dans les campagnes, 85 centimes)

Mathieu Cornélis écrit à son père (Hollogne-sur-Geer – Espagne)

En 1811, CORNELIS Mathieu-Joseph, domestique à Hollogne-sur-Geer, soldat à la 2ème Compagnie du 2ème Bataillon du 55ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à son père de Séville:

« Mon très cher père,

je vous fais savoir que j’ai reçu votre lettre date du 28 avril 1811 et je vous dirai que je me porte très bien et j’espère que la présente vous trouvera de même et je vous fais bien des compliments.

Le certificat que je vous ai renvoyé pour mon frère s’il est trop vieux récrivez-moi de suite et je vous renverrai un autre.

Je fais bien des compliments à tous mes parents et amis. Je fais bien des compliments à GENOT Lambert et à toute sa famille.

Je suis à 500 lieues de Liège.

Hubert Lismonte écrit à ses parents (Waremme – Espagne)

Le 22 octobre 1810, LISMONTE Hubert, journalier à Waremme, soldat à la 2ème Compagnie de Voltigeurs dans la 3ème Division du 63ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à ses parents de Chiclana, en Espagne:

« Mon Cher père et ma Chère mère,

C’est avec le sentiment le plus respectueux que j’ai l’honneur de vous écrire cette lettre pour m’informer de l’état de votre santé ainsi que de mes frères et sœurs (il a sept frères et sœurs !).

A l’égard de moi je me porte très bien, je souhaite que la présente vous trouve de même.

Mon cher père il est vrai que je tardais à vous écrire mais comme depuis que nous sommes en Espagne, nous n’avons pas arrêté un instant que d’être toujours à la poursuite de l’ennemi donc je profite d’un moment de tranquilité pour vous écrire dans ce moment ici que nous faisons le siège de Cadix. C’est le plus beau port de mer de toute l’Espagne mais il n’y a pas d’apparence qu’ils veulent se rendre.

Rien autre chose de nouveau à vous marquer pour le moment.

Vous ferez bien des compliments à tous mes parents amis et ceux qui s’informeront de moi. Et en même temps de me marquer si mon frère n’aurait pas besoin de moi, de me le marquer quand vous me feriez réponse. Je finis de vous écrire pour le moment et non de vous aimer.

C’est de la part de votre fils LISMONTE Hubert.

Pierre Ferette écrit à ses parents (Celles – France)

Le 5 juillet 1810, FERETTE Pierre-Joseph, journalier à Celles, fusilier au 5ème Bataillon de la 1ère Compagnie du 32ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à ses parents, de Paris:

« Mon très cher père et très chère mère,

En réponse à la vôtre datée du 30 mai dernier par laquelle j’ai eu la satisfaction d’apprendre que vous jouissiez d’une santé parfaite, espérant que la présente vous trouvera de même quoique de mon côté je me porte bien Dieu merci. Je souhaite une continuation parfaite de même qu’à vous tous, mon cher père.

C’est la seconde fois depuis peu mais l’argent que vous m’avez fait le plaisir de m’envoyer m’est arrivé avec votre lettre. Rien autre chose à vous marquer pour le présent que de vous faire mes compliments, de même qu’à ma mère et frères après vous avoir embrassé de tout mon cœur et désirant que Dieu nous donnera la grâce de nous revoir un jour.

Finissant la présente, je vous prie de faire mes compliments à M. HAMOIRE et à sa prétendue épouse et à toute sa famille. Vous leur direz de ma part que je leur souhaite toutes sortes de bonheur touchant leur mariage et que je me recommande à eux. Ce serait un effet de leur bonté que de m’envoyer un peu d’argent. Je leur serait infiniment obligé, je vous prie de faire mes compliments à M. GODECHAL et à sa famille et qu’il ait soin de me renvoyer ce qu’il m’a proposé et que je me recommande de sa personne. Je lui serai infiniment reconnaissant. Mes compliments à MARECHAL et à son épouse.

J’ai fini ma lettre en vous embrassant de tout mon coeur et suis pour la vie votre très humble et obéissant fils.

Mon père, je vous prie de faire mes compliments à HALAIN et à ses frères de la part de HALAIN François. Leur fils qui se porte bien et qu’il espère que la présente vous trouvera dans la même situation et qu’il fait ses compliments à ses oncles et tantes et à ses cousins, de même qu’à GOUGNAR Marie et que je les embrasse de tout mon cœur.

p.s.: je ne suis plus camarade de lit de FERETTE, mais je ne suis pas éloigné de lui. FERETTE couche avec un jeune homme de Thisnes. HALAIN a reçu une couronne et demie que son père lui a envoyée.

