Le Prince-Evêque entérine la décision du Baron (Waremme – Liège – France)

Le 21 août 1746, le Prince-Evêque de Liège, DE BAVIERE Jean-Théodore, édicte un mandement confirmant l’arrangement fait la veille à Waremme, par le Baron DE FREGVAL, commissaire des guerres, pour prévenir le désordre et connaître au juste ce qui a été pourvu aux troupes françaises.

La qualité de « Bourgeois » de Waremme

Le 26 mars 1767, le Prince-Evêque de Liège, D’OUTREMONT Charles-Nicolas publie un édit fixant le droit à payer par les étrangers et surséants du pays qui veulent acquérir la bourgeoisie dans la ville de Waremme, et défendant de choisir dans les hameaux de Mouhin et de Longchamps aucun assumé pour la magistrature s’il n’est propriétaire permanent.

La prévention des incendies (Liège)

Le 4 mai 1786, le Prince-Evêque de Liège prend une Ordonnance relative à la prévention des incendies.

« … Il ne sera sera permis à personne d’entrer avec une chandelle ou autre lumière, sans lanterne, dans les étables, granges ou endroits où on met de la paille, du lin, du chanvre, chauffage ou autres matières combustibles sous peine d’une amende d’un florin d’or.

Personne ne pourra, le soir ou pendant la nuit, battre des grains ni hacher des pailles ou autres fourrages, avec de la lumière, quand bien même elle seroit dans dans une lanterne, sous peine d’une amende d’un florin d’or.

Attendu les emplacements dangereux de plusieurs fours, et qu’on peut ici facilement faire cuire, pendant tout le jour, tout ce qui est nécessaire, il est défendu à tous et à chacun, d’allumer ou de laisser allumer ses fours après le soleil couché, et plus matin d’une heure avant le lever du soleil, sous peine d’une amende d’un florin d’or.

Il est défendu d’avoir des fours couverts de paille, sous peine d’un florin d’or et les toits de paille qui pourroient présentement encore se trouver au-dessus des fours, devront être ôtés dans le terme de deux mois, après la publication de la présente, sous la même amende d’un florin d’or.

Personne ne pourra faire du feu ni allumer des poëles, que dans les places propres à faire du feu ; à quel effet il devra y avoir des cheminées convenables, maçonnées de pierre ou de briques sortant au-dessus du toit, au moins de deux pieds, le tout sous peine d’un florin d’or.

Il ne sera permis à personne d’entasser dans les rues et places des villes des fagots, bruyères et autres matières combustibles, sous peine d’encourir une amende d’un florin d’or pour chaque contravention, et du double en cas de récidive.

Personne ne pourra mettre ses cendres sur les greniers, dans les granges, où se trouvent quelques matières combustibles, ni les mettre dans des vases de bois ou autres qui pourroient donner sujet de crainte ou de danger, le tout sous peine d’un florin d’or.

En cas que les cendres ou les amas des cendres de l’un ou l’autre bourgeois fussent trouvés chauds ou brûlants, sans être dûment couverts, icelui encourra l’amende d’un florin d’or.

Personne ne pourra entasser ni mettre du bois, des fagots, fascines, de la paille, du foin, du lin, du chanvre ou autres matières combustibles sur un grenier, ne fût à trois pieds et plus, mesure comme dessus, de distance des cheminées ou des places à feu, le tout sous peine d’un florin d’or.

Personne ne pourra, avec une pipe à tabac allumée, fût-elle couverte ou point, venir dans les granges, étables, ou autres places, où se trouvent des matières combustibles, sous peine de trois florins d’or : à l’égard desquelles amendes les pères et mères et les maîtres seront responsables pour leurs enfants, domestiques ou ouvriers.

Chaque surcéant de la ville tenant cheval ou bétail, ce qui doit quelquefois inévitablement l’obliger d’entrer de la nuit dans ses étables ou granges, devra, dans le terme de quinze jours après la publication de cette, et subsécutivement en tout temps, être pourvu d’une bonne et bien conditionnée lanterne, laquelle il sera obligé de montrer aux bourguemaîtres et officiers lorsqu’ils feront les visites nécessaires, à l’effet de la présente, selon les lois, le tout respectivement sous peine d’un florin d’or.

Les bourguemaîtres et officiers à qui il touche feront, au moins une fois par an, ainsi que d’ancienneté il a toujours été observé, une visite générale des maisons, greniers, cheminées, fours, étables, granges et autres bâtiments ; et en cas, où les points susécrits, ils trouveront qu’il y a d’autres risques pour le feu, ils enjoindront convenablement au maître de telle maison d’ôter d’abord tel danger, et d’y pourvoir, ce que tel maître sera obligé d’exécuter dans les vingt-quatre heures après la semonce, sous peine d’un florin d’or.

