50 ans de Mayorat Socialiste (Waremme)

En 1964, l’Union Socialiste Communale (USC) de Waremme publie une brochure sur 50 ans de mayorat socialiste à Waremme, montrant les réalisations effectuées par JOACHIM Guillaume et LEBURTON Edmond.

Guillaume Joachim, bourgmestre (Waremme)

En août 1914, le premier échevin, JOACHIM Guillaume devient bourgmestre faisant-fonction de Waremme, suite à la fuite du titulaire du poste.

50 ans de mayorat socialiste à Waremme

En 1964, l’Union Socialiste Communale de Waremme publie une brochure sur 50 ans de mayorat socialiste à Waremme, de JOACHIM Guillaume à LEBURTON Edmond.

Il faut un permis pour rouler à vélo (Waremme – Allemagne)

De 1914 à 1918, durant l’occupation allemande, il faut un permis pour se déplacer à vélo, à Waremme. Ce permis est délivré à la Kommandantur au prix de +/- 4 francs (ce qui est très cher).

Le bourgmestre, JOACHIM Guillaume, a tenté, en vain, d’en négocier le prix à la baisse.

Des otages à Waremme

Le 30 septembre 1914, le commandant allemand de la place de Waremme enjoint les autorités communales à dresser des listes d’otages qui garantiraient l’absence de sabotages et d’agressions contre les Allemands. S’il s’en produisait, les otages seraient fusillés.

Bien que le bourgmestre faisant-fonction, JOACHIM Guillaume, réponde que rien de ce genre ne s’est produit à Waremme, il est contraint d’établir ces listes d’otages, qui sont enfermés à tour de rôle dans les caves de la gendarmerie. Différents notables de la ville seront ainsi désignés.

Les otages reçoivent de la nourriture, mais doivent apporter des couvertures pour passer la nuit.

Les élections communales (Waremme)

Le 20 octobre 1907, lors des élections communales de Waremme, le classement par voix de préférence s’établit comme suit:

  1. RENIER Eugène (parti libéral – liste de cartel libérale-socialiste): 679 voix
  2. WERY Théophile (parti libéral – liste de cartel libérale-socialiste): 677 voix
  3. DUCHATEAU Désiré (parti libéral – liste de cartel libérale-socialiste): 673 voix
  4. JOACHIM Guillaume (parti socialiste – liste de cartel libérale-socialiste): 644 voix
  5. GILLET Ferdinand (parti socialiste – liste de cartel libérale-socialiste): 586 voix
  6. DE SELYS-LONGCHAMPS Raphaël (parti libéral – liste de cartel libérale-socialiste): 566 voix
  7. BOXUS (parti catholique): 527 voix
  8. SILVERYSER (parti catholique): 513 voix
  9. GENICOT (parti catholique): 501 voix
  10. EVRARD Hubert (?): 493 voix

Les élections communales (Waremme)

Le 18 octobre 1903, lors des élections communales de Waremme, le classement par voix de préférence s’établit comme suit:

  1. DE SELYS-LONGCHAMPS Raphaël (parti libéral): 702 voix
  2. FRAIPONT Jules (parti libéral): 489 voix
  3. LEJEUNE Guillaume (parti libéral): 487 voix
  4. MOMMENS Joseph (parti libéral): 485 voix
  5. ROBERT Auguste (parti catholique): 343 voix
  6. VANDERVELPEN Charles (parti catholique): 336 voix
  7. JOACHIM Guillaume (parti socialiste): 257 voix
  8. WAUTERS Joseph (parti socialiste) 232 voix
  9. DENIS Désiré (parti socialiste): 221 voix
  10. PLOMTEUX (?): 208 voix
  11. PIRSON (?): 205 voix

Portrait de Guillaume Joachim, en 1954 (Waremme)

Né à Waremme le 24 juin 1871, JOACHIM Guillaume devient architecte. Il est élu conseiller communal socialiste en 1908. A la déclaration de la Première Guerre Mondiale, il devient bourgmestre de Waremme. En 1932, sous sa direction, le parti socialiste obtient la majorité au conseil communal. Il restera bourgmestre jusqu’en janvier 1947, cédant sa place à LEBURTON Edmond.

Entre-temps, il est élu sénateur en 1929 et est réélu en 1936.

Il est à la base des grands travaux (alimentation d’eau, réseau d’égouts, voirie, …) qui donneront à Waremme l’expansion nécessaire à l’augmentation constante de sa population.

Homme sévère d’aspect, moustachu, il portait souvent la même redingote

Il décède à Blankenberge le 7 août 1954.

Portrait d’Edmond Leburton (Waremme – Belgique)

LEBURTON Edmond

En 1997, portrait d’Edmond LEBURTON

Homme politique, né à Lantremange d’une mère flamande et d’un père wallon, le 18 avril 1915 et mort à Waremme le 18 juin 1997. Licencié en sciences politiques et sociales de l’Université de Liège.

Il fait ses « 18 jours » de formation de candidat-officier.

Durant la Deuxième Guerre Mondiale, il est capturé par les Allemands, mais parvient à s’échapper peu après. Il rejoint la Résistance et s’engage dans l’Armée Secrète et plus particulièrement dans le Réseau Otarie.

LEBURTON Edmond est présent au Congrès national wallon de 1945. En 1946, il devient député socialiste à la Chambre des Représentants pour l’arrondissement de Huy-Waremme. Il succède à WAUTERS Arthur.

En 1947, il succède à JOACHIM Guillaume comme bourgmestre de Waremme.

