Hubert Rome écrit à ses parents (Momalle – France)

Le 26 Pluviôse de l’An XII, ROME Hubert, de Momalle, soldat au 3ème bataillon 7ème compagnie eu 96ème Régiment d’Infanterie de Ligne, en garnison à Paris, écrit à ses parents:

« Mon cher père et ma chère mère,

Je mets la main à la plume pour répondre à la vôtre en date du 18 Pluviôse qui m’a fait un sensible plaisir d’apprendre que vous jouissez d’une parfaite santé, quant à l’égard à la mienne, elle est un peu meilleure. Je suis sorti de l’hôpital depuis le 7 de ce mois, je suis surpris de ce que vous m’apprenez que mon frère est pour la Réserve. Je vous prie de chercher tous les moyens possibles afin qu’il en soit exempt ou faite votre possible pour le faire remplacer afin que vous, vous ayez une aide pour vous accompagner à faire valoir le peu de terrain que vous avez.

Quant au sujet du certificat que vous m’avez fait passer pour que je puisse me procurer le mien d’obtenir une permission ou convalescence pour aller au pays, il n’y a aucun moyen dans ce moment, il est très difficile à en obtenir, même ceux qui ne sont qu’à 10 et 15 lieue de Paris ne peuvent en obtenir que par cause bien constatée. Le plus de 8 jours ainsi mon cher père, s’il eut été possible d’en avoir vous pouvez certainement être assuré que j’ai fait tout mon possible pour pouvoir en obtenir. C’est qui m’a été impossible d’en obtenir.

Au sujet que les affaires de la guerre ne sont pas terminées, nous avons un bataillon du régiment qui est parti pour se rendre au Havre pour embarquer. Ils sont au nombre de 800 hommes et si je n’eus pas été malade, je serai parti avec ce même bataillon.

Je vous apprendrai pour nouvelle que l’on vient d’arrêter dans Paris trois personnes qui conspiraient la mort du P. Consul BUONAPARTE (BONAPARTE) qui sont le général MAUREAU, DUMOURIEZ général en chef de l’armée d’Angleterre, et PICHEGRU, et on ne sait s’est qui leur sera fait.

Rien autre à vous marquer. Bien (des) compliments à toute la famille ainsi qu’au citoyen JACO, maire. Je finis en espérant que la présente vous trouvera en parfaite santé telle que je la désire. Je suis pour la vie votre fils. Mon adresse est toujours la même.

Hubert Rome, hospitalisé (Momalle – France)

Le 3 Brumaire de l’An XII, ROME Hubert, de Momalle, soldat au 3ème bataillon 7ème compagnie eu 96ème Régiment d’Infanterie de Ligne, en garnison à Paris, est hospitalisé pour de fortes fièvres.

Hubert Rome écrit à ses parents (Momalle)

Le 26 Nivôse de l’An XII, ROME Hubert, de Momalle, soldat au 3ème bataillon 7ème compagnie eu 96ème Régiment d’Infanterie de Ligne, en garnison à Paris, mais hospitalisé, écrit à ses parents:

« Mon père et ma mère,

Si j’ai si longtemps tardé à vous faire réponse c’est que je suis à l’hôpital depuis le 3 Brumaire voilà bientôt trois mois échus c’est pour la fièvre; mais dieu merci, elle m’a quitté, et je crois sortir de l’hôpital au commencement du mois prochain; et malgré cela je sens toujours des frissons dans le corps; et j’espère que le printemps achèvera de me guérir. Au regard de Monsieur TOMBAL, j’ai eu le plaisir de le voir et il m’a remis douze francs qui m’ont fait bien plaisir, et qui m’ont servi à l’hôpital et rien autre chose de nouveau à vous marquer pour le présent sinon que l’on parle toujours de l’embarcation, mais il n’y a encore point d’ordre pour notre régiment.

Et je vous prie de me faire réponse sitôt la présente reçue et de me dire si l’An XII a tiré au sort et si mon frère a eu le sort oui ou non.

Et je finis en vous embrassant de tout mon coeur, votre fils Hubert ROME.

