Généalogie du premier châtelain de Waremme connu

Le chevalier LEXHY DE WAROUX DE JENEFFE Libert, né en 1163, est châtelain de Waremme en 1219.

Mais comment celui-ci est-il devenu châtelain de Waremme ? La châtellenie faisait-elle déjà partie du patrimoine provenant de son père, de sa mère ou l’a-t-il acquise ? Le chroniqueur DE HEMRICOURT Jacques donne quelques informations sur le chevalier LEXHY DE WAROUX Libert dans son « Miroir des Nobles de Hesbaie ».

Ses parents sont DE WAROUX Breton « Le Vieux » (dit BURTON DE LEXHY), né en 1138 et décédé en 1210, qui a épousé DE TRAZAGNIES Marie. Le chroniqueur DE HEMRICOURT Jacques donne quelques informations sur DE WAROUX Breton « Le Vieux » dans son « Miroir des Nobles de Hesbaie ». Breton de Dammartin, d’Awir, de Lexhy, dit « Le Vieux de Waroux », chevalier, sire et voué d’Awans, Seigneur de Waroux, de Geneffe, de Limont. Breton « Le Vieux », Seigneur de Waroux, second fils d’Hugues II d’Awir surnommé « de Lexhy », fut extrêmement riche et fort puissant en crédit. Il était seigneur de Waroux et voué d’Awans. Puisque le château et la vouerie d’Awans lui appartenaient, lui et ses successeurs prirent le nom de Seigneur d’Awans. Il fut aussi seigneur de Geneffe et de plusieurs autres villages. C’est de lui que sont issus les membres des familles d’Awans et de Waroux. Il épousa Marie de Trazegnies. Ils eurent sept garçons et deux filles. Leur fils aîné est Libert Lexhy de Waroux de Jeneffe.

Les parents de Breton le Vieux de Waroux sont Hugues II d’Awir de Lexhy (dit Hugues de Lexhy), né en 1114, qui a épousé Marie d’Agimont. Le chroniqueur Jacques de Hemricourt donne quelques informations sur Hugues II d’Awir « de Lexhy » dans son « Miroir des Nobles de Hesbaie ». Ayant pris l’ordre de chevalerie, Hugues II d’Awir « de Lexhy » se vit assigner pour héritage Lexhy, Limont, Geneffe, Waroux, la vouerie d’Awans et plusieurs autres biens d’une autre nature. Comme son frère, il prit possession des biens qui constitueraient son héritage et put en jouir pour entretenir son train de vie, dans l’attente du reste du patrimoine qu’il recevrait après la mort de son grand-père, Libert-Suréal de Warfusée, et de son père Raës « à la Barbe » de Dammartin. Il épousa Marie d’Agimont. Ils eurent quatre fils : Otto de Lexhy (branche de Lexhy), Breton « Le Vieux » de Waroux (branche de Waroux), Henri de Crisgnée (branche de Crisgnée) et Badout de Voroux.

