Trois Résistants exécutés (Waremme – Omal)

Le 5 septembre 1944, les corps de trois Résistants du Groupe « Otarie » sont retrouvés près des « Tombes » à Omal (?), le long de la Chaussée Romaine. Ils ont été abattus d’une balle dans la nuque:

  • MELON Léon
  • LACROIX Joseph
  • STIERNET Jules

Les Compagnies du Groupe « Otarie » (Waremme – Hannut)

En 1944, le Groupe « Otarie » regroupe environ 600 hommes, répartis en 4 Compagnies:

  • la Compagnie 419, commandée par le lieutenant LEBURTON Edmond, composée principalement de Waremmiens;
  • la Compagnie 420,  commandée par le lieutenant CARTUYVELS Alfred, composée principalement de Hannutois;
  • la Compagnie 423, commandée par le lieutenant SIMON François, composée principalement de Flamands de Heers – Marlinne;
  • la Compagnie « Etat-Major ».

Il faut y ajouter la cinquantaine de gendarmes, commandés pat le lieutenant JAMAR Ambroise.

 

Un projet de sabotage avorté (Waremme)

Le 30 août 1944, suite à l’échec du bombardement du 28 août 1944, qui visait à interrompre la circulation des trains entre Bruxelles et Liège, des membres du Font de l’Indépendance (F.I.) décide de couper cette ligne en provoquant le déraillement d’un convoi. Ces Résistants sont DERYDT Alfred et GAUNE François.

Ils portent leur choix sur le « MITROPA » (contraction de « mittel » et de « europa ». C’est un train international qui traverse l’Europe Centrale). Ce convoi transporte presque exclusivement des militaires allemands et des personnes travaillant pour des organisations inféodées à la Wehrmacht.

Ils ont décidés de déboulonner les tire-fonds qui immobilisent les rails, à un endroit situé entre le passage à niveau de la râperie et le petit pont du chemin de fer vicinal qui enjambe la ligne 36. Pour éviter d’être surpris, les deux saboteurs demandent à LOYAERTS Frans de faire le guet. Sa maison est exactement en face de la ligne.

Vers 21h30, après la tombée de la nuit, les deux Résistants passent par la cour de LOYAERTS Frans et s’avancent vers les voies. Ils enlèvent une dizaine de tire-fonds avec une clé à molette, ils démontent des éclisses et essayent de désaligner les rails. Le décalage n’est pas très important, mais ils ne peuvent s’attarder, sous peine de se faire remarquer.

Vers 23h30, le train approche, arrive à l’endroit où les voies ont été sabotées et … passe sans problème.

Les saboteurs ne comprennent pas. Ils doivent maintenant remettre les voies en état, pour ne pas qu’un autre convoi, chargé de civils belges, déraille.

Charly Lambert reconnu Résistant (Waremme – Verviers)

Le 12 mai 1948, une commission chargée d’examiner les dossiers des Résistants, siégeant à Verviers, reconnaît le dentiste de Waremme, LAMBERT Charly, comme « Résistant Armé ».

Violent accrochage à Lamine

Le 16 juin 1944, deux Résistants du « Groupe Zoro », NAFTALI Alter, dit « Bob II », (de confession juive) et LONGREE Georges, dit « André », se rendent à Fize à vélo pour y récupérer une moto et des armes. A leur retour, ils sont interpellés par une patrouille de trois feldgendarmes de Waremme, pour un banal contrôle d’identité, dans la campagne de Momale, près de la Tombe de Hodeige. Constatant qu’ils sont armés, les Allemands leur passent les menottes et les emmènent « manu militari », vers le poste d’observation aérien allemands, installé au Moulin de Pousset.

Ayant appris cette arrestation, vers 15h20, le chef du groupe « Zoro » de Lamine, ROBYNS Zénon, dit « Ric », et ses compagnons, dont MOËS Julien, KAEPEN Alphonse, décident de libérer les deux hommes, sans attendre les ordres de DERWA Arthur. Ils se postent sur la motte castrale près de l’église de Lamine et derrière le mur d’enceinte du cimetière, pour intercepter les Allemands.

Ayant également été avertis, quelques Résistants du Groupe « Zoro » de Hodeige:

  • LEONARD Georges, dit « Le Vieux Georges »
  • FRANKINET Laurent, dit « Pierrot »
  • LITTLE Henry, dit « Jim »
  • DOSSERAY Sébastien, dit « Freddy »

se postent en embuscade derrière la haie de la prairie, située en face de la ferme VANDENSAVEL à Lamine, à une encablure des Résistants de Lamine, cachés près de l’église et du cimetière.

Ces deux groupes veulent intercepter les Allemands qui retiennent prisonniers deux des leurs . Chacun des groupes ignore la présence de l’autre.

A l’arrivée de la patrouille allemande, DOSSERAY Sébastien, dit « Freddy », (qui parle Allemand), se redresse de derrière la haie, pour parlementer. Il est immédiatement abattu d’une rafale de mitraillette. Une fusillade nourrie éclate. LITTLE Henry, dit « Jim », est blessé d’une balle au mollet.