Il est ministre de la Santé publique et de la Famille de 1954 à1958. Il se range dans le camp des défenseurs du fédéralisme au Congrès des socialistes wallons de 1959. Ministre de la Prévoyance sociale de 1961 à 1965 et ministre-vice-président du conseil chargé de la coordination de la politique de l’infrastructure de 1965 à 1966. Après le décès de MERLOT Joseph, en 1969, il lui succéde en tant que ministre des Affaires économiques. LEBURTON Edmond démissionne en tant que ministre lorsqu’il est élu président du Parti socialiste belge (1971 – 1973). Son soutien au Mouvement wallon devient discret et il devient un adversaire du Mouvement populaire wallon puis du fédéralisme. Il est Premier ministre du 26 janvier 1973 au 25 avril 1974. Son passage à la tête du Gouvernement belge signifie un coup d’arrêt aux réformes engagées en 1970. Son gouvernement tripartite, qui ambitionne de finaliser la réforme de la Constitution (la formation des régions), est contrecarré par les grèves des dockers et des écoliers contre la réforme de l’armée, les manifestations contre l’avortement, la réforme du pacte scolaire, la crise pétrolière, l’affaire RTT et enfin, l’affaire « Ibramco ». Celle-ci sera décisive pour la chute du gouvernement.

LEBURTON Edmond est nommé ministre d’État en 1971. Le 7 juin 1977, il est élu président de la Chambre de Représentants, fonction qu’il assume jusqu’en 1981.

Il a présidé, pendant de longues années, l’Union Nationales des Mutualités Socialistes et plusieurs institutions waremmienne du secteur social ou hospitalier.

Il a tellement marqué la ville de Waremme de son empreinte, qu’on la surnommée « Leburtown » et lui-même « Le Grand Chef Blanc »

LEBURTON Edmond a été le dernier Wallon à exercer le mandat de Premier ministre et le seul Premier ministre socialiste wallon, avant DI RUPO Elio. Il a été vivement critiqué par certains Flamands pour son absence de connaissance du néerlandais.

Déraillement du train « Mitropa », en gare de Waremme

Le 31 août 1944, GAUNE François (ouvrier télégraphiste, chef de secteur, commandant des milices patriotiques pour le Nord de l’arrondissement de Waremme) et les époux DERYDT Alfred et (?) Pauline, membres du Front de l’Indépendance, décident de saboter à nouveau la ligne de chemin de fer, pour faire dérailler le train international D4 « MITROPA », entre le passage à niveau de la râperie de Waremme (PN 18) et le petit pont du chemin de fer vicinal qui enjambe la ligne 36.

Suite à leur échec de la veille, ils décident de tenter une nouvelle fois de provoquer un déraillement pour couper la ligne 36. Mais cette fois, ils se munissent de meilleurs outils. Leur choix s’est maintenu sur le « MITROPA », un train occupé presque exclusivement par des militaires allemands, qui regagnent leur unité, ou des personnes travaillant pour des organisations inféodées à la Wehrmacht. Il arrive cependant que l’on accroche parfois, à l’arrière du convoi, une voiture occupée par des civils belges. Ce train porte le nom de « Mitropa » (contraction de « Mittel » et de « Europa » : c’est le train international qui traverse l’Europe Centrale).

A 21h15, ils se faufilent dans le jardin de LOYAERTS Frans pour atteindre les voies. A nouveau, ils déboulonnent les tire-fonds et retirent des éclisses. Le travail est facilité par les outils mieux appropriés qu’ils utilisent. Ils courbent un rail à l’aide d’un levier, de sorte que les roues du train s’enfoncent dans le ballast, puis replacent les tire-fonds, pour le maintenir dans sa nouvelle position. Ils terminent leur travail vers 23 Heures.

A 23h24, le train arrive à hauteur de la voie sabotée, à une vitesse de 120 km/h. La première locomotive part brutalement vers la gauche, arrache son attelage, laboure la voie latérale, traverse le passage à niveau et va s’immobiliser près de la loge des poseurs de voies. La seconde locomotive accroche le tronçon de voies toujours en place, l’arrache, se couche sur le flanc et s’immobilise contre le talus. Les 6 voitures viennent s’encastrer les unes dans les autres dans un désordre indescriptible. Un wagon passe même au-delà du talus et termine sa course dans la cour de SACRE Maurice.

La catastrophe entraîne la mort de dix Allemands. 65 autres sont blessés. Les deux machinistes belges de la seconde locomotive, MOUCHERON Georges (machiniste-instructeur) et VANSOEL François, perdent également la vie. Les deux machinistes de la première locomotive, VANHOOREN Charles et THYSEN Auguste, s’en sortent vivants. Les quatre hommes sont bruxellois.

Une aide spontanée et efficace du bourgmestre JOACHIM Guillaume, ainsi que de volontaires de la Croix-Rouge, éviteront de terribles représailles allemandes sur la population civile de Waremme.

Deux trains de secours seront acheminés sur les lieux. Le premier, en provenance de Schaerbeek, transportera une grue de trop faible puissance. Aussi, un second convoi, en provenance de Liège, sera acheminé pour déblayer les décombres. Une attaque aérienne retardera les travaux: 4 chasseurs américains P47 Thunderbolth apercevront les panaches de fumée s’échappant des locomotives de secours, stationnées de part et d’autre du MITROPA. En deux passages, ils tireront plus de 1500 projectiles « 50 », qui auront raison de ce matériel, ainsi que des occupants allemands de la seconde locomotive.