Tensions à l’Hôtel de Ville (Waremme)

Le 7 septembre 1944, en pénétrant à l’Hôtel de Ville de Waremme, les Résistants de l’Armée Secrète (AS), MOUREAU Edmond et GODBILLE Maurice, y trouvent quelques membres du Front de l’Indépendance (FI) qui les ont précédés:

  • GAUNE François
  • DERYDT Alfred
  • RENKIN André

Il y a des divergences de vue entre les deux organisations de Résistants.

Les membres du Front de l’Indépendance veulent une répression impitoyable et immédiate des traitres et des collaborateurs, alors que les membres de l’Armée Secrète veulent avant tout réinstaller l’autorité qui existait en mai 1940, c’est-à-dire le bourgmestre JOACHIM Guillaume. Les membres du Front de l’Indépendance déclarent que celui-ci a collaboré avec l’Occupant et qu’il doit être démis. Pour eux, le seul représentant de l’autorité doit être le commissaire HARDY Camille, qui a refusé toute collusion avec les Allemands, dès le début de l’Occupation.

En mai 1940, c’est l’exode

En mai 1940, c’est l’exode vers la France.

Des gens de toute origine forment d’interminables cortèges où figurent deux millions de Belges. Chez nous, comme en France, les autorités locales n’ont pas été les dernières à partir. Dans les services publics, c’est la débâcle. D’où, sur les routes, un enchevêtrement de chariots, de voitures, de camions et de charrettes. Des milliers de personnes à vélo ou à pied se pressent, en files, puis en groupes, porteuses de gros baluchons, plus, ceux qui poussent des landaus ou qui conduisent leur bétail. Seuls les cyclistes avancent assez facilement.

Sur chaque route, à chaque instant, le danger rôde. On s’écarte de l’horreur pour la retrouver plus loin, tombant de la poêle dans la braise. Les évacués tardent à comprendre que le feu tue. Et au début, ils se contentent de crier. C’est une suite de combats aériens et de tirs d’artillerie, une sarabande de feu, de pierres et de verre brisé. Beaucoup de familles sont démembrées par la panique causée par les vols en rase-mottes. Le feulement des bombes succède au fracas des mitrailleuses. L’attaque de « tout ce qui bouge » s’explique par le mélange sur les routes de civils et de militaires.

Sans compter les fous, qu’il est impossible de distinguer, ceux qui veulent abuser des femmes seules. Il y a aussi des bandes de pillards, d’évadés de pénitencier, parfaitement organisées. Des « petits malins » s’approchent d’un village en criant : « Les Boches arrivent ! » et pillent après le départ des habitants. Ce sont les réfugiés que l’on accuse…

Dans la masse « molle et folle », la mort frappe des anonymes. C’est à peine si on prend le temps de les enterrer et de planter des croix sur leur tombe. Mais on fusille aussi et on assomme à tort et à travers. Les religieuses, les curés, les Belges sont des suspects privilégiés. Le parachutiste est ensoutané : telle est l’obsession des anciens combattants jouant aux gardes civiques. De braves gens, hébétés ou énervés, qui ne peuvent donner les bonnes réponses aux questions, sont exécutés, sans procès, par d’autres braves gens apeurés.

Et partout, en déroute, des bidasses blancs de poussière, vêtus de loques, bardés de musettes. Sur toutes les lèvres, un mot, la clé de cette tragédie : trahison. Ils sont trahis ! Cela explique tout, c’est l’absolution. Et dans tous les cœurs, le chauvinisme le plus pur.

La Kommandantur de Waremme s’équipe

En mai 1940, la Kommandantur de Waremme s’équipe.

Du mobilier est réquisitionné à la Maison Libérale, rue Joseph Wauters, pour être installé à la Kommandantur : trois tables en chêne et quarante chaises à fond plein.

La « Feldgendarmerie » s’équipe petit à petit. La barrière de la cour et sa serrure sont réparées. On installe un frigo « électro-automatique » et une baignoire, un lavabo, un chauffe-bain, un évier.

Les Allemands commandent à DAMOISEAU Edmond un plan de Waremme au 1/10.000. Ils font confectionner à GOFFIN Marcel des panneaux de signalisation routière. Le charron JACOB Louis livre et place un mat sur la place devant la « Feldgendarmerie ».

Par ordre du bourgmestre de Waremme, plusieurs femmes doivent se mettre à la disposition des Allemands et travailler pour eux :

  • HAYENS Désirée (doit travailler à la « Feldgendarmerie »
  • VAN KEERBERGHEN-HELKENEERS Mariette (doit travailler à la « Feldgendarmerie »)
  • LABYE Andréa (doit travailler à la « Kommandantur »)
  • FRANKENNE-ROBERT Juliette (doit travailler à la « Kommandantur »)

Tous ces frais sont à charge de la commune.