Les bourguemaîtres faisant la visite et trouvant des cheminées ou fours crevassés ou défectueux, ils avertiront les bourgeois ou maître de la maison, de réparer telles crevasses, et de pourvoir convenablement aux défauts dans les huit jours immédiatement suivants, et, en cas que le maître de ladite maison , soit locataire, soit propriétaire, ne pourvoiroit pas, pendant la huitaine, suffisamment à ces crevasses, il encourra une amende de trois florins d’or. … »

Statuts de la Confrérie Saint-Sébastien des Archers de Waremme

Le 11 juin 1750, les statuts de la Confrérie Saint-Sébastien des Archers de Waremme sont confirmés par une ordonnance du Conseil privé du Prince-Evêque de Liège, DE BAVIERE Jean-Théodore.

Ce règlement de 1750, donne quelques détails sur son organisation.

Tous ceux qui désirent s’enrôler dans la confrérie doivent présenter requête à cet effet et ne sont admis que sur l’avis conforme des membres. Ils prêtent ensuite serment solennel de la foi catholique, apostolique et romaine, et de maintenir les statuts. Comme droit d’entrée, le nouveau confrère doit payer 7 florins brabant et faire brûler trois chandelles d’un patard devant l’image de Saint-Sébastien, patron de la confrérie.

Le jour de la fête de Saint-Sébastien, de la Pentecôte, à la Fête-Dieu, le jour des Rois et celui de la fête paroissiale, tous les membres de la confrérie sont obligés d’entendre la grand’messe et d’aller à l’offrande avec flèches en mains et précédés du roi portant l’oiseau au col ( ?). Ils doivent également assister tous à la procession munis d’un flambeau.

Le jour de la Pentecôte, on s’assemble vers dix heures du matin pour procéder au tirage de l’oiseau. Celui qui réussit à l’abattre est proclamé roi et doit immédiatement faire brûler trois chandelles devant l’image du glorieux Saint-Sébastien. Le lendemain, il est tenu de fournir à ses frais les prix du concours. Le jour où celui-ci a lieu les confrères se rendent à la prairie des archers, deux à deux, munis de leur arc et de leurs flèches. Il est défendu de proférer le nom du diable ou aucun autre propos déshonnête, non plus dans la prairie que sur la chambre sous peine d’une amende de deux liards. Si quelqu’un vient à jurer ou blasphémer, notablement en colère contre un ou plusieurs confrères, l’amende sera arbitraire.

Le jour de la Pentecôte, le roi est tenu de faire faire un cercle pour danser et de donner un pourboire à celui qui recueille l’oiseau tombé de la perche.

La confrérie fait célébrer chaque année une messe, le jour de la Saint-Sébastien et le mercredi après la Pentecôte, pour les âmes des confrères défunts. Tous les membres sont obligés d’assister à ces deux services, sous peine d’être condamnés à faire dire une messe pour les confrères.

A la mort d’un des confrères, ses obsèques sont célébrées aux frais de l’association, et de plus chacun des survivants doit faire dire une messe pour le repos de l’âme du défunt.

On ne peut s’assoir sur la table de la chambre ni sur la pierre de la prairie sous peine d’amende. La chambre des archers, autrement dit le local de la confrérie, est situé dans le grenier de l’hôtel de ville. La prairie où les exercices ont lieu est située le long du Geer (la table de pierre s’y trouvait encore en 1889).

Il est défendu de boire au pot, sinon faute de verre.

Le lundi de la Pentecôte, la confrérie donne à ses frais un banquet auquel tous les membres doivent assister.

Il est interdit aux confrères, à peine de 10 sous d’amende, de se rendre au cabaret après les réunions de l’association.

La cotisation annuelle est d’un florin brabant.

La confrérie possède trois pièces de terre, dont la ville lui  fait donation dans les siècles précédents : une terre de sept verges grandes à Bettincourt, dite prairie de la Vierge-Marie ; le pré des Archers dessous le château de sept verges également (une quarantaine de mètres de long) où le tir s’effectue d’ouest en est ; une prairie traversée par la Mulle, près de la Costalle, entre la longue ruelle et la campagnette, près de Mouhin. Cette dernière sera vendue le 5 avril 1768 au seigneur Comte DE BORCHGRAVE DE BOVELING, moyennant une rente de six muids d’épeautre.

