Le 24 août 1877, les deux nouvelles chambres du 2ème étage du château de Longchamps sont meublées.
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Mathieu-Clément Dotrange écrit à sa mère (Verlaine – Espagne)
Le 1er juin 1810, à Grenade, DOTRANGE Mathieu-Clément, cultivateur à Verlaine, brigadier au 5ème Régiment de Dragons du 4ème Corps d’Armée en Espagne, écrit à sa mère, veuve qui a épousé en seconde noces l’aubergiste DESPAS de Amay:
« Ma chère mère,
Depuis aussi longtemps que je n’ai pas eu le plaisir de recevoir de vos nouvelles, ayant aujourd’hui une bonne occasion de vous renvoyer des miennes, je ne peux pas tarder plus longtemps de vous écrire. Ce n’est cependant pas faute que je vous aie écrit plusieurs fois, mais comme les brigands sont très fréquents dans ce pays-ci et qu’ils ont assassiné un nombre infinis de courriers. C’est pourquoi je n’ai pas beaucoup de peine à croire que vous n’avez pas reçu mes lettres, mais j’espère que vous recevrez celle-ci et que vous daignerez me répondre aussitôt que vous l’aurez reçu et que vous me manderez les nouvelles du pays comme je vais vous faire savoir ce qu’il peut y avoir de nouveau dans l’Armée d’Espagne.
Je vous dirai que nous sommes à présent aux environs de Grenade il y a quatre à cinq mois et que nous ne faisons qu’aller et venir sans pouvoir avancer davantage parce que nous sommes sur le bord de la mer, mais on s’attend tous les jours à marcher sur Carthagène, ville très forte à prendre, d’ailleurs depuis que nous sommes en Espagne, nous ne faisons qu’avancer et reculer, parce qu’aussitôt qu’on les poursuit de trop proche, ils se mettent (?) tous les brigandages et ils se trouvent derrière comme devant de manière qu’on ne peut plus avoir les routes libres mais à présent qu’il nous est venu des forces de France nous avancerons sans rien craindre.
Je finirai donc en vous embrassant mille fois en idée ainsi que toute la famille mes parents et amis à M. BARTHELS ainsi qu’à madame son épouse et toute la famille.
Cette lettre servira aussi pour DESPA Henri-Joseph, dont vous aurez la complaisance d’en faire part à sa mère et à toute sa famille qui fait aussi bien des compliments à tous ses parents et à toutes ses connaissances, il a eu des nouvelles de DESPA Herman-Joseph son frère qui est dans le 13ème Régiment de Hussards par WESMAEL Jean-Joseph qui est dans le même régiment, ils jouissent d’une parfaite santé tous les deux; et nous de même excepté que DELCHAMBRE Pierre-Joseph a été fait prisonnier il y a un an et nous n’en recevons aucune nouvelle, PREUDHOMME Lambert-Joseph qui est dans le 21ème Régiment de Dragons fait des compliments à tous. J’oublie cependant de vous dire que je suis brigadier et que DESPA Henri-Joseph s’attend à l’être de jours-jours.
Simon Bovy écrit à ses parents (Momalle – France)
Le 12 novembre 1808, BOVY (BOUVIER ?) Simon, manoeuvre à Momalle, soldat au 4ème Bataillon de la 47ème Compagnie du 63ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à ses parents, de Belfort dans le département du Haut-Rhin:
« Mon cher père (remariage de la mère ?) et ma chère mère,
Comme le premier devoir d’un fils respectueux est de donner chaque jour aux personnes dont il a reçu l’être, les preuves les plus éclatantes de son obéissance et de son parfait attachement, c’est pourquoi, qu’aussitôt mon arrivée au régiment, je n’ai rien de plus empressé que de mettre la main à la plume et pour vous instruire du résultat de mon voyage qui s’est terminé d’une manière assez heureuse et vous réitérer les sentiments de mon entière soumission.
Agréez mon très cher père et ma très chère mère, toute l’étendue d’une affection qui ne se démentira jamais, et soyez persuadés que dans tous les temps et les lieux où je porterai mes pas, je conserverai à votre égard et à celui de ma famille en général, tout le dévouement que vous avez lieu d’exiger et d’attendre d’un fils parfaitement reconnaissant.
J’ai tout d’aimer à croire, Mon Cher Père et ma Chère Mère, qu’il en sera de même de vous envers moi, et qu’éloigné de vous, vous me ferez par vos lettres goûter à la douce consolation dont on a toujours besoin dans l’état militaire.
