Les cultures intensives ont transformé la Hesbaye en un vaste désert. Les espaces boisés ont pratiquement disparu. Dans ce décor dénudé, la réserve naturelle de Waremme constitue une véritable oasis pour la faune et la flore.
Cette réserve a ceci de particulier. Elle est située sur un ancien site industriel à savoir sur les bassins de décantation de l’ancienne râperie de la Raffinerie Tirlemontoise. Située à proximité du zoning industriel de Waremme et du parc à conteneurs, elle comprend 5 bassins et couvre 13 hectares.
À l’époque où la râperie était toujours en activité, les bassins récoltaient les eaux usées provenant du lavage des betteraves. La râperie a aujourd’hui fermé, l’apport en eau a donc nettement diminué, certains bassins sont presque à sec. Cependant, la râperie de Hollogne-sur-Geer envoie encore dans les bassins de Waremme le trop-plein d’eau de traitement des betteraves, par pipe-line. Avec l’apport des pluies, ceci maintient un niveau d’eau important dans certains bassins (le numéro 4 et 5).
Ces bassins accueillent en conséquence une population de canards importante, qui est un des points forts de la richesse ornithologique de la réserve. Le plus abondant est le canard colvert. La population peut atteindre les 900 colverts, lors des migrations en novembre. Un autre canard hiverne également dans la réserve de Waremme, la sarcelle d’hiver, qui apprécie les eaux peu profondes et les cachettes dans la végétation. On peut aussi y apercevoir des canards plongeurs (fuligules morillons,…), des grands cormorans, mais généralement ils ne restent pas, car ils ne trouvent pas de poisson. Le canard siffleur, le canard souchet, le canard pilet, le canard chipeau passent parfois aussi par Waremme. On peut aussi apercevoir des hérons cendrés et, avec un peu plus de chance, le tadorne de belon. Enfin, quelques oies sauvages s’arrêtent exceptionnellement pour se reposer dans les bassins. Le petit gravelot, emblème de la réserve naturelle, a aujourd’hui disparu comme nicheur de la réserve. Mais on peut encore l’observer lors des migrations au printemps. Bécasseaux, bécassins des marais, vanneaux huppés, courlis cendrés s’observent parfois dans les zones plus vaseuses de la réserve. Pinsons, verdiers, mésanges, mouettes, goélands,… sont également des hôtes de la réserve.
La végétation est très variée : les massifs d’ortie alternent avec les zones boisées et les buissons.
La réserve naturelle n’est pas un lieu fermé. Plusieurs activités y sont organisées comme la recherche scientifique (baguage des oiseaux migrateurs par l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique) et les visites du site par le public. Les ornithologues considère l’endroit comme une des destinations des plus intéressantes en Wallonie.