Elections des gouverneurs à Waremme

georges-louis de berghes prince-évêque de liège

georges-louis de berghes prince-évêque de liège

Le 26 novembre 1742, une ordonnance du conseil privé du Prince-Evêque de Liège, DE BERGHES Georges-Louis, modifie un règlement du 31 juillet 1620, relatif à l’élection des gouverneurs à Waremme.

« Son Altesse, ayant entendu le général-major, comte DE GLIMES, haut officier de Hesbaye, et revu la supplique très humble lui présentée le 22 du courant, au sujet des moyens de prévenir les cabales qui se font pour l’élection des gouverneurs et des jurés de sa bonne ville de Waremme, veut et ordonne par les présentes, par mode de changement et modération au règlement du dernier de juillet 1620, qu’au lieu d’élire lesdits gouverneurs et jurés, chaque composant devra les tirer au sort sur chaque desdits métiers, et que les dix personnes qui auront les bons billets devront être ballottées, comme de coutume, pour cinq d’iceux être gouverneurs des métiers, et les cinqs autres jurés, lesquels assumeront un surséant de Longchamps et un de Mouhin, afin de procéder ensemble à l’élection de deux bourguemaîtres capables et de bonne fâme et réputation ; voulant par ma connoissance de chacun, que les présentes soient publiées et registrées, tant au greffe de la ville qu’au greffe de la justice. »

Donné, sous le scel ordinaire de Sadite Altesse, le 26 novembre 1742.

Il y aura un Couvent des Récollets à Waremme

Le 12 octobre 1624, l’Evêque de Liège, DE BAVIERE Ferdinand, autorise l’érection de ce couvent, à la rue du Pont, par un courrier.

Il est construit grâce à la munificence du seigneur DE BOCHOLT et à la bienveillance des autorités locales. L’église sera bâtie plus tard par ordre de Charles de Lorraine qui, pendant plusieurs années, aura été un fléau pour le pays.

L’acte d’érection du couvent des Récollets, signé par le Vicaire Général, CHOKIER J. A., porte qu’il est construit sur l’emplacement d’un hôpital en ruine, mais à la condition expresse que les religieux n’aient aucun droit aux revenus de cet ancien établissement. Ces revenus doivent rester affectés à leur destination primitive. (Nous ne savons pas à quelle époque remonte la fondation de cette institution de bienfaisance. Tout ce que nous pouvons dire, c’est qu’elle existait déjà en 1345. L’hôpital de Waremme avait des revenus à lui propres. Un des bourgmestres était chargé, en qualité de mambour, de les administrer.) Après la destruction de l’édifice, la mambournie de l’hôpital resta distincte de celle des pauvres. (On peut en conclure que l’hôpital était primitivement une espèce d’hôtellerie pour les voyageurs pauvres). D’un commun accord, les Waremmiens offrent de fournir aux Pères Récollets une maison et un jardin, déjà situés sur les ruines de l’ancien hôpital.

En 1634, diverses donations sont faites aux Récollets. JOSSAR Mathieu donne un terrain pour la brasserie. La demoiselle DE NEURCOURT Anne, veuve de LA BRICQUE Guillaume, donne un terrain sur lequel sera construit le chœur. La famille VAN DER HEYDEN A BLISIA donne la lampe du Saint Sacrement. Enfin, DE MONTFERRAND Agnès et Jean font don des orgues.

C’est le père MARCHANTIUS (MARCHANTINS, MARCHANT ?), provincial des Flandres (supérieur de tous les couvents Franciscains de la région – les Récollets sont une ramification des Frères Mineurs Franciscains), qui est chargé de l’organisation de la nouvelle communauté. La maison compte de huit à dix pères. Il s’y donne un cours de philosophie.

Le couvent abritera jusqu’à 30 religieux et possédera un cloître.

Les Pères Récollets cultivent un potager d’une superficie de 25 verges, traversé par le Geer.

Les Récollets ont une brasserie, dont les voûtes de briques font l’objet de l’admiration des amateurs. (A l’emplacement de cette ancienne brasserie, au n° 47 de la Rue Hubert Stiernet, s’installera l’imprimerie de DETHISE Fernand.)