Veuillez, mon cher père et ma chère mère, assurer toutes les personnes qui me sont attachées par les liens sacrés du sang et de l’amitié de toute mon entière affection et particulièrement mon frère et ma soeur que j’embrasse amicalement de tout coeur.
J’attends avec impatience qu’il vous plaise m’accuser la réception de cette lettre et m’envoyer quelque peu d’argent si c’est une pure bonté de votre part, ayant éprouvé une route longue et pénible qui m’a dépourvu de tout ce que je possédais lors de mon départ. J’assure mon oncle et ma tante de mon souvenir respectueux et les prie de recevoir mes embrassements.
Adieu, portez-vous tous aussi bien que moi. C’est l’unique désir de celui qui ne cesse de former des voeux pour votre conservation, et qui vous prie d’être bien convaincus du parfait attachement avec lequel il a l’honneur d’être.
Mon Cher Père et ma Chère Mère,
Votre très humble et très obéissant serviteur et affectionné fils. »
André-Bernard Delvaux écrit à son oncle (Remicourt – Dalmatie)
Le 20 février 1808, DELVAUX André-Bernard, journalier à Remicourt, soldat au 1er Bataillon de la 4ème Compagnie du 23ème Régiment d’Infanterie de Ligne, écrit à son oncle de Cattaro (Kotor) en Dalmatie (Montenegro).
« Mon cher oncle, je vous écris ce message pour répondre à votre lettre qui m’a fait sensible plaisir d’apprendre de vos nouvelles et je souhaite que la présente vous trouve en bonne santé. Quant à moi, je me porte bien, Dieu merci.
Mon oncle, vous me demandez un certificat pour mon frère. Je suis surpris que vous ne l’avez pas demandé plus tôt parce que vous me marquez que c’est pour le premier de janvier. Sitôt reçu votre lettre, je mets la main à la plume pour vous obliger car je ne saurais que faire pour vous et pour mon frère et je souhaite de tout mon coeur que le certificat puisse lui servir. Cela me ferait le plus grand plaisir du monde, mon cher oncle.
Je vous dirai que nous sommes partis de Raven le 16 octobre pour aller en Dalmatie. Je vais vous dire que nous avons été deux mois en route et que nous avions bien de la peine et du mal en route parce que nous avons passé dans les plus mauvais pays que l’on puisse voir. Je vous dirai que je ne suis plus dans le troisième Bataillon. Je vous dirai que nous sommes dans l’Albanie, la Turquie, qui est un mauvais pays car nous sommes obligés de coucher sur des lits de camp. Tout est très cher et l’on ne peut rien avoir qu’à force d’argent car la mer est bouchée par les Anglais.
Et voilà, pas d’autre chose à vous marquer pour le présent. Bien des compliments à mes frères et sœurs que j’embrasse du plus profond de mon cœur. Je finis en vous embrassant tous, mon oncle et ma tante, mes frères et sœurs et ainsi que ma famille et je suis pour la vie votre neveu DELVAUZ. Je vous prie de me faire réponse de suite. »
Gaspard Leva écrit à son ami Jonquer (Bettincourt – Pologne)
Le 7 décembre 1806, LEVA Gaspard, cultivateur à Bettincourt, soldat dans la 1ère Compagnie du 1er Bataillon Principal Train d’Artillerie du 3ème Corps de la Grande Armée de Pologne, écrit de Varsovie à son ami JONQUER:
» A monsieur Jonquer
Mon très cher ami,
La présente est pour m’informer de l’état de votre santé; à l’égard de la mienne elle est très bonne, Dieu merci. Je souhaite que la présente vous trouve de même. Mon très cher ami voilà la troisième que j’ai l’honneur de vous écrire sans avoir de vos nouvelles. C’est ce qui me fait beaucoup de peine, je ne sais à quoi attribuer cela. Je ne sais pas si c’est que les lettres ne vous parviennent pas, je ne pas encore reçu de vos nouvelles depuis que je suis parti de Compiègne, et je suis parti pour aller chercher des chevaux de remonte dans nos endroits et étant à Marche-en-Famenne, j’ai demandé la permission pour aller faire un tour au pays de mes chefs, et ils n’ont pas voulu me la donner vu qu’il y avait trop loin et qu’il fallait partir de suite. Quand je vis cela, je vous ai écrit de Marche dont je n’ai pas reçu de réponse, et nous sommes partis tranquilles comme Baptiste rejoindre l’armée.