Et je vous dirai que M. TOMBAL a été obligé devenir me trouver à l’hôpital ne m’ayant point trouvé à la compagnie mais il y a quelque jour que je ne l’ai vu mais il se portait bien et il vous fait bien des compliments. »

Joseph Schepers, prisonnier (Waremme – Boncelles)

Le 17 mai 1940, le lendemain de sa fuite du Fort de Boncelles, le Waremmien SCHEPERS Joseph s’approche d’une maison isolée pour se renseigner et se ravitailler. Il est fait prisonnier par une patrouille motorisée allemande.

Le fort de Boncelles bombardé

Le 16 mai 1940, l’infanterie du Fort de Boncelles s’est retirée depuis quelques jours. En l’absence de DCA, l’aviation allemande bombarde le Fort. Les trois coupoles sont mises hors d’état. On dénombre les premières victimes parmi la garnison du Fort.

Le commandant de la place rassemble ses soldats et les exhorte par ces mots: « Me rendre, jamais ! ». Il demande 25 volontaires pour poursuivre le combat. Tout le  monde se propose. Il désigne les officiers et les sous-officiers, auxquels il adjoint quelques spécialistes. Il ordonne aux autres de s’échapper par la tour d’air, pour rejoindre l’armée.

Waremme, ville de « garnison

Fin décembre 1944, Waremme est une ville de « garnison.

Waremme vit à l’heure du cosmopolitisme : il y a environ 5.000 militaires américains, canadiens et anglais. Il y a aussi 5.000 civils, dont de nombreux réfugiés. On voit aussi des prisonniers allemands enfermés, notamment, dans les caves de la râperie. Ils sont utilisés pour réparer les trous et les ornières des routes. Ainsi, près de la poste, subsiste une excavation qu’on ne parvient pas à combler, car les chars Sherman vont tourner sur place à cet endroit. Les plaques d’égout sont remplacées. De nombreuses façades sont ébréchées, des arbres écorchés.

Des soldats logent chez l’habitant ou au collège, même dans les corridors.

Des GI échangent leurs armes individuelles, des pistolets « Lüger » pris à des Allemands ou des fourrures contre de l’alcool. Dans les cafés, on consomme du whisky, du cognac, de la bière au sel, malgré la surveillance de la police militaire qui patrouille de 19 à 21 h. Plusieurs distilleries clandestines « bouillent le cru ».

Civils et militaires adorent les cigarettes. Même les femmes s’y mettent : Camel, Philip Morris, Lucky Strike, King Size Raleigh ou les Navy Cut parfumées, présentées en boîte en fer. Des trafiquants le savent bien et n’hésitent pas à ouvrir les wagons, à éventrer les boîtes de « ration K » pour en retirer les « sèches », quitte à jeter la nourriture sur le ballast ou le talus.

Pour se chauffer, on utilise du charbon qui arrive par wagons, mais parfois, des détonateurs sont mélangés aux blocs de houille et explosent lorsqu’on les met au feu. Il est plus prudent d’utiliser le brasero américain à mazout.

A l’auberge du « Cheval Blanc », rue Emile Hallet, Noirs et Blancs trouvent à la fois chaleur, boissons, tabac et âme sœur d’un soir. Des prostituées suivent les vainqueurs depuis Reims. Ces Françaises, en cas de maladie, sont amenées aux Récollets de Liège et soignées aux frais de la communauté. Les GI indisciplinés sont enfermés dans les caves de l’Hôtel de Ville. Un jour, pour libéré un copain, des soldats attachent un GMC à la grille gauche de l’entrée et l’arrachent.

Parmi les soldats américains en garnison, un se fixera à Waremme : LUCAS-LAGRANGE Walter.

Des Anglais sont cantonnés à Grand-Axhe.

La bataille de Fort Sumter (Etats-Unis)

BEAUREGARD Pierre

Le 12 avril 1861, la Guerre de Sécession américaine débute à Fort Sumter. Les forces sudistes du général BEAUREGARD Pierre tirent les premiers coups de feu sur la garnison nordiste du major ANDERSON Robert.

ANDERSON Robert

Des Autrichiens bivouaquent à Waremme

En janvier 1791, des Autrichiens, en garnison à Tirlemont, établissent un cantonnement à Waremme.

Des soldats allemands volent des chevaux à Waremme

Le 19 août 1677, des Allemands, en garnison à Reickheim près de Maastricht, volent tous les chevaux qui se trouvent dans les fermes des veuves DE WANGRE Henri et HELLINS Michel.

De peur, les habitants s’enfuient à nouveau.