Les parents d’Hugues II d’Awir de Lexhy sont le Comte Raes « à la Barbe » de Dammartin, un exilé français, né en 1090, qui s’est d’abord établi à Huy. En 1115, il y a épousé Alix de Warfusée, née en 1091, riche héritière des seigneuries de Hesbaye : Warfusée, Limont, Hollegnoul (aujourd’hui Hognoul), Villers-l’Evêque, Fouz (aujourd’hui Fooz), Bollezée (aujourd’hui Bolsée-lez-Ans), Geneffe (aujourd’hui Jeneffe), ainsi que les voueries d’Awans et de Waroux. La branche « paternelle » vient donc de France. Par contre, la branche « maternelle » est une bonne piste. Le chroniqueur Jacques de Hemricourt raconte l’histoire de Raës « à la Barbe » de Dammartin et et d’Alix de Warfusée dans son « Miroir des Nobles de Hesbaie ». Messire Raës à la Barbe, pour une raison inconnue, encourut la disgrâce du Roi de France Philippe. Obligé de quitter le toyaume, il sortit avec beaucoup d’argent, de pierreries et un grand équipage. Il vint s’installer près de Huy, avec sa suite et un train magnifique. Il y avait quantité de chasseurs, d’oiseaux et de fauconniers. La chasse et la pêche étaient ses divertissements favoris. Un jour qu’il chassait sur les terres de Warfusée, il entendit, à l’approche de midi, la clochette qui avertit de l’élévation. Il poussa aussitôt son cheval vers la chapelle du château, pour aller y entendre le reste de la messe. Il mit pied à terre et entra dans la chapelle. L’aumonier du seigneur de Warfusée officiait devant l’autel. Le seigneur des lieux était agenouillé sur un prie-dieu. Ayant entendu du bruit, le seigneur de Warfusée se retourna et aperçut ce chevalier inconnu. L’office terminé, il l’aborda et le pria de lui faire l’honneur de dîner avec lui, ce que Messire Raës accepta volontiers. Le seigneur de Warfusée le prit alors par la main, lui faisanr grand accueil. Il s’informa de son nom et de l’aventure qui l’avait conduit en ce lieu. Tout en devisant, il l’emmena dans la salle de son château et commanda que l’on mit le couvert. Il fit appeler sa fille adorée, Alix, pour entretenir cet illustre étranger et lui rendre les civilités qu’on doit en pareille rencontre. La demoiselle parut dans la salle et fit au chevalier uen révérence de la meilleure grâce du monde. Elle lui témoigna ensuite l’accueil le plus obligeant et s’approcha de lui d’un air honnête, sage et modeste, selon la bonne éducation que son père lui avait fait donner. Le bon seigneur de Warfusée les fit asseoir l’un à côté de l’autre. Messire Raës et sa suite furent si bien reçus qu’il en fut tout étonné. Après qu’ils eurent dîné et qu’ils se furent divertis de tout ce qui pouvait donner plaisir et joie, Messire Raës remercia le seigneur de Warfusée et sa charmante fille pour le bon accueil qu’ils lui avaient réservé. Il prit congé d’eux fort civilement. Le bon seigneur de Warfusée le pria avec insistance de revenir le voir aussi souvent que son chemin l’amènerait près du château, car il aimait la bonne compagnie et prenait grand plaisir à recevoir la visite de personnes de rang et de mérite. Le chevalier promit d’autant plus volontiers qu’il était tombé sous le charme de la fille du seigneur de Warfusée. Il ne manqua pas de s’acquitter de sa promesse et ne rata aucune occasion de venir visiter la jeune fille. Raës à la Barbe de Dammartin épousa la demoiselle Alix de Warfusée et fit construire une tour et un édifice de plusieurs logements, à proximité du domaine de Warfusée. La première année du mariage, ils eurent un fils qu’ils nommèrent comme son grand-père : Libert-Suréal. Deux ans plus tard, environ, ils eurent un autre fils qu’ils nommèrent comme son bisaïeul maternel : Hugues d’Awir, qui sera surnommé « de Lexhy ».

Ailide ou Alix de Warfusée est la fille unique de Libert-Suréal de Warfusée, né en 1053 et d’Agnès d’Awir. Le chroniqueur Jacques de Hemricourt raconte l’histoire de Libert-Suréal de Warfusée et d’Agnès d’Awir dans son « Miroir des Nobles de Hesbaie ». Il y avait aussi alors à Awir, près de Warfusée, un seigneur, nommé Hugues, marié à la sœur du comte de Hozémont, qui avait une fille nommée Agnès. Libert-Suréal la rechercha en mariage et l’obtint. Ils réunirent ensemble de très grands héritages. Ils s’aimèrent loyalement et furent tellement fortunés qu’ils acquirent encore pendant leur mariage les villages et seigneuries de Geneffe, de Limont, de Lexhy, d’Awans, de Waroux, de Loncin et plusieurs autres : en sorte qu’ils se virent possesseurs d’une bonne partie de la Hesbaye liégeoise. L’unique fruit de leur union fut une fille, nommée Alix. Quelques années après la naissance d’Alix, Agnès trépassa. Le bon seigneur de Warfusée en ressentit une sigrande tristesse qu’il en pensa mourir. Quand la violence de sa douleur fut un peu calmée par les instances de ses amis et par les caresses de sa fille, qu’il aimait outre mesure, et qui doucement le consolait, il jura qu’il ne porterait plus les armes ; qu’il se consacrerait désormais à Dieu, et qu’il prierait tout le reste de sa vie pour le repos de celle qu’il avait perdue. Il se fit prêtre et il célébrait souvent lui-même la messe dans son château fort de Warfusée, ou dans ses autres châteaux quand il s’y trouvait. Toutefois ce changement d’état ne lui fit rien diminuer du train de sa maison. C’était le rendez-vous de tous les chevaliers des environs, parce qu’on le reconnaissait pour chef de sa race. Il tenait une grande quantité de chiens et d’oiseaux. On s’étonnait de voir tout ce qu’il dépensait pour Dieu et distribuait en aumônes. Il faisait élever sa fille conformément à sa condition : de sages maîtresses lui enseignaient tout ce qu’une noble demoiselle doit savoir : à travailler en or et en soie, à dire ses heures, à lire de beaux romans de chevalerie, à s’amuser à toutes sortes de divertissements honnêtes, comme à jouer aux échecs et aux dames, … tellement qu’il eut été difficile de rencontrer ailleurs sa pareille. Et avec cela, elle était belle et avait bonne grâce à tout ce qu’elle faisait. Tant de qualités et de vertus la rendaient de plus en plus chère au bon seigneur de Warfusée. C’était sa consolation et toute sa joie.