La S.A. « Colona », entreprise de sauces industrielles (Waremme)

En 50 ans, la société hesbignonne Colona, qui fabrique des sauces alimentaires dans la région de Waremme, a réussi à se positionner sur le marché mondial en réalisant plus de 80 % de ses ventes à l’exportation.

C’est en 1996 que l’entreprise s’est résolue à déménager dans le parc industriel de Waremme, où elle a construit de toutes nouvelles installations. En 2000, c’est l’emballement: les affaires tournent mieux que jamais et obligent Colona à se déployer. Nouveaux investissements, agrandissements: la petite fabrique familiale de sauces compte plus d’une cinquantaine de salariés, personnel propre et intérimaires confondus.

 » La difficulté ne réside pas dans la recherche de profils qualifiés, mais il est de plus en plus difficile de trouver des collaborateurs motivés, déplore Philippe Colon, administrateur-délégué de l’entreprise agroalimentaire. Car nous recherchons des personnes qui ont vraiment envie de s’impliquer dans la vie de notre société « .

Avec un premier marché situé dans l’Hexagone tout proche, l’entreprise veut rester wallonne.

Nous restons à WAREMME

 » Mon frère et moi sommes originaires de Waremme, tout comme l’étaient mon père et mon grand-père, qui ont fondé cette affaire ensemble. Et c’est à Waremme que nous nous sommes développés, surtout lors des 15 dernières années.

On nous a déjà proposé le rachat, la délocalisation de notre production dans des pays où les charges sont plus favorables, mais nous voulons rester à notre place. Et ce n’est pas le succès qui va nous faire changer d’avis: nous resterons dans la ville qui a vu naître notre entreprise « .

Du Personnel local

D’ailleurs de nombreux employés de Colona habitent à Waremme.  » Certains travailleurs viennent à pied, d’autres à vélo. C’est très pratique de pouvoir compter sur des gens qui habitent à quelques minutes de leur lieu de travail « .

En fonction des commandes et des besoins de production, le responsable de la gestion du personnel fait souvent appel à l’intérim.  » Nous sommes actifs dans un secteur très fluctuant au niveau des commandes. En recourant à l’intérim, nous pouvons moduler le nombre de personnes occupées sur les lignes de production de manière optimale. Près de la moitié de nos collaborateurs actuels ont commencé par là « .

Les profils recherchés pour débuter ne sont pas très spécifiques:  » Comme nous formons nous-même notre personnel, on peut déjà viser un emploi avec un bagage d’humanités inférieures. Nous avons recours à l’intérim, c’est vrai, mais les candidatures spontanées sont aussi les bienvenues, de même que les personnes sélectionnées par le Forem. La condition pour rester, c’est de faire preuve de bonne volonté au travail. Avec la mise en route de la nouvelle ligne de production, nous allons créer deux ou trois nouveaux emplois.

Jean-Luc et Philippe Colon, administrateurs de Colona et Waremmiens convaincus.

La S.A. « Colona », entreprise de fabrication industrielle de sauces (Waremme)

En août 2010, l’entreprise « Colona », implantée sur le zoning de Waremme, produit ses sauces en respectant les préceptes du Coran. L’andalouse sans graisse animale fait déjà un tabac auprès des musulmans européens, mais les sauces waremmiennes pourraient s’exporter encore plus loin. Un imam algérien vient d’inspecter la PME. Sa  » bénédiction  » devrait ouvrir à « Colona » la porte des Émirats Arabes.

Alors que le ramadan vient de débuter et COLON Jean-Luc, le patron de l’entreprise Colona se frotte les mains: durant cette période, les ventes de mayonnaise et autre sauce andalouse halal s’envolent.

 » Durant le ramadan, nous triplons la vente de nos produits halal. Plutôt que de se rendre au restaurant, les musulmans mangent en famille. En France, durant le ramadan, les supermarchés réservent certains rayons exclusivement aux produits halal « .

En se lançant dans la production halal voici quatre ans, COLON Jean-Luc a eu le nez fin. Ce marché est en pleine expansion. Aujourd’hui, les sauces waremmiennes sont bien implantées en Europe (France et Angleterre) et pourraient séduire de nouveaux horizons.

Mais en quoi la mayonnaise halal est-elle différente d’une autre?  » Elle ne peut pas contenir de graisse animale « , explique COLON Jean-Luc. Pas question non plus d’intégrer la moindre goutte d’alcool ou de nettoyer les ateliers avec une brosse en poil de porc.

C’est une asbl belge,  » Halal garantie « , qui a décerné à la société Colona son label halal.  » Le logo est visible sur tous nos produits destinés au marché musulman « .

La société waremmienne exporte 90 % de ses produits. En France essentiellement, mais aussi en Angleterre. Au cours des mois à venir, elle compte s’implanter à Dubaï et en Arabie Saoudite.  » Grâce à l’AWEX (l’agence wallonne à l’exportation), nous avons pu nouer des contacts dans ces régions « .

Pour s’implanter sur ce nouveau marché, Colona avait besoin d’un label de standing international, raison pour laquelle COLON Jean-Luc a fait appel à un imam algérien.  » Il a visité nos locaux récemment et a confirmé que notre chaîne de production était conforme. Sa certification doit nous ouvrir les portes des marchés des pays du Golfe « .

À Dubaï, le Waremmien ne compte pas exporter de la mayonnaise ou du ketchup, ces produits étant déjà bien présents sur le marché oriental, mais plutôt les spécialités waremmiennes, à savoir l’andalouse ou la sauce algérienne, une recette inventée à Waremme pour séduire les musulmans. Elle fait déjà un tabac dans le sud de la France.

 » La Belgique a une bonne réputation dans les corps gras. À Dubaï nos sauces seront considérées comme des produits de luxe  » affirme COLON Jean-Luc.

La sauce algérienne plaît aux Musulmans.