Le châtelain de Waremme assiège Berloz

En 1325, malgré la trêve (quarantaine) décrétée par le Prince-Evêque de Liège, dans la lutte qui oppose les Awans et les Waroux, le châtelain de Waremme, DE DAMMARTIN DE JEHAING DE JENEFFE Guillaume, tout à sa rancœur d’avoir été assiégé dans son château, sonne le rassemblement de ses gens et de ses alliés. Les Seigneurs DE MOUHIN, ses cousins, et de nombreux partisans répondent à cet appel.

Ils se rendent au château-fort de Berloz, entouré de palissades et de fossés, occupé par les Waroux. Ils en font le siège, s’en emparent et causent des pertes sévères au Parti adverse.

Des quarantaines sont à nouveau prescrites par le Prince-Evêque de Liège.

Henri de Hermalle, chef des Waroux

En 1325 (?), le Parti des Waroux a à sa tête un homme intelligent et décidé, le Sire DE HERMALLE Henri (qui a antérieurement été grièvement blessé et laissé pour mort dans une embuscade tendue par DE JEHAING Arnould, frère du Châtelain de Waremme DE DAMMARTIN DE JEHAING DE JENEFFE Guillaume).

Il voudra assouvir sa vengeance en assiégeant le château de Waremme, mais sans succès.

Les pertes en vies humaines sont tellement élevées dans le conflit entre Awans er Waroux, de part et d’autre, que le Prince-Evêque de Liège s’empresse de prescrire des « quarantaines ».

Violent accrochage à Lamine

Le 16 juin 1944, deux Résistants du « Groupe Zoro », NAFTALI Alter, dit « Bob II », (de confession juive) et LONGREE Georges, dit « André », se rendent à Fize à vélo pour y récupérer une moto et des armes. A leur retour, ils sont interpellés par une patrouille de trois feldgendarmes de Waremme, pour un banal contrôle d’identité, dans la campagne de Momale, près de la Tombe de Hodeige. Constatant qu’ils sont armés, les Allemands leur passent les menottes et les emmènent « manu militari », vers le poste d’observation aérien allemands, installé au Moulin de Pousset.

Ayant appris cette arrestation, vers 15h20, le chef du groupe « Zoro » de Lamine, ROBYNS Zénon, dit « Ric », et ses compagnons, dont MOËS Julien, KAEPEN Alphonse, décident de libérer les deux hommes, sans attendre les ordres de DERWA Arthur. Ils se postent sur la motte castrale près de l’église de Lamine et derrière le mur d’enceinte du cimetière, pour intercepter les Allemands.

Ayant également été avertis, quelques Résistants du Groupe « Zoro » de Hodeige:

  • LEONARD Georges, dit « Le Vieux Georges »
  • FRANKINET Laurent, dit « Pierrot »
  • LITTLE Henry, dit « Jim »
  • DOSSERAY Sébastien, dit « Freddy »

se postent en embuscade derrière la haie de la prairie, située en face de la ferme VANDENSAVEL à Lamine, à une encablure des Résistants de Lamine, cachés près de l’église et du cimetière.

Ces deux groupes veulent intercepter les Allemands qui retiennent prisonniers deux des leurs . Chacun des groupes ignore la présence de l’autre.

A l’arrivée de la patrouille allemande, DOSSERAY Sébastien, dit « Freddy », (qui parle Allemand), se redresse de derrière la haie, pour parlementer. Il est immédiatement abattu d’une rafale de mitraillette. Une fusillade nourrie éclate. LITTLE Henry, dit « Jim », est blessé d’une balle au mollet.

A cette attaque, les Allemands se réfugient, avec leurs prisonniers, dans la cour de la ferme VANDENSAVEL.

DERWA Arthur arrive sur les lieux et positionne son groupe entre la chapelle Saint-Bernard et le presbytère de Lamine.

Les Résistants tentent d’encercler la ferme. Le combat fait rage. 