La fin du Couvent des Récollets. En 1796, la Révolution française vient de fermer le couvent des Pères Récollets. Les pères sont dispersés. Le couvent  est vendu avec l’enclos y attenant (un bonnier vingt-cinq verges) le 21 août 1797 pour 12.500 livres. Un des Pères Récollets, le vieil MATHY Ignace, ne peut se résoudre à quitter Waremme. On le voit souvent entrer dans une modeste demeure, située en face du couvent désaffecté. C’est la maison de la famille POUSSET. Il y passe quelques années. Il confie au maître de maison un coffre, contenant probablement les archives du couvent, en lui demandant de veiller sur lui, de ne jamais l’ouvrir et de le confier à sa descendance. Il lui fait promettre de brûler ce coffre si les circonstances devaient l’obliger à s’en dessaisir. Il se consacre également au service paroissial. En 1808, il deviendra même vice-curé, à cause du grand âge du desservant, l’abbé HUBAILLE, qui aura alors plus de 80 ans. père Ignace MATHY mourra le 20 décembre 1809 et sera enterré entre la chapelle et la sacristie de la vieille église. En 1894, la vieille POUSSET Fulvie se sent arriver au bout de sa vie. Elle tient à respecter le serment fait par son père au père MATHY Ignace. Aidée par sa servante, CHABOT Marie-Anne, elle descend péniblement le lourd coffre du grenier, par un escalier étroit. Elles arrosent le coffre de pétrole, avant d’y mettre le feu, dans son jardinet, au pied du mur de l’ancien corps de garde.

Portrait de Louis de Bourbon (Liège)

DE BOURBON Louis, Prince-Evêque de Liège

Portrait de Louis de Bourbon.

(Né en 1436 – mort à Chênée en 1482). Evêque de Liège de 1456 à 1482. Il est, par sa mère, le petit-fils du Duc de Bourgogne JEAN SANS PEUR et le neveu de PHILIPPE LE BON. Elevé à la cour bourguignonne, il est dans la principauté ecclésiastique, l’instrument de la politique de ses puissants parents. Ses maladresses ont tôt fait de provoquer l’opposition de ses sujets, soutenus par le Roi de France LOUIS XI. Le règne de Louis de Bourbon, au cours duquel les villes de Dinant (1466) et de Liège (1468) sont détruites par CHARLES LE TEMERAIRE, alors que la Principauté de Liège passe sous la domination bourguignonne et perd momentanément son indépendance (1465 – 1477), est un des plus pitoyables de l’histoire liégeoise. Homme faible et frivole, dépassé par les événements qu’il vit : la rivalité entre la France et la Bourgogne. Il est tué par un des affidés de LOUIS XI, DE LA MARCK Guillaume, au cours d’un combat à Chênée, le 30 août 1482.

Portrait de Jean de Bavière (Liège)

DE BAVIERE Jean-Théodore, Prince-Evêque de Liège

Portrait de Jean de Bavière.
Prince de Liège de 1390 à 1418. Fils du Duc DE BAVIERE Albert, frère du Comte DE HAINAUT Guillaume et beau-frère du Duc de Bourgogne JEAN SANS PEUR. Prince autoritaire, DE BAVIERE Jean se brouille rapidement avec ses sujets. En 1406, il quitte la cité. Son départ entraîne sa déposition et l’élection d’un nouveau Prince : DE PERWEZ Thierry. DE BOURGOGNE Jean se porte au secours de son parent et écrase les Liégeois à Othée, en septembre 1408. La Paix des vainqueurs, dite « Sentence de Lille », supprime toutes les institutions communales liégeoises et DE BAVIERE Jean exerçe, dès lors, un pouvoir sans limites. En 1418, il résigne l’évêché de Liège. Il meurt en 1425.

La Bataille de Steppes (Liège)

henri 1er duc de brabant

henri 1er duc de brabant

Le 14 octobre 1213, l’armée du Prince-Evêque de Liège arrête l’expansion brabançonne vers l’est, en battant les troupes du Duc DE BRABANT Henri 1er. Le conflit a pris pour prétexte la reconnaissance de l’Empereur d’Allemagne, mais les enjeux sont beaucoup plus fondamentaux : la maîtrise des routes commerciales entre Brabant et pays rhénan, et la poussée territoriale du Brabant, notamment au détriment de la Principauté de Liège. A cet égard, la bataille de Steppes est une étape importante dans la stabilisation des frontières des principautés territoriales de nos régions.

henri 1er duc de brabant tombeau

henri 1er duc de brabant tombeau

John Cockerill s’installe à Seraing

COCKERILL John

Le 29 janvier 1817, COCKERILL John et son frère achètent au Roi GUILLAUME 1er des pays-Bas, pour la somme de 45.000 francs, un ancien château des Princes-Evêques de Liège, situé à Seraing et y concentrent leurs ateliers de construction de machines.