A cette attaque, les Allemands se réfugient, avec leurs prisonniers, dans la cour de la ferme VANDENSAVEL.

DERWA Arthur arrive sur les lieux et positionne son groupe entre la chapelle Saint-Bernard et le presbytère de Lamine.

Les Résistants tentent d’encercler la ferme. Le combat fait rage. 

Un des feldgendarmes parvient à s’échapper et à rejoindre le poste de guet aérien du Luftnachrichten Régiment 223, installé au moulin de Pousset. Les guetteurs appellent immédiatement, par radio, leur base de Saint-Trond – Brustem. Des troupes sont envoyées. Des véhicules de ce Régiment passent à Waremme, pour prendre les hommes de UNFRIED Paul.

Ces renforts arrivent de Waremme à Lamine, par Pousset. Ils prennent à revers les Résistants qui encerclent la ferme. A ce moment, une soixantaine de Résistants font face à  plus de 200 Allemands.

Un combat au corps à corps s’engage dans le cimetière. ROBYNS Zénon est gravement blessé. CHESTOPALOV Anatoli se réfugie dans l’église et préfère se donner la mort avec sa dernière balle. D’autres Résistants y perdent la vie:

  • DEHASQUE Jules, dit « Gangster », natif de Saint-Nicolas
  • BEAUPAIN Albert, natif de Stavelot
  • BELLEVILLE Jules, natf d’Anthisnes

STUPAKOV Pierre et (?), dit « le Vieux Georges », mettent un fusil-mitrailleur en batterie et arrosent les Allemands, qui tentent d’encercler les Résistants. Ils parviennent à les maintenir à distance.

Les combats durent jusqu’en fin de journée. Vers 17 heures, DERWA Arthur donne l’ordre de se replier vers Momalle et Fize-le-Marsal. Ce combat a entraîné de lourdes pertes de part et d’autre: DERWA Arthur, dit « Zoro », a perdu 6 de ses meilleurs soldats et plusieurs autres sont blessés; les pertes allemandes sont plus lourdes encore, 17 tués et une vingtaine de blessés. Les deux prisonniers n’ont pas été libérés.

Les soldats de Waremme, en renfort à Lamine

Le 16 juin 1944, tous les soldats allemands valides de Waremme s’engouffrent dans une camionnette, sous une pluie battante, et se rendent près de l’église de Lamine, où un violent accrochage avec la Résistance fait rage.

Le « Groupe Zoro » (Lamine – Bergilers – Oreye – Hesbaye)

Durent la Seconde Guerre Mondiale, le groupe de Résistants « Zoro », dirigé par DERWA Arthur, s’est spécialisé dans la chasse aux collaborateurs et aux dénonciateurs. Il est officiellement rattaché à l’Armée Secrète, sous le nom de « Section Punitive ».

Les membres de ce groupe sont principalement cantonnés dans la zone Lamine-Bergilers-Oreye, mais leur répression s’exerce dans toute la Hesbaye.

Parmi les membres de ce groupe se trouvent de nombreux prisonniers russes évadés qui nourrissent une haine féroce envers l’occupant et les collaborateurs.

Le « Groupe Otarie » (Waremme)

En 1942, les Résistants de l’Armée Secrète de la région de Waremme – Heers – Hannut prennent le nom de « Groupe Otarie ».

Le Comité d’Action et de Vigilance (Waremme)

Le 25 février 1952, le Comité d’Action et de Vigilance, créé par d’anciens résistants et combattants pour la poursuite d’anciens inciviques, se réunit avec des parlementaires liégeois. LEBURTON Edmond y expose le conflit qui oppose la ville de Waremme à DOYEN.

Libération « chahutée » de Waremme

Le 6 août 1944, Waremme est libérée.

L’Hôtel de Ville est envahi par des Résistants du Front de l’Indépendance (F.I.) qui veulent démettre et incarcérer pour collaboration le bourgmestre. A leurs yeux, JOACHIM Guillaume n’a pas rempli son devoir et, selon la rumeur, il aurait fait preuve de complaisance envers l’ennemi, dans le cadre de sa participation aux réquisitions et aux livraisons de céréales.

Mais cette intervention se heurte à l’Armée Secrète (A.S.) qui entend rétablir à Waremme la situation existant avant le 10 mai 1940. NELIS Gaston est intransigeant: la seul autorité légale à Waremme est le bourgmestre en titre.

Le Front de l’Indépendance (F.I.) déposera une plainte à l’Auditorat Militaire contre les « actes antipatriotiques commis par le maïeur de Waremme »:

  • Il a enseigné la résignation aux femmes qui se plaignaient de ne pas avoir assez de viande.
  • Il a refusé de donner des suppléments de froment.
  • Certains n’ont pas obtenu l’autorisation nécessaire pour rouler en voiture.
  • Il a fait preuve de complaisance avec l’ennemi dans le cadre des réquisitions.
  • Il a vendu les moteurs de l’ancienne centrale électrique de la ville.

L’Auditeur répondra que ces accusations ne sont que des « on-dit » et que le bourgmestre a bien respecté la loi.