En 1830, DE CHESTRET Isidore, qui vit au château de Donceel, reçoit une missive de ROGIER Charles, chef du gouvernement provisoire. Elle lui commande de se rendre à Waremme, d’y lever un corps de volontaires et de marcher sur Tongres, menacé par un retour offensif des Hollandais. Pour couvrir les frais, il peut utiliser l’argent de la caisse de la Recette des Contributions de Waremme.
A la lecture de ces ordres, DE CHESTRET Isidore selle son cheval et galope vers Waremme. Il s’arrête d’abord à la caserne des Maréchaussées (gendarmerie) et s’adresse au chef de poste :
« Brigadier, je suis général du Plat Pays, voici ma nomination. Je vous nomme major. Rassemblez vos hommes ! ».
Le major, fraîchement émoulu, présente ses trois hommes au général DE CHESTRET. Celui-ci les nomme capitaine, lieutenant et sergent, et leur fait part de leur mission :
« Rendez-vous au domicile du Receveur Communal, faites-vous remettre l’argent de la caisse, parcourrez la ville pour engager des volontaires et, dès demain matin, nous partons en campagne ».
A cette heure, le Receveur Communal HOUSSA est toujours au lit, en déshabillé. Lorsque la Maréchaussée se présente à son domicile, sa servante apeurée s’écrie :
« Monsieur, Monsieur, ce sont les gendarmes ! »
HOUSSA prend peur, s’élance dans son jardin (qui longe les remparts) et escalade le mur pour fuir dans la campagne. Mais la profondeur du fossé l’effraie. Il passera plusieurs heures, perché sur la crête du mur.
Entretemps, la Maréchaussée a envahit la demeure. DE CHESTRET demande :
« Où est le Receveur ? »
La servante balbutie :
« Il est absent … »
DE CHESTRET rétorque :
« Peu importe, nous connaissons le chemin de son bureau ! »
Les gendarmes se rendent au bureau du Receveur, emportent la caisse communale et se dispersent dans les divers cabarets de la ville pour recruter des volontaires grâce à l’argent dont ils disposent maintenant.
Le lendemain, la petite troupe se met en marche, mais ne rencontre que peu d’ennemis. Elle disperse, tout au plus, quelques petits détachements de hollandais, surpris par cette rencontre.