Un des feldgendarmes parvient à s’échapper et à rejoindre le poste de guet aérien du Luftnachrichten Régiment 223, installé au moulin de Pousset. Les guetteurs appellent immédiatement, par radio, leur base de Saint-Trond – Brustem. Des troupes sont envoyées. Des véhicules de ce Régiment passent à Waremme, pour prendre les hommes de UNFRIED Paul.

Ces renforts arrivent de Waremme à Lamine, par Pousset. Ils prennent à revers les Résistants qui encerclent la ferme. A ce moment, une soixantaine de Résistants font face à  plus de 200 Allemands.

Un combat au corps à corps s’engage dans le cimetière. ROBYNS Zénon est gravement blessé. CHESTOPALOV Anatoli se réfugie dans l’église et préfère se donner la mort avec sa dernière balle. D’autres Résistants y perdent la vie:

  • DEHASQUE Jules, dit « Gangster », natif de Saint-Nicolas
  • BEAUPAIN Albert, natif de Stavelot
  • BELLEVILLE Jules, natf d’Anthisnes

STUPAKOV Pierre et (?), dit « le Vieux Georges », mettent un fusil-mitrailleur en batterie et arrosent les Allemands, qui tentent d’encercler les Résistants. Ils parviennent à les maintenir à distance.

Les combats durent jusqu’en fin de journée. Vers 17 heures, DERWA Arthur donne l’ordre de se replier vers Momalle et Fize-le-Marsal. Ce combat a entraîné de lourdes pertes de part et d’autre: DERWA Arthur, dit « Zoro », a perdu 6 de ses meilleurs soldats et plusieurs autres sont blessés; les pertes allemandes sont plus lourdes encore, 17 tués et une vingtaine de blessés. Les deux prisonniers n’ont pas été libérés.

La bataille de Dommartin

Le 25 août 1325, la bataille de Dommartin, le long de la chaussée verte entre Dommartin et Jeneffe, est le dernier engagement sérieux de cette longue et sanglante guerre. DE JENEFFE Guillaume II, le châtelain de Waremme, mène les troupes Awans. Il est si corpulent et lourdement armé qu’il avait dû, pour trouver un cheval à sa taille, emprunter le « grand fort destrier » du sire de Dave. Son entourage s’inquiète de sa lourdeur. Il réplique : « Qu’importe s’il a fallu deux hommes pour me mettre en selle, il en faudra quatre au moins pour me désarçonner, s’il plait à Dieu et à Saint-Georges ».

Cette bataille oppose les Awans, avec 250 cavaliers conduits par DEJENEFFE Guillaume II, châtelain de Waremme, aux Waroux, avec 350 cavaliers conduits par DE HERMALLE Henri. Celui-ci, protégé par ses cousins, les chevaliers DE CHANTEMERLE Raes et DE CHANTEMERLE Eustache, se lance contre son ennemi, le châtelain de Waremme. Le cheval de DE HERMALLE Henri est tué d’un coup de lance. Jeté au sol, il est achevé par DE JEHAY Arnold, frère du châtelain de Waremme. Ses deux cousins poursuivent le combat et le vengent en tuant les frères du châtelain de Waremme, Arnold et Butor.

Le châtelain, voyant ses deux frères morts, entre dans des accès de rage. Il pousse son fidèle cheval, Moreau de Dave, au travers des rangs ennemis et tue quantité d’ennemis de sa main, renversés ou écrasés par Moreau.

Guillaume finit par mener les Awans à la victoire, mais victoire amère. « C’est à Dommartin que périt la fleur de la noblesse hesbignonne »: 14 chevaliers « Awans » périssent (dont les deux frères du Seigneur de Waremme) et 65 chevaliers « Waroux ». Les pertes dans les rangs de la piétaille (troupes à pied accompagnant leur seigneur respectif) ne sont pas comptabilisée.