Son adresse dans le même bataillon et la même compagnie que moi.

Ecrivez-nous de suite.

Mathieu-Clément Dotrange écrit à sa mère (Verlaine – Espagne)

Le 1er juin 1810, à Grenade, DOTRANGE Mathieu-Clément, cultivateur à Verlaine, brigadier au 5ème Régiment de Dragons du 4ème Corps d’Armée en Espagne, écrit à sa mère, veuve qui a épousé en seconde noces l’aubergiste DESPAS de Amay:

« Ma chère mère,

Depuis aussi longtemps que je n’ai pas eu le plaisir de recevoir de vos nouvelles, ayant aujourd’hui une bonne occasion de vous renvoyer des miennes, je ne peux pas tarder plus longtemps de vous écrire. Ce n’est cependant pas faute que je vous aie écrit plusieurs fois, mais comme les brigands sont très fréquents dans ce pays-ci et qu’ils ont assassiné un nombre infinis de courriers. C’est pourquoi je n’ai pas beaucoup de peine à croire que vous n’avez pas reçu mes lettres, mais j’espère que vous recevrez celle-ci et que vous daignerez me répondre aussitôt que vous l’aurez reçu et que vous me manderez les nouvelles du pays comme je vais vous faire savoir ce qu’il peut y avoir de nouveau dans l’Armée d’Espagne.

Je vous dirai que nous sommes à présent aux environs de Grenade il y a quatre à cinq mois et que nous ne faisons qu’aller et venir sans pouvoir avancer davantage parce que nous sommes sur le bord de la mer, mais on s’attend tous les jours à marcher sur Carthagène, ville très forte à prendre, d’ailleurs depuis que nous sommes en Espagne, nous ne faisons qu’avancer et reculer, parce qu’aussitôt qu’on les poursuit de trop proche, ils se mettent (?) tous les brigandages et ils se trouvent derrière comme devant de manière qu’on ne peut plus avoir les routes libres mais à présent qu’il nous est venu des forces de France nous avancerons sans rien craindre.

Je finirai donc en vous embrassant mille fois en idée ainsi que toute la famille mes parents et amis à M. BARTHELS ainsi qu’à madame son épouse et toute la famille.

Cette lettre servira aussi pour DESPA Henri-Joseph, dont vous aurez la complaisance d’en faire part à sa mère et à toute sa famille qui fait aussi bien des compliments à tous ses parents et à toutes ses connaissances, il a eu des nouvelles de DESPA Herman-Joseph son frère qui est dans le 13ème Régiment de Hussards par WESMAEL Jean-Joseph qui est dans le même régiment, ils jouissent d’une parfaite santé tous les deux; et nous de même excepté que DELCHAMBRE Pierre-Joseph a été fait prisonnier il y a un an et nous n’en recevons aucune nouvelle, PREUDHOMME Lambert-Joseph qui est dans le 21ème Régiment de Dragons fait des compliments à tous. J’oublie cependant de vous dire que je suis brigadier et que DESPA Henri-Joseph s’attend à l’être de jours-jours.

François Halain écrit à son père (Celles – France)

Le 22 avril 1810 (?), HALAIN François, laboureur à Celles, soldat au 32ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à son père, HALAIN Pierre, depuis Paris:

« Mon très cher père,

Je vous écris pour vous faire savoir que je suis en bonne santé, espérant que vous êtes de même et toute la famille et pour vous faire savoir que j’ai reçu l’argent que vous m’avez envoyé, une couronne et demie et je suis bien content de ce que vous m’aviez envoyé et, Mon très cher père et mes trois sœurs, je vous fait beaucoup de compliments et à mes cousins et à mes cousines et à mes tantes et parents et amis et je vous écris pour une nouvelle que j’étais au mariage de l’empereur le 2 avril et il y avait beaucoup de monde et (toute la qu’il est feu en fans me ?) et le plus vieux de mes frères y m’est bon. Je lui fais beaucoup mes compliments et on parle de partir bientôt et nous sommes tous les deux ensemble avec FEROIT Joseph et je finis ma lettre en vous embrassant de tout mon coeur.

Jean-François Bovy, mis au dépôt (Momalle)

En (?), BOVY Jean-François, domestique à Momalle (?), conscrit, est mis au dépôt comme frère d’un conscrit en activité de service (BOVY Simon) et maintenu au fond de la réserve.