Mon cher ami je vous dirai que voilà bien du chemin que nous faisons depuis ces temps-là. Nous avons commencé par les Autrichiens et nous avons passé à Vienne ville Capitale de l’Autriche sans beaucoup de peine, mais nous avons eu une bataille a cinquante lieues de Vienne qui est la bataille d’Austerlitz qui était une bataille sanglante et nous sommes revenus au cantonnement dans la Bavière pendant six mois, et nous étions très bien, et nous ne pensions pas avoir la guerre avec les Prussiens, mais l’on nous a trompé, et nous sommes partis de la Bavière le 26 de septembre pour nous battre avec les Prussiens, et nous ne les avons pas rencontrés que le 14 octobre que nous avons eu une bataille assez sanglante (le 14 octobre 1806, ont eu lieu simultanément la bataille d’Iéna et la bataille d’Auerstedt), mais notre compagnie a eu du bonheur nous n’avons perdu personne, Dieu merci, mais notre Corps d’Armée a très souffert nous avons des régiments qui ont perdu considérablement de morts et après, nous avons marché sur la ville Capitale de la Prusse qui est Berlin, et nous y sommes entrés sans tirer un coup de fusil, et nous sommes actuellement à la ville Capitale de la Pologne dont il y a une très grand rivière (la Vistule) et le Prussien et le Russien n’avait eu que le temps de couper le pont, et il gardait le côté du pont, et nous gardions l’autre, mais nous les avons fait évacuer et nous attendons que le pont soit raccommodé pour passer et nous avons deux Corps d’Armée qui les ont pris par derrière et ils sont bloqués à l’environ de cinquante mille tant Russes que Prussiens et les Prussiens se rendent tous les jours. Voilà cher ami ce que je peux vous apprendre pour le présent de la guerre.
Je vous prie d’assurer bien de mes respects à monsieur MATTELAUT Henri ainsi qu’à sa femme et ses enfants, mon très cher MATTELAUT Henri je vous prie de me faire part de l’adresse de mes deux frères LEVA Gilles-Joseph et LEVA Robert, si vous les savez parce que l’on m’a dit que l’île de Saint-Domingue était rendue. Je vous prie de me faire passer un certificat de currele (?) et je vous prie de faire réponse de suite. Je vous prie de faire mes compliments à BOCQ Biéthé (?) et que je le salue en écrivant la lettre le verre à la main, bien des compliments à ma belle-soeur, à Marie, ainsi qu’à mon neveu LEVA (?) Lambert, ainsi qu’à tous les amis de la boutique MATHELOT Henri. Et si je vous prie de me donner des nouvelles du pays, si les jeunes gens partent. Je vous dirai que j’ai vu la femme de LELARGE Arnold et je n’ai pas vu son homme; il est dans la 5ème Compagnie du 3ème Bataillon Bis.
Le finis en vous embrassant de tout mon cœur et je suis pour la vie votre ami. »
Hubert Krains, primé (Les Waleffes – Belgique)
En 1921, KRAINS Hubert, natif de Les Waleffes, remporte le prix triennal de littérature en langue française, décerné par l’Académie Royale de Belgique, pour son recueil de nouvelles « Mes Amis ».
Hubert Krains écrit « Figures du Pays » (Waremme)
En 1908, KRAINS Hubert publie son cinquième livre, « Figures du Pays », à Bruxelles. C’est un recueil de nouvelles, dont la plupart ont déjà paru dans des revues littéraires.
Borgès écrit « Fictions » (Argentine)
Les « Amours Rustiques » de Krains (Les Waleffes – Paris)
En 1899, KRAINS Hubert, natif de Les Waleffes, publie son troisième livre, « Amours Rustiques », à la Société du Mercure de France à Paris. C’est un recueil de trois nouvelles: « Circé », « Le Moulin Sans-Souci » et « L’Ame de la Maison ».
Les « Histoires Lunatiques » de Krains (Waremme)
En 1895, KRAINS Hubert publie son deuxième livre, « Histoires Lunatiques », chez l’éditeur LACOMBLEZ à Bruxelles. C’est un recueil de six contes et nouvelles déjà parus dans des revues littéraires belges, entre 1890